01/07/2025
Le trotskisme n'est plus ce qu'il était. Une petite flamme qui s'éteint.
« …dirigeants impérialistes, Netanyahou, mais aussi les soi-disant experts et « journalistes » affirment que l’Iran possède ou posséderait une bombe nucléaire pour détruire Israël. Les rapports de l’Agence internationale atomique (AIEA) démontrent le contraire. Mais peu importe pour les va-t-en-guerre. (…) Plusieurs d’entre eux (experts et « journalistes ») expliquent d’ailleurs que 80% de la population iranienne est contre les ayatollahs. Ce chiffre est évidemment une pure invention. »
Les phrases que vous venez de lire n’ont pas été prononcées par le Guide suprême de la République islamique d’Iran. Elles proviennent du journal « Informations ouvrières » du 27 juin 2025.
D’abord il y a des erreurs. Les « experts et journalistes » n’ont jamais dit que l’Iran « possède ou posséderait » une bombe nucléaire. Ils évoquaient des travaux très avancés. Ajoutant à ce constat la volonté affirmée depuis toujours par les ayatollahs de détruire l’état d’Israël, l’intervention militaire programmée sur les sites nucléaires iraniens était inévitable.
On remarquera que les tirs de missiles sur la population israélienne (donc sur des juifs, des arabes, des chrétiens et des incroyants) ne sont pas le fait de « va-t-en-guerre ». Des quartiers d’habitation, des immeubles bombardés par les drones et les missiles iraniens, « Informations ouvrières » n’en dit pas un mot.
Et puis, il y a cette envolée finale… « que 80% de la population iranienne est (serait) contre les ayatollahs. Ce chiffre est évidemment une pure invention. » Il faudrait rappeler au « militant » qui a écrit ces lignes que les urnes n’existent pas en république islamique. Ou alors, il faudrait trouver pour ces choses un autre nom. Faute d’urnes, pour savoir ce que pense le peuple iranien, on doit se contenter d’évaluations. Le chiffre de 80% me parait raisonnable. Comment des gens aussi éclairés que les iraniens pourraient rester aveuglés par un régime qui livre le pays à des bandes fanatisées et armées, qui imposent par la violence leurs croyances, leur vision du monde jusqu’à la façon de penser, de vivre et de se vêtir à tout un peuple ?
Malgré tout, je souhaite une chose au journal « Informations ouvrières » : qu’un jour il puisse être imprimé et diffusé sur les marchés en Iran, aussi librement qu’aujourd’hui il l’est en France.
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11:46 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran, islamisme, informations ouvrières
17/05/2025
La société idéale
Il y a une chose qui réunit tous ceux qui critiquent les sociétés occidentales : jamais ils ne nous dressent un portrait, ni même un aperçu de la société qu’ils proposent. C’est dommage, car les humains que nous sommes vivent dans le projet. Il nous est difficile de croire en quelque chose si nous n’en avons aucune idée.
C’est la raison pour laquelle les premiers socialistes, au XIX° siècle, avaient conçu leur programme en deux parties: un minimum et un maximum. Le premier était celui qu’on aurait pu qualifier de catalogue des revendications ouvrières de base, salaire, conditions de travail, libertés d’association, de réunion, droit de grève. Le deuxième, celui auquel devait aboutir la lutte finale: la société libérée, où chacun devait recevoir selon ses besoins: le communisme. Les fondateurs du marxisme insistèrent sur la liaison entre les deux: il était difficile pour la classe ouvrière de mener son combat quotidien contre l’injustice si elle n’avait pas conscience que cette dernière était par essence capitaliste. De la critique du capitalisme, la conscience de classe amenait nécessairement les travailleurs à poser comme but suprême de leur combat l’édification d’une société sans capital, sans classes, et finalement sans état, puisque sans opposition ni violence… ni frontières puisque les prolétaires de tous les pays avaient les mêmes intérêts et devaient donc nécessairement s’unir.
Ces fondateurs du socialisme avaient beaucoup de mérite (et d’imagination) lorsqu’ils dressaient aux travailleurs un portrait -disons: une esquisse- de la société future. La révolution de 1917 allait-elle mettre fin à cette incertitude, allait-elle montrer au monde la beauté de ce nouveau monde, récompense ultime, objectif de tous les combats ouvriers? Un peu, pendant quelques années. Ensuite seulement pour les aveugles et ceux qui ne voulaient rien entendre. La révélation des déportations, des famines, et de l’univers concentrationnaire sibérien montrèrent aux travailleurs du monde que, quelle que soit leur classe, leur parti, leurs idées, les hommes restaient les hommes, avec leur appétit du pouvoir, leur égoïsme et même leur violence.
Or on entend aujourd’hui à nouveau cette petite musique: le capitalisme est responsable de tout. C’est vrai qu’il est à l’origine de beaucoup de choses, et pas toujours réjouissantes. Ceci dit, on est en droit de se demander s’il y a une alternative. On regarde tout autour, et nulle part nous n’avons un modèle d’une société libre et démocratique non capitaliste. Comme si la liberté de chacun était indissociable de la liberté d’entreprendre.
Ne fermons cependant aucune porte. Peut-être y a-t-il dans l’esprit des plus ingénus de nos contemporains une idée, un schéma du système social idéal, société juste, sans profit, sans inégalités et sans violence ?
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11:22 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : socialisme, utopie, communisme
30/03/2025
Le peuple n'était pas dans la rue, heureusement
A bas l’état, les flics et les fachos. Voilà ce qu’on pouvait entendre au cours des manifestations du 22 mars.
On dit souvent que les femmes et les hommes politiques qui sont au pouvoir sont coupés du peuple, qu’ils vivent dans un autre monde…Certes, on le voit bien lors des élections, abstentions record, vote pour des formations extrêmes... On le voit aussi dans la vie quotidienne, incapables de comprendre que si des millions de citoyens roulent au diesel, ce n’est pas parce qu’ils ne respectent pas l’environnement, mais parce qu’ils n’ont pas les moyens de faire autrement.
Mais alors là, les slogans brandis et criés le 22 mars dépassent par leurs absurdités tout ce qui peut sortir de la bouche des politiciens parisiens.
A bas l’état ? Allons camarades, plus d’état, plus d’allocations familiales et sociales ?
Plus de police ? Là vous avez raison, la bonté humaine, l’amour et la fraternité résoudront bientôt les problèmes.
Les fachos ? Avez-vous vu du fascisme aujourd’hui en France et en Europe ? Oui, ce 22 mars, dans certaines villes de France, il y en avait comme un parfum.
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