Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/11/2023

sans titre

 

N’est-elle pas d’actualité cette phrase d’Anne Frank?

 

À peine idéalismes, rêves, belles espérances ont-ils le temps de germer en nous, qu’ils sont aussitôt atteints et totalement dévastés par l’épouvante de la réalité.”     

(cité par Le Figaro le 06/11/2023)

13/10/2023

Attitudes honteuses, mais non surprenantes

 

 

Depuis quelques décennies l’extrême gauche a compris qu’elle avait définitivement perdu ce qui lui restait de faveur du côté de la classe ouvrière. Celle-ci en effet est partie vers d’autres horizons. Trop de blablas, de trahisons, de mensonges dont le plus grave a été de faire croire aux travailleurs qu’un avenir radieux se profilait à l’est.

 

Alors, s’il n’y a plus de classe ouvrière sur qui compter pour exister, autant s’en inventer une autre, un nouveau prolétariat, de substitution. L’islamisme des banlieues peut jouer ce rôle, il remplit parfaitement le cahier des charges: antioccidental, anticapitaliste (dans les mots), critique radicale du monde judéo-chrétien, héritier idéologique des mouvements de décolonisation... L’islamisme présente aussi des caractéristiques qui conviennent à l’extrême gauche d’aujourd’hui: la haine de la démocratie et de la liberté d’expression, le recours à la violence contre tout ce qui représente l’autorité: la police, l’état, l’armée.

 

Il y a aussi entre l’extrême gauche et l’islamisme une convergence que l’un et l’autre parviennent de moins en moins à dissimuler: la désignation d’Israël comme symbole d’un monde libre à maudire.

 

§

 

 

08/08/2023

Antisémitisme toujours vivant

 

 

Tous les prétextes sont bons pour faire du juif le responsable de tous les malheurs du monde. Accusé de tout et de son contraire : propagateur de la peste noire (1), usurier, détenteur du capital, apôtre du communisme, responsable du chômage, dissimulateur, errant, il est nulle part et partout, cosmopolite, comploteur (2), il porte un nom bizarre en tous cas pas de chez nous. C’est en Allemagne dans les années trente qu’il fut le plus représenté. Je veux dire: en images, avec un nez crochu, des griffes au bout des doigts qui enserraient le monde. C’étaient des caricatures bien sûr, qui curieusement, à l’époque n’ont pas indigné grand monde. Le personnage a rendu bien des services à plein de gens : aux dirigeants et actionnaires des groupes industriels, surtout ceux qui produisaient le matériel de guerre, producteurs aussi de fil de fer barbelé et de produits chimiques, aux politiciens d’alors qui s’appelaient « nationaux-socialistes » et qui avaient à cœur de rendre leur patrie aux âmes bien nées, aux gens du terroir, aux gens du cru (3). Bref, si le juif n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer.

C’est d’ailleurs ce qui s’est passé : des millions de gens, d’enfants surtout, ont appris qu’ils étaient juifs. Des gens qui n’avaient jamais posé le pied dans une synagogue apprenaient qu’ils étaient juifs. Des gens qui ne savaient pas ce que c’était apprenaient qu’ils l’étaient. Les autorités d’alors se montrèrent sur ce sujet extrêmement minutieuses, jusqu’à effectuer des recherches généalogiques compliquées. Quand je dis « les autorités », j’entends des deux côtés du Rhin. Voyez, on critique toujours la nonchalance des Français en montrant l’exemple allemand, sa rigueur, son goût pour l’ordre et les choses bien faites. Le « Made in France » existait dans les années trente et quarante. Il se manifeste encore, bien vivant, ici en France aux deux extrémités de l’éventail politique.

Le ministre de l’intérieur a demandé à ses services “d’instruire la dissolution” d’une association dont le représentant a tenu des propos violemment antisémites. Mon souhait est que cette “instruction” aboutisse. Mais surtout que cette sage décision du ministre soit approuvée par soixante millions de français.



(1) De 1347 à 1350 la peste noire faucha plus d’un tiers de la population de l’Europe.

Les esprits s’interrogeaient, pourquoi ce fléau ?

« Il s’agissait soit d’un châtiment divin, soit des maléfices de Satan, soit de l’un et des autres à la fois, Dieu ayant donné licence entière à son antagoniste pour châtier la Chrétienté. Satan, dans ces conditions, opérait suivant son habitude à l’aide d’agents qui polluaient les eaux et empoisonnaient les airs, et où pouvait-il les recruter sinon au sein de la lie de l’humanité, parmi les miséreux de toute espèce, les lépreux –et surtout parmi les juifs, peuple de Dieu et peuple du Diable à la fois ? Les voici promus, à grande échelle, à leur rôle de boucs émissaires… » (Poliakov)

S’ensuivirent expulsions, pillages, massacres, à tel point écrit l’auteur, que dans certaines villes où les juifs étaient rares ou absents, « des chrétiens qu’on supposait d’origine juive furent, semble-t-il, massacrés à leur place. »

 

(Léon Poliakov .-Histoire de l’antisémitisme, tome 1, L’âge de la foi, éd. Calmann-Lévy, 1981, pp. 290-294 de la coll. Pluriel)

 

(2) le thème du « complot juif mondial » n’en est pas resté aux traditionnels Protocoles des Sages de Sion :

« La désastreuse puissance du sionisme juif ne vise pas seulement l’occupation de la Palestine, mais occupe en fait tous les pays de l’Occident, l’économie mondiale, les médias et les organisations internationales et régionales. Il est possible que les sionistes entreprennent de judaïser le christianisme. Cette judaïsation a commencé avec Saint-Paul et s’est poursuivie avec certains papes judaïsés. Aujourd’hui nous sommes arrivés à une situation où le chef de l’Eglise de France est un juif appelé Lustiger. »

 

(Ahmed Rami, in Al-Shaab du 6 février 1998, cité par Goetz Nordbruch .-La négation de la Shoah dans les pays arabes, in Antisémitisme et négationnisme dans le monde arabo-musulman : la dérive)

 

(3) Brassens : La ballade des gens qui sont nés quelque part ;

 

§