01/07/2017
Devant ce mur passeront aussi des classes d’élèves…
Deux jours après avoir entendu un député bravache déclamer qu’il ne porterait plus de cravate dans l’hémicycle, voilà que Simone Veil nous quitte. Ces deux événements mettent en lumière cette pensée de grand philosophe, que nous autres humains sommes ballottés entre l’infiniment petit et l’infiniment grand.
J’adresse à la famille de Simone Veil mes plus sincères condoléances. J’ai toujours eu de l’admiration pour son courage, j’avais retenu ces quelques mots du discours qu’elle prononça le jour de l’inauguration du mur des noms au Mémorial de la Shoah le 23 janvier 2005:
« Le temps n’est pas loin où disparaîtront les derniers témoins de cette époque maudite. Le temps viendra aussi où nos enfants et petits enfants, qui nous ont souvent interrogés, disparaîtront à leur tour. (…)
Devant ce mur passeront aussi des classes d’élèves, des jeunes dont beaucoup n’auront sans doute jamais entendu parler de la Shoah, à moins que l’école, comme elle le fait depuis quelques années, assume pleinement sa mission d’enseignement de l’histoire. En effet, la mémoire de la Shoah ne peut pas être seulement portée par les victimes et leurs descendants. »
Simone Veil n’a pas seulement porté la mémoire de la Shoah, elle a osé, au cœur du monde d’hier, des préjugés et de la réaction, par une loi, donner aux femmes une part de cette liberté qui leur fut confisquée durant les siècles des siècles.
Comme les grands de ce monde qui ont lutté pour changer la vie, elle a tracé un chemin. C’est aux autres, à nous, de le poursuivre. Simone Veil nous a quittés, mais l’antisémitisme est toujours vivant, jusque dans les écoles, et, bien qu’une loi fondamentale ait été votée, les violences faites aux femmes n’ont pas cessé. Le meilleur hommage qu’on peut rendre à cette dame, c’est de ne jamais croire que les horreurs du passé ont servi aux hommes de leçon.
§
11:26 Publié dans portraits | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : simone veil