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31/10/2012

Et si la vie reprend son cours

 

  

 Vous souvenez-vous de cette boutade de Pierre Desproges ? Quand Brassens est mort, j’ai pleuré, quand Tino Rossi est mort j’ai repris deux fois des nouilles. Le chanteur était connu du monde entier, se produisait dans les plus grandes salles. Le poète n’était connu qu’en France, et longtemps les radios ignorèrent ses chansons. Malgré tout le respect que je dois à ma grand-mère, Tino est mort pour moi bien avant qu’il rende son dernier souffle. Je ne connaissais pas Georges Brassens, mais il m’était si proche qu’il me manque encore. 

 Ce professeur qui nous disait qu’une piqûre au doigt nous faisait plus souffrir qu’un séisme à l’autre bout du monde causant la mort de dix mille personnes, et moi qui suis douillet, j’irais jusqu’à cent mille, il avait bien raison d’indiquer les limites de la sensibilité humaine. C’est vrai que nous sommes plus touchés par le malheur qui frappe les personnes qui nous sont proches que par celui qui frappe celles que nous connaissons peu. Quand à celles dont nous ignorons jusqu’au nom, il faut des efforts d’imagination pour comprendre leur douleur. C’est pourquoi certaines associations renseignent les donateurs sur la vie, la personnalité de l’enfant (le plus souvent) qu’il faut aider. Si la photographie d’un petit gravement malade provoque une émotion, l’image d’une amie restera éternellement gravée en nous.  

 Et si la vie reprend son cours, rien n’est plus comme avant.  

 Quand à ce dieu dont la toute-puissance ne se manifeste que dans les écritures, je préfère ne pas en parler, je vais casser le clavier.