Michel PournyDéshabiller l’humanité. Elle est si belle quand elle est nue, qu’elle n’est pas affublée de préjugés, croyances et autres dogmes, qu'elle peut penser et s'exprimer en toute liberté.2024-03-15T10:01:00+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://michelpourny.hautetfort.com/Pournyhttp://michelpourny.hautetfort.com/about.htmlÊtre de gauchetag:michelpourny.hautetfort.com,2024-03-15:64896652024-03-15T10:00:13+01:002024-03-15T10:00:13+01:00 L a droite fait chaque jour un peu plus son plein...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman',serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Times New Roman',serif;"> </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>L</strong></span>a droite fait chaque jour un peu plus son plein d'incompétence, comme si l'histoire de France au siècle précédent ne lui en avait pas donné assez. Faut-il rappeler aussi qu'elle compte dans ses rangs quelques personnes peu estimables, financièrement non patriotes, très attachées à leurs biens dont l'origine n'est pas toujours avouable. Comme ce n'est pas le cas de tous, on pourrait encore glisser un peu d'espoir dans les déclarations programmatiques d'une droite républicaine honnête et soucieuse de l'avenir du pays. Ce serait sans compter avec cette antienne qui s'accroche à la France comme la misère sur le monde: la droite c'est l'argent, l'argent c'est le mal.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> Dans une société dont personne n'est plus capable de dire où elle va (et même parfois d'où elle vient, tentez l'expérience, on vous qualifiera de nostalgique, une injure) les seules choses qui valent encore le coup de croire et s'engager bourgeonnent dans le dernier carré du petit jardin, profond au plus profond de nous. Conscience, la bonne conscience. C'est dans ces parages que la gauche survit, qu'elle trouve encore du grain à moudre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> Il est à noter que les personnes qui montent en première ligne pour défendre l'opprimé ne sont jamais des travailleurs, des exploités, des chômeurs, encore moins des pauvres. Pourquoi? D'abord parce que les héros ont du temps à perdre. Ils ont la culture, ils ont les livres. Nombre d'entre eux ont l'accès aux médias. Philosophes, écrivains, artistes, cinéastes, comédiens, chanteurs et humoristes à 99,99% tiennent le même discours compassionnel: il faut en finir avec la misère, mettre tout le monde sous un toit, donner les moyens de se nourrir, éduquer, éduquer encore. Car les révolutions n'ont pas tenu leurs promesses. Cela fait un siècle et demi que le capitalisme répand la misère sur le monde et que les forces qui prétendaient le terrasser ont échoué lamentablement en créant des situations pires. L'idéal révolutionnaire à l'image de ses émules n'a plus vingt ans. Mieux rompu à la course, le vieux monde l'a rattrapé. Dépité, drapeau rouge en berne, que reste-t-il au vieux militant de ses amours? Des livres, des souvenirs, des guerres (sans arme ouh la la!!) à raconter. Quoi d'autre? En dernier recours: le combat (verbal) contre l'extrême droite. Entre une soirée théâtrale et une expo à ne pas manquer, le gauchiste ordinaire joue un rôle dans un domaine où il est le recordman du monde: celui de l'offusqué.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> Drapé dans sa tunique fleurant bon la tolérance, l'amour et la paix entre les peuples, le bourgeois bohème s'avance et parle. Il est l'avocat de l'humanité tout entière. Lui qui n'a jamais subi ni même vécu sous régime fasciste, il sait la menace et nous la rappelle à toute occasion. Mais l'acuité de son regard a des limites qui lui sont imposées par un système de pensée. Dirai-je son dogme? Il voit derrière des lunettes qui partagent définitivement et indiscutablement le monde entre le bien et le mal. Le bien reste toujours à définir, le passé douloureux de l'expérience socialiste incite<strong><span style="color: red;"> </span></strong>le plus performant des idéologues à la modestie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> Le mal est plus facile à cerner: l'argent, le patron, le capital, le capitalisme, l'impérialisme et pendant qu'on y est: l'Occident. Ce qui permet de faire passer les pires idéologies réactionnaires pour des forces de progrès, puisque opposées au Satan occidental. Et les barbares qui tuent au nom de dieu ont l'habileté de tenir un langage semblable mettant dans le même sac pouvoir de l'argent, impérialisme colonisateur et mœurs dissolues.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> Comment peut-on espérer quelque chose de ces orateurs sans talent? Ils sont dans la république ce que les dames de charité étaient au temps des rois. Une soupape. Comment pourrait-on en vouloir à ce petit bourgeois avec un cœur gros comme ça? Chapeau vissé sur la tête, écharpe rouge et Libération sous le bras sont des preuves de son existence. Ces gens-là ne manifestent pas. Ils se manifestent. Ils vivent au plus loin de la banlieue derrière une porte blindée protégée par une alarme, mais ils savent ce que c'est que la délinquance, sans toutefois tomber dans le piège du tout sécuritaire. Ils ne sont jamais dans le doute. Comme leurs maîtres à penser qui fermaient les yeux ou feignaient l'étonnement quand les chars d'assaut faisaient la loi dans le monde socialiste ils ne savent pas qu'en France aujourd'hui il nous faut accepter les prières de rues, des horaires séparés pour les femmes dans certains lieux publics, des enseignements adaptés pour ne froisser personne à l'école, ils ne savent rien de tout ça. Et quand il leur faut se rendre à l'évidence, ils trouvent encore les mots, les expressions qui rabibochent, comme quoi tout va s'arranger, le problème n'est pas là, cessons les crispations, apprenons à vivre ensemble. Ils sont même capables de plaider la pire des causes religieuses, sombrant dans l'anti-féminisme et l'antisémitisme, s'il faut en arriver là pour qu'ils existent encore. Si le terrorisme islamique ne les bouleverse pas, c'est la riposte israélienne à Gaza qui les fait descendre dans la rue.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> Être de gauche aujourd'hui, bien sûr que c'est possible, et ces pantins de la politique nous manqueraient s'ils n'existaient pas. Au risque de choquer je dirai même qu'ils sont excusables. Quand on juge les gens, il faut tout mettre dans la balance. Se rendre compte que pour eux le siècle passé a été rude. Le monde nouveau qu'ils avaient espéré s'est écroulé comme un château de cartes. Leurs idoles ont été descellées. Partout les efforts pour en finir avec l'exploitation de l'homme par l'homme ont été vains. Leurs modèles disparus, coupés de leurs racines, mis à l'écart d'une classe ouvrière diminuée qui ne croit plus en rien, ils trouvent refuge dans les médias, le spectacle, la représentation et l'humanisme à trois sous. Être de gauche c'est être auprès des opprimés… par le cœur. Ils pourraient presque nous émouvoir s'il n'y avait tout près d'ici et de chez vous cet homme que vous rencontrerez un jour qui a tout perdu, emploi, femme, maison, collègues, camarades, qui vous montre ses fleurs, en massifs devant son mobil home.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> §</span></p><p> </p>
Pournyhttp://michelpourny.hautetfort.com/about.htmlBaruch de Spinozatag:michelpourny.hautetfort.com,2024-03-02:64878572024-03-02T09:57:48+01:002024-03-02T09:56:00+01:00 « Puis donc que ce rare bonheur nous est échu de...
<p align="justify"> </p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">« <em>Puis donc que ce rare bonheur nous est échu de vivre dans une république, où une entière liberté de juger et d’honorer Dieu selon sa complexion propre est donnée à chacun, et où tous tiennent la liberté pour le plus cher et le plus doux des biens, j’ai cru ne pas entreprendre une œuvre d’ingratitude ou sans utilité, en montrant que non seulement cette liberté peut être accordée sans danger pour la piété et la paix de l’état, mais que même on ne pourrait la supprimer sans détruire la paix de l’état et la piété</em>. »</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Cette œuvre utile et sans ingratitude à l’égard de la liberté de penser accordée par la république (1), c’est le traité Théologico-politique dont l’auteur est Spinoza.</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Comment le <em>religieux</em> peut-il s’accorder avec la tolérance ? Le philosophe s’étonne de voir des hommes pieux, qui professent la religion chrétienne, l’amour, la joie et la paix, se haïr, se combattre avec une incroyable ardeur malveillante.</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;"> Il y a trois siècles et demi, cet homme qui, au milieu des guerres religieuses, défendit une certaine idée de la liberté et de la tolérance –jusqu’à être exclu de la communauté israélite d’Amsterdam- cet homme donc, s’étonnait. Au point qu’il fut persécuté par les tenants du dogme. Car on commence par s’étonner, on s’interroge, on réfléchit, on peut même aller jusqu’à philosopher. Pour les détenteurs de vérité, qu’ils soient gardiens des ordres religieux, moral ou politique, quoi de plus insupportable que l’étonnement d’un homme ? Respectueux des Ecritures, Spinoza ne considérait pas celles-ci comme un recueil de préceptes, il doutait même que Moïse fût l’auteur du Pentateuque et Josué l’auteur du livre du même nom. Mais peu importait pour lui, ces livres témoignaient de la foi des hommes à une époque et dans un espace déterminés, ce qu’il fallait en retenir, c’est que les hommes ne seraient pas jugés pour leur obéissance à ce qui est écrit, mais pour leurs œuvres. Qu’avant de considérer les Ecritures comme vraies et divines, on ferait bien de les examiner à la lumière de la raison, ce qui ne nuirait nullement à la piété, mais permettrait au contraire à la foi de l’emporter sur le dogme.</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">« <em>En outre puisque les hommes ont des complexions différentes et que l’un se satisfait mieux de telles opinions, l’autre de telles autres, que ce qui est objet de religieux respect pour celui-ci excite le rire de celui-là, je conclus encore qu’il faut laisser à chacun la liberté de son jugement et le pouvoir d’interpréter selon sa complexion les fondements de la foi, et juger de la foi de chacun selon ses œuvres seulement, se demandant si elles sont conformes ou non à la piété, car de la sorte tous pourront obéir à Dieu d’un entier et libre consentement et seules la justice et la charité auront pour tous du prix.</em> »</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">(Spinoza.- Traité théologico-politique)</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;"> Quelle leçon de tolérance ! Ce texte a 350 ans. Il aurait pu être écrit aujourd’hui, ici en France, en Belgique ou en Irlande, où si l’on jugeait les religieux selon leurs œuvres, on verrait qu’elles ne sont pas toujours conformes à la piété. Comment aussi ne pas penser à ces chrétiens d’Orient persécutés parce qu’ils ne pratiquent pas la religion majoritaire?</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Il y a trois siècles et demi, Spinoza fut le témoin des luttes fratricides entre les sectes, les factions et autres cabales religieuses. De ces guerres, nous sommes encore les témoins aujourd’hui. Moines massacrés, imams menacés pour avoir fréquenté des juifs, tombes musulmanes, juives ou chrétiennes profanées, croix renversées, synagogues incendiées, menaces de mort contre des femmes, des intellectuels, des états, en application de chari’as (« chemin à suivre » !).</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Qu’aurait-il dit, notre philosophe aujourd’hui ? Dans le brouillard qui s’est abattu depuis quelques années sur nos démocraties flageolantes, au milieu de ces discours sans âme et sans force qui nous sont diffusés par des femmes et des hommes pour qui rien ne compte que la poursuite d’une carrière pour le gain d’une place au panthéon de la république, alors que leurs faits d’armes n’ont même pas le poids d’un porte-plume et sont ridicules comparés aux prouesses de ceux qui ayant perdu la vie pour sauver la liberté ou la république, n’ont droit qu’à un nom accroché au coin de la rue et encore pas toujours, dans ce brouillard impénétrable où tout se vaut, où les pires idéologies qui ont conduit dans le passé à commettre tant de crimes et qui continuent d’en commettre à quelques heures d’avion ou pire sur notre sol, ces idéologies guerrières qui n’ont de religieux que le nom, qui deviennent des sujets de conversation intéressants dignes de débats feutrés sur les plateaux de télé, dans ce brouillard où celui ou celle qui tente de dire ce qu’il pense passe pour un amuseur, un farfelu, un gêneur, ou ce qui est plus grave pour un représentant de l’extrême droite, il n’y a pas si longtemps à deux mille kilomètres d’ici on disait <em>ennemi du peuple</em>, dans ce brouillard donc, il est permis de se demander si le grand philosophe du XVII° siècle aurait eu le loisir de s’exprimer sans provoquer rictus, quolibets ou pire, sans être sous la menace d’une condamnation à mort.</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;"> Car ce que ces gens n’acceptent pas, c’est la séparation entre ce qui relève de la foi et ce qui relève de la raison. Ils ne supportent pas que le religieux reste campé dans le domaine privé. Ils veulent « ouvrir » la laïcité. Mais elle l’est déjà, ouverte, la laïcité, puisqu’elle permet à tous de se réunir, d’exister, de s’instruire, quelles que soient les opinions de chacun ! Alors, l’ouvrir à qui, l’ouvrir à quoi ? Hormis aux enfants du peuple, je ne vois pas à qui on pourrait l’ouvrir. Si ce n’est à ceux pour qui l’école est un danger tant qu’elle n’est pas entre leurs mains. L’insistance avec laquelle Spinoza maintient qu’il faut laisser à chacun la liberté de son jugement, ce qui doit être le principe de tout éducateur, donc le pilier de la laïcité, n’a d’égale que l’insistance avec laquelle il affirme la différence entre les deux types de connaissance :</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;"><em>« Ayant ainsi fait connaître les fondements de la foi, je conclus enfin que la connaissance révélée n’a d’autre objet que l’obéissance, et est ainsi entièrement distincte de la connaissance naturelle, tant par son objet que par ses principes et ses moyens, que ces deux connaissances n’ont rien de commun, mais peuvent l’une et l’autre occuper leur domaine propre sans se combattre le moins du monde et sans qu’aucune des deux doive être la servante de l’autre. »</em></span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">(Spinoza.- Traité théologico-politique)</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Je retiens ces leçons du philosophe, qu’il faut</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">…laisser à chacun la liberté de son jugement…</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">…laisser à chacun le pouvoir d’interpréter selon sa complexion les fondements de la foi…</span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">…obéir à Dieu d’un entier et libre consentement…</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">…et aussi, mais le philosophe pouvait-il le dire en son temps et son pays : n’obéir qu’à la raison, à sa voix intérieure, à sa conscience. Penser et vivre sans dieu, en honnête homme, sans empêcher pour autant les autres de croire.</span></p><p align="justify"> </p><p align="center"> </p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">(1) les Pays-Bas au XVII° siècle ;</span></p><p align="center"> </p><p align="center"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">§</span></p>
Pournyhttp://michelpourny.hautetfort.com/about.htmlQuel plaisir d’entendre des gens qui savent de quoi ils parlent!tag:michelpourny.hautetfort.com,2024-01-30:64827912024-01-31T11:07:47+01:002024-01-30T11:30:00+01:00 F aut-il la maudire cette société qui tire un trait sur...
<p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: x-large;"> <span style="font-size: 24pt;">F</span></span><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000;">aut-il la maudire cette société qui tire un trait sur le savoir-faire, l’inventivité, la créativité, l’intelligence, qui sacrifie ceux qui font, qui fabriquent, qui produisent les richesses. Je pense à mon père qui était fraiseur, à la qualité de son travail, travail effectué maintenant par des machines, et loin d’ici. Je pense aussi à Simone Weil qui parlait si bien de la condition ouvrière, et de celle du paysan. Si la vie de ce dernier est laborieuse, elle est aussi conditionnée par les caprices de la nature. Eleveur et agriculteur ne peuvent agir librement, indépendamment du climat, des saisons, de la qualité de la terre, du soin à apporter aux animaux. Il en est ainsi depuis des millénaires. Par rapport au travail en usine, c’est encore un avantage de dépendre des caprices de la nature. Mon père travaillait en alternance quinze jours de jour et quinze de nuit. Quand il était à la maison, il dormait. Quand on le voyait, c’est qu’il se dépêchait d’aller prendre son car. Longtemps son atelier fut installé près des presses, il en devenait sourd. De jour, de nuit, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, il allait prendre son autocar, la gamelle sous le bras. On lui demandait ce qu’il faisait, ses chefs ne lui disaient pas toujours. Et encore, lui était qualifié. On imagine le peu d’intérêt que devaient porter à leur travail ceux dont les gestes étaient répétitifs, chargés de reproduire à l’infini des pièces dont ils ignoraient tout sauf l’endroit où il fallait percer des trous.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000;"><em>« Lorsqu’il met mille fois une pièce en contact avec l’outil d’une machine, il se trouve, avec la fatigue en plus, dans la situation d’un enfant à qui on a ordonné d’enfiler des perles pour le faire tenir tranquille (…) Il en serait autrement si l’ouvrier savait clairement, chaque jour, chaque instant, quelle part ce qu’il est en train de faire a dans la fabrication… » </em>(1)</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000;"> Quel chemin parcouru depuis ! L’ouvrier aujourd’hui, malheureusement n’a plus ces soucis. On le chasse. Il part, avec quelques sous en poche, laissant sur place son outil de travail. Reclassement, reconversion, baratin. Des millions d’hommes et de femmes restent sur le carreau, et leurs enfants avec. Plus d’usine, plus d’artisans, plus de commerces, plus de gare, plus de bureau de poste, plus d’école. Mais si ! On propose quelque chose, dans l’animation, les associations, la visite des personnes âgées, le gardiennage, les loisirs, et on en trouve des petits boulots, si on en manque, on les invente. Tout est bon pour apaiser la conscience de ceux qui savent. Qui savent qu’il n’y a pas d’autre solution que de jeter à la rue des millions de personnes. Alors, la transmission du savoir-faire, peut-être a-t-elle encore un sens quelque part dans le monde, mais ici, c’est foutu, le travail c’est fini, place à l’ipade et je me fous de savoir comment ça s’écrit, place aux loisirs, au jeu, rien de tel pour occuper le chômeur.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000;"> Quand au paysan aujourd’hui, il doit subir d’autres caprices, pires que ceux de dame Nature. Les quotas, la concurrence au-delà des frontières et jusqu’aux antipodes, les prix des semences, les exigences des distributeurs, sans oublier les difficultés croissantes dans sa vie quotidienne liées à la fermeture des commerces, des écoles, à l’exode des services publics.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000;">En plus, il doit s’accommoder de mesures qui nuisent à son travail, mesures imposées par des “je sais tout” qui n’ont jamais pénétré dans un champ sauf pour y faire des dégâts, qui ont l’oreille des officiels et le tiennent pour responsable des problèmes de la planète. Mais depuis quelques jours, grâce à ce mouvement de révolte et à l’accueil favorable que lui font les français, on peut reprendre espoir. Comme ça fait du bien de voir et d’entendre des personnes qui savent de quoi elles parlent, voilà bien longtemps que ce n’était pas arrivé!</span></p><p align="justify"> </p><p align="center"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000;">§</span></p><p> </p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000;">(1) Simone Weil, <em>L’enracinement</em>;</span></p>
Pournyhttp://michelpourny.hautetfort.com/about.htmlLe roi du silencetag:michelpourny.hautetfort.com,2024-01-18:64808152024-01-18T10:59:40+01:002024-01-18T10:59:40+01:00 L ors de sa conférence de presse, le président a dit une...
<p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> <span style="color: #000000;"><span style="font-size: 18pt;">L</span>ors de sa conférence de presse, le président a dit une vérité : qu’il était plus facile d’être dans l’opposition que de gouverner. Dont acte. A part cela, quand l’opposition déclare qu’il ne fait que parler, elle n’a pas tout à fait raison. Sur certains sujets, il est le roi du silence ! A aucun moment il n’a évoqué la mort du jeune Thomas. A écouter le président, Thomas n’a pas existé. Ses agresseurs non plus. Cette dame, maire de Romans-sur-Isère, qui vit dans le monde réel, n’existe pas non plus. Les milliers de délinquants qui rendent la vie impossible aux policiers, aux pompiers, aux enseignants et aux habitants des quartiers n’existent pas non plus. Les otages des terroristes existent peu, même quand ils sont français.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Pour notre président, une chose existe, une seule : l’extrême droite. Heureusement qu’elle est là, bien vivante, car sinon les paroles du président de la république n’auraient plus ni contenu, ni sens. Celles de la gauche non plus d’ailleurs. Cela nous rappelle cette saillie de Coluche, qu’on critique beaucoup Hitler, mais que De Gaulle lui doit tout.</span></p><p style="text-align: center;" align="justify"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">§</span></p>
Pournyhttp://michelpourny.hautetfort.com/about.htmlJe souhaite un joyeux Noël à mes fidèles lecteurs!tag:michelpourny.hautetfort.com,2023-12-23:64770062023-12-23T17:34:17+01:002023-12-23T10:50:00+01:00 n no non nooon non na ! non, mais non de...
<p align="center"> </p><p style="text-align: center;" align="center"><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">n</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">no</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">nooon</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non na !</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non, mais</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non de non</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">nom de dieu</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non nein niet</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à l’Europe</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au nucléaire</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux tests ADN</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux expulsions</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au déficit public</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à la taxe carbone</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux privatisations</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux licenciements</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au tout sécuritaire</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux délits d’initiés</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux discriminations</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux plans de relance</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au service minimum</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux parachutes dorés</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au traité de Lisbonne</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux inégalités sociales</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au dopage dans le sport</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux magnats de la presse</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux suppressions de postes</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux caméras de surveillance</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à la baisse du pouvoir d’achat</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à la privatisation des universités</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux délocalisations des entreprises</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au démantèlement des services publics</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au non remboursement des médicaments</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non aux directives de la commission européenne</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au rejet de gaz toxiques à proximité des écoles</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à l’installation des éoliennes dans nos campagnes</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à la suppression programmée des hôpitaux de proximité</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à la suppression de la taxe professionnelle utile à nos communes</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à l’armée</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à la guerre</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non à la disparition des casernes dans nos provinces</span></em><br /><em><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">non au chômage technique et aux licenciements dans nos usines d’armement</span></em><br /><br /><br /><br /><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">Femmes et hommes politiques d’opposition ! Comment voulez-vous qu’on vous croie sur parole ? Vous ne savez dire qu’un mot : </span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">« NON ».</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">Comme il suivait chaque année le Tour de France, Jean Amadou était amusé par l’omniprésence des manifestations contre ceci, contre cela au bord des routes. On peut comprendre cette façon d’exposer des revendications, sachant que les caméras de télé sont là pour les faire connaître à un nombreux public. Non au passage du TGV, non à l’autoroute, non à la baisse du prix du lait, etc. Un jour –c’est Amadou qui rapporte- sur une banderole je n’ai vu qu’un mot :</span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;"> « NON ».</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif;">Certes il y a des refus nécessaires. Bien que certains, criés et brandis sur calicots un jour et son lendemain par les mêmes personnes… ne soient pas toujours conciliables. Mais s’il n’y a que des refus, les gens se lassent et ne voient pas le bout du tunnel. Y a-t-il seulement de la lumière au bout du tunnel ? Une perspective, un projet ? Allez, soyons fou : une vision du monde ?</span><br /><br /><br /><br /></p>
Pournyhttp://michelpourny.hautetfort.com/about.htmlConflit ?tag:michelpourny.hautetfort.com,2023-12-07:64746862023-12-10T17:28:45+01:002023-12-07T18:04:00+01:00 U n intervenant a dit sur un plateau télé que le 7 octobre n'avait...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"> <span style="color: #000000;"><span style="font-size: 18pt;">U</span>n intervenant a dit sur un plateau télé que le 7 octobre n'avait pas été le début du conflit israélo-palestinien, ce dernier ayant commencé bien avant. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: #000000;">Si quelqu'un a vu ou a été témoin d'un conflit le 7 octobre en Israël, qu'il le dise et le prouve. Une multitude d'images insoutenables (tournées par les terroristes) et de témoignages difficiles à entendre montrent qu'il ne s'agissait pas d'un conflit, mais d'un pogrom. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: #000000;">Avez-vous déjà entendu parler d'un conflit lors de la nuit de cristal en Allemagne, lors de l'attentat contre les journalistes de Charlie-hebdo, ou contre des enfants de l'école juive de Toulouse?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: #000000;">Quand aux civils massacrés le 7 octobre en Israël, ils n'étaient pas utilisés par l'armée israélienne comme bouclier humain. C'étaient des jeunes qui étaient là pour s'amuser, comme on a encore le droit de le faire dans le monde libre. </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;">§</span></p><p> </p>
Pournyhttp://michelpourny.hautetfort.com/about.htmlDiversiontag:michelpourny.hautetfort.com,2023-12-02:64738602023-12-02T19:01:18+01:002023-12-02T19:01:18+01:00 L es bien pensants relèvent la tête en répétant...
<p align="center"> </p><p> </p><p align="justify"><span style="font-size: x-large;"> L</span><span style="font-size: 14pt;">es bien pensants relèvent la tête en répétant à qui veut l’entendre qu’en France le danger numéro 1 c’est l’ultra droite. Cela confirme bien ce que j’écrivais il y a quelques mois: l’extrême droite occupe une place de choix dans la situation politique de la France d’aujourd’hui. Elle permet aux médias de relayer cette antienne bien connue: le problème n’est ni l’immigration incontrôlée, ni l’islamisme, ni l’antisémitisme, ni le racisme anti-blanc. Le problème, c’est le fascisme. </span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: 14pt;"> On pourra répondre à la gauche (une partie de celle-ci heureusement) et aux journalistes aux ordres, qu’au lieu de jouer les militants antifascistes d’opérette en ne cessant de montrer du doigt l’extrême droite, ils feraient mieux de se demander pourquoi celle-ci relève la tête. Pour être plus clair: de se demander s’ils n’en sont pas la cause.</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: 14pt;"> Car l’extrême droite n’est pas tombée du ciel. Beaucoup de français savent que ce n’est pas en niant la réalité qu’on la fait disparaître.</span></p><p> </p><p align="center"><span style="font-size: 14pt;">§</span></p>