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30/06/2021

S’opposer oui, mais dans quel but ?

 

 

 

 Il vous est sans doute arrivé, par curiosité parce que vous vous intéressez à la vie politique, de jeter un œil sur les titres des gazettes qui défendent des points de vue extrêmes. Enflammés, les titres de leur une mettent violemment en cause le pouvoir, les pouvoirs, gouvernement, force publique, médias et jusqu’aux institutions républicaines. Jusque là rien d’étonnant, surtout en des moments où le peuple lui-même est en souffrance. Car ces gens, outre le fait d’être radicaux, sont de grands séducteurs. Ils ont perpétuellement quelque chose à préparer : un rassemblement, une manifestation, une pétition à faire signer, un parti à construire. Et pour atteindre ces objectifs, il leur faut des fidèles. Dans leurs commentaires de l’actualité politique, ils sont nécessairement amenés à forcer le trait. En temps normal, quand règne la paix sociale, ils rencontrent peu de succès. Mais quand le ciel social se couvre de gros nuages lourds, les gens –d’abord ceux à qui la société ne fait jamais de cadeaux- tendent l’oreille. Et ce qu’ils entendent suscite la colère. Comme celle-ci n’est jamais bonne conseillère, des gens habituellement calmes et réfléchis se laissent entraîner à croire que le saccage et le pillage de magasins, la profanation d’un monument symbolique de la victoire sur le nazisme, le développement des trafics en tout genre, le déferlement des violences dans les banlieues, et jusqu’à l’effondrement d’un pont, c’est à la fin des fins le pouvoir en place qui en est responsable. On se demande même si ce crachin détestable qui tombe depuis quelques jours, le gouvernement lui-même n’y est pas pour quelque chose.

 

Mais là non.

 

 Car dans ces gazettes, même en tournant les pages dans tous les sens, il n’y a pas la moindre trace de prévisions météo. Encore que. Quand le sujet du temps (qu’il fait) est abordé, c’est toujours avec le sous-entendu que la banquise étant en train de fondre, le réchauffement est général, le climat change. Allez savoir si le crachin détestable n’est pas la conséquence d’une suite tout à fait logique de phénomènes dont l’origine pourrait bien être cette complaisance du pouvoir en place vis-à-vis des lobbies capitalistes du pétrole, du charbon et compagnie ? Si on ne vous annonce pas le temps qu’il fera demain, on ne manque pas d’alarmer le peuple sur les catastrophes à venir si…si…si…

 

 Et là se justifient les rassemblements, les manifs, les pétitions, peut-être même aussi les violences, car la vraie, la seule violence condamnable n’est-elle pas celle de la force publique aux ordres des méchants qui nous gouvernent ? La boucle est bouclée. Nous sommes au cœur du dogme. Rien à redire. Pas de questions. Tout est politique. Le grand soir approche. Tout sera réglé.

 

 Pas tout à fait cependant. Une explication fait défaut dans ces gazettes. A force de lire que tout va de mal en pis, on se prend à espérer jusqu’à la dernière page. Une lumière, peut-être le bout du tunnel ? Mais non rien. Il y a certes des articles bien écrits, argumentés. Mais jamais, jamais vous entendez, jamais on ne vous dresse un tableau de la société que ces gens appellent de leurs vœux. C’est dommage, car les humains que nous sommes, toujours prêt à croire tout ce qu’on nous raconte, seraient j’en suis certain, bien empressés de la préparer pour nos enfants !

 

§

19/06/2021

Vents de folie !

 

Le temps est révolu, c’était la grande époque.

Oh certes, ils n’étaient pas nombreux,

et n’avaient pas place dans les médias.

Mais le nombre n’est pas tout. Il n’est même rien.

La notoriété n’est rien

quand seule compte la conviction

au prix certes d’un trop plein d’assurance, d’une pincée d’intolérance.

 

Mais qui aurait jeté la pierre à ces gens courageux

qui pensaient ce qu’ils disaient,

qui vivaient ce qu’ils pensaient,

qui vivaient conformément à ce qu’ils pensaient,

qui interrompaient leurs études,

qui brisaient leur carrière,

qui rompaient les liens familiaux,

pour, aux premières lueurs de l’aube,

contre toute attente,

contre courant,

contre parti, syndicat et police associés, parfois aussi

contre ceux qu’ils voulaient défendre,

aux portes des usines porter la voix de la révolution,

Révolution qu’ils ne verraient jamais, le savaient-ils ?

 

Qui aurait jeté la pierre à ces gens courageux

qui combattaient, oui c’étaient des combattants,

qui combattaient pour assurer un avenir à l’humanité

car ils en étaient sûrs, ils l’avaient lu dans les livres :

l’humanité a un avenir

au-delà des guerres, de l’esclavage, de l’exploitation des hommes,

au-delà de la misère,

un avenir qu’ils allaient chercher

contre toute attente,

contre courant,

contre parti, syndicat et police associés et parfois aussi

contre ceux qui n’avaient rien lu dans les livres,

en ces temps où la parole révolutionnaire avait encore un sens.

 

Qui aurait jeté la pierre à ces gens courageux ?

qui n’avaient tué ni maltraité personne,

qui n’étaient que parole,

qui n’avaient qu’une parole,

 

Chacun a le droit de vivre, enfant, femme, homme, noir, blanc, abattons

les frontières,

les dogmes,

les privilèges.

 

Seulement voilà,

les pères fondateurs, les grands de grands,

les Karl Marx et Friedrich Engels,

les Lénine et Trotski dorment du sommeil des justes.

Et, tel un peuple élu adorant les idoles en l’absence de son chef,

nos insurgés ont perdu toute mesure,

et la classe ouvrière, du fond de son jardin n’entendant plus leurs appels,

en grand désarroi les révolutionnaires d’un autre âge

cherchent ailleurs logis où se mettre.

Ils prennent tout ce qui passe,

délinquants de banlieue, criminels de guerre, négationnistes, et vont jusqu’à entendre

les sirènes des pires ennemis des libertés.

Drapeau rouge en tête, tout ce beau monde passe en cortège

et le Hamas est dans leurs rangs.

 

Karl, Friedrich, Vladimir, Léon ! Réveillez-vous, ils sont devenus fous.

 

 

§