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06/02/2015

Le Rollei Magic II

 

 Appareil reflex bi objectifs qui produit 12 clichés 56 x 56mm sur une pellicule 120 type Ilford PanF ou FP4 encore disponible aujourd’hui. C’est tout l’intérêt du Rolleiflex, sans qu’il soit un cas unique : à ma connaissance qu’ils soient de format 6x6, 6x7 ou 4,5x6, tous les appareils de moyen-format produits après les années cinquante sont opérationnels aujourd’hui, à condition bien sûr que leur état mécanique le permette. 

Le Rollei Magic II.jpg

                                                         cliché M.Pourny

 

Le boîtier (hauteur 140mm, largeur 85mm et profondeur 105mm) est comparable en dimensions à un reflex 24x36 type Pentax Spotmatic de la même époque (140 x 95 x 95mm avec objectif standard). Il est entièrement métallique, donc assez lourd, mais se tient bien en main, suspendu par sa courroie à hauteur de poitrine. 

Le Magic en mains.jpg

                                                          cliché M.Pourny

 

L’objectif de prise de vues est un Schneider Xenar de 75mm ouvert à 3,5. Diaphragme jusqu’à 22. 

L’objectif de visée est un Heidosmat de même ouverture, et bien sûr de même focale. 

Plusieurs accessoires peuvent s’adapter sur la baïonnette des deux optiques, bouchons, paresoleils, filtres, bonnettes d’approche, lentille à portrait, dispositifs grand-angle ou téléobjectif. 

L’obturateur Prontormat-S fournit les vitesses depuis le 1/30s jusqu’au 1/500°, plus la pose B. Il est central comme sur tous les Rollei bi objectifs et permet donc la synchronisation au flash à toutes les vitesses. 

Sur le devant de l’appareil, à gauche et à droite, de chaque côté des objectifs, deux boutons rotatifs. Celui de gauche (en regardant le sujet) commande la mise au point, couplée pour les deux optiques. Mais contrairement au Rollei classique la platine frontale qui supporte les objectifs reste fixe. Le système optique se déplace à l’intérieur de celle-ci. Sans accessoire, la mise au point s’étend de 1m à l’infini. 

Le deuxième bouton rotatif commande l’exposition. La position « Automatique » se justifie dans la plupart des cas, c’est tout l’avantage de cet appareil. Pour une utilisation plus créative, ou manuelle si l’on préfère, vitesses et diaphragme peuvent être déterminés séparément par une pression au centre de ce bouton. Si d’après la sensibilité du film et l’indication du posemètre, le réglage requis est : 1/30°s à f :11 et qu’on juge la vitesse trop lente, il suffit de tourner le gros bouton, la fenêtre indique 1/60° à f :8, puis 1/125° à f :5,6 et ainsi de suite. Diaphragmes et vitesses sont couplés, aucune erreur possible. 

La fenêtre du posemètre est située au sommet de la platine frontale. On peut lire les indications sur le dessus de l’appareil, un petit bouton moleté pas très pratique permet de régler la sensibilité du film utilisé, de 12 à 1600 ISO. Lors de la mesure, une aiguille indique l’indice de lumination (1) sur une échelle de 8,5 à 18. Il suffit alors de reporter cette valeur au centre de la fenêtre latérale (à main droite), pour que le couple vitesse/ouverture requis s’affiche. Rien de plus simple. Mais en pratique, cela implique une manipulation de l’appareil, car si vous le portez au cou verticalement comme on doit le faire, il vous faudra, pour lire les indications affichées sur le côté droit, soit vous contorsionner, soit le prendre à pleine main, le soulever horizontalement, puis après lecture, refaire le cadrage… Par contre, en mode automatique, aucune difficulté, en photographie en lumière artificielle non plus, il suffira de déterminer une fois pour toute l’ouverture en fonction de la distance et du nombre guide du flash. La glissière pour fixer le susnommé se trouve sur le côté gauche de l’appareil. Et là, mystère… Je ne l’ai jamais utilisée, et j’aimerais un jour connaître son usage, car la prise pour la connexion du flash se trouve en plein milieu de cette glissière ! J’utilise donc une barrette sur laquelle je fixe le Rollei et le flash électronique, les deux connectés par un câble. 

La visée se fait par le dessus, à hauteur de poitrine. On soulève le capuchon, découvrant le verre dépoli (quadrillé pour le contrôle des lignes, utile en architecture entre autres) bien protégé de la lumière incidente par les hauts volets latéraux. Le grain du dépoli est fin, l’image renvoyée par le miroir lumineuse, mais bien sûr inversée gauche-droite. Pour les sujets en mouvement, des enfants qui jouent ou qui courent par exemple, cela demande un peu d'habitude. Certes, on peut procéder différemment, en utilisant le viseur « sportif » : en ouvrant le petit volet dans la plaque supérieure du capuchon, en approchant l’œil du petit oculaire ouvert dans la partie arrière, le cadrage de la photo est possible…en gros. Seul avantage : l’image n’est plus inversée ! Mais alors attention à la parallaxe (voir Lubitel et Rollei Standard) au moment de déclencher, surtout pour les vues rapprochées, penser à incliner l’appareil vers le haut. Inconvénient inconnu des reflex mono objectif : cette foutue parallaxe. Ceci dit, le miroir fixe a aussi un avantage : le déclenchement est pratiquement inaudible et sans vibrations. 

L’armement : un tour de manivelle, et on la ramène à la butée. L’avancement du film à la vue suivante est effectué du même coup, on ne s’embarrasse donc pas pour lire les numéros des vues à travers une petite fenêtre rouge comme sur les vieux Rollei ou les Lubitel.

Rollei dos ouverts.jpg

                                                                                cliché M.Pourny

Le chargement se fait comme sur tous les reflex 6x6 bi objectifs, la photo nous montre deux Rollei dos ouvert. A noter quand même sur cet appareil la qualité de construction, la précision et l’ajustage des rouleaux, du presse film, de la fermeture du dos, on baigne dans la Deutsche Qualität…des années soixante en plus ! 

La beauté de l’étui en cuir est à la hauteur de celle de l’appareil, un coup de cirage et c’est reparti comme en 60. J’ai pris des photos avec cet appareil, mais seulement de mes petits enfants. J’m’en vais t’ressortir l’bijou de la vitrine, et faire du paysage. Je montrerai cela un jour. Jusqu’à présent, sauf pour le vieux Rollei (tirage à refaire), j’ai toujours tenu mes promesses. Je vais faire un effort pour animer ce blog plus régulièrement, je ne sais pas vous, mais avec l’âge on devient paresseux. Allez, à bientôt, amoureux des belles choses ! 

 

§ 

 

  1. Pour qu’un cliché soit correctement exposé, chaque point de l’émulsion sensible doit recevoir une certaine quantité de lumière. C’est la lumination. L’indice de lumination dépend de deux facteurs : l’intensité de la lumière reçue par le film, et la sensibilité de celui-ci. Exemple, temps gris, il pleut. Je lis sur le cadran du posemètre du Rollei : 

pour un film d’une sensibilité de 400 iso, indice : 13 ; exposition conseillée pour 1/60°: f 11

pour un film d’une sensibilité de 200 iso, indice : 12 ; exposition conseillée pour 1/60°: f 5,6

pour un film d’une sensibilité de 100 iso, indice : 11 ; exposition conseillée pour 1/60°: f 4