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19/10/2010

C'est la pénurie

  

  On manque de tout. De profs, de surveillants, de policiers, de gardiens de prisons, de médecins, d’infirmières, d’hôpitaux, de matériel médical.

 On manque d’écoles, on manque de classes.

 On manque aussi et surtout d’emplois, d’un travail bien rémunéré et près de chez soi.

 On manque d’air, du vrai, oxygéné, sans fumée toxique, sans particules chimiques ni oxyde de carbone.

 On manque de femmes et d’hommes politiques sincères et qui auraient le courage de dire ce qu’ils pensent.

 On manque cruellement de philosophes mais attention pas des je sais tout, non des philosophes, des amis de la sagesse, de ces bons vivants prêts à en découdre avec la bêtise humaine, on manque de clowns.

 Oui on manque de clowns, des vrais pas des bouffons, de ces êtres d’exception qui par le rire nous obligent à rire de nous-mêmes. Car le rire aujourd’hui n’est plus que moquerie et ricanement.

 On manque de respect, de politesse, de principes. Quel vilain mot principes et pourtant si certains de nos parents n’en avaient pas eu des principes, aujourd’hui nos moqueries et ricanements on les ferait sous le manteau, ou peut-être derrière les barreaux.

 On manque de mémoire. Quel plaisir ce serait d’entendre un élève de nos écoles lancer à la gueule d’un vieux connard antisémite : « Souviens-toi ! »

 Non seulement on manque de tout mais en plus on fait des régimes pour maigrir. On manque de jugeote.

 On manque d’esprit d’analyse.

 On manque d’esprit tout court. Même l’esprit d’équipe a foutu le camp celui-là on n’est pas obligé de le regretter.

 Une chose qui nous manque énormément, c’est le bon sens. La chose du monde pourtant la mieux partagée d’après le grand Descartes (bien avant Zidane, il a joué en équipe nationale jusqu’à la condamnation de Galilée pour dopage, puis comme avant centre en Hollande et en Suède). Avez-vous déjà vu dans les manifs un calicot sur lequel serait écrit en rouge : « Du bon sens, voilà ce que nous exigeons ! » ?

 On manque de bon sens. A commencer par moi. Car si j’avais été moins bête il y a longtemps que j’aurais replié le clavier et que je serais retourné dans mon labo tirer des paysages qui sont restés à l’état négatif depuis trente ans et des poussières. Mais non, j’insiste. 

 Bon, tout ça ne serait pas encore trop grave, même s’il nous manque quelques profs, quelques policiers ou quelques hôpitaux. Ce serait encore supportable s’il ne nous manquait que la jugeote, des principes et des philosophes. Mais voilà qu’en plus on nous supprime le gasoil !

 

15/10/2010

Relents de fascisme

  

 Journal d’avant-hier. On en apprend un peu plus sur les violences ayant entraîné la suspension du match Serbie-Italie. Des « supporters » serbes qui s’apparentent plus à des groupes paramilitaires qu’à des amateurs de football s’en prennent d’abord à leur propre gardien de but (jugé par eux peu performant). Puis débordements, déprédations, nombreux blessés. Ce sont les mêmes qui pratiquent l’homophobie musclée dans leur pays. Une mouvance qui vient de plus loin, quand les chefs ultranationalistes serbes recrutaient des gros bras parmi les supporters de l’Etoile Rouge de Belgrade. Relents de fascisme. 

 Le même jour, au Blanc-Mesnil. Dans le vestiaire d’un collège, un élève de quinze ans est agressé par trois autres, qui lui masquent les yeux et le passent à tabac. Trente jours d’ITT, un pouce fracturé. Une source judiciaire confirme le caractère antisémite de l’agression. Quatre adolescents sont placés en garde à vue. Relents de fascisme. 

 Le même jour, Ahmedinejad visite le Liban sous les acclamations des partisans du Hezbollah. Face au public fanatisé, il appelle à la destruction d’Israël. Réactions dans le monde ? Ridicules. 

 Partout, l’obscurantisme marque des points. Jusque dans nos démocraties où à 8 heures le matin on entend (Europe1) une française bien de chez nous déclarer que le port du niqab l’a libérée, et qu’elle ressent « quelque chose de positif dans cette idée de vie commune et partagée entre un homme et plusieurs femmes », trouvant dans la polygamie « complicité » et « sécurité ». 

 Huit heures du matin. Deux mille dix. En France. Le pays de Montesquieu, de Louise Michel, de Jean Moulin. Le pays de 68, « Cours camarade, le vieux monde est derrière toi ». Mais ce n’est pas aux fascistes, aux racistes, aux islamistes qu’il faut s’en prendre. Ce ne sont que des brutes au crâne creux. Les responsables de cette situation, je les vois en haut, tout en haut des états, au sommet de ces belles démocraties qui jouent avec le feu. Exemple, à propos de l’agression antisémite rappelée plus haut. Le ministre de l'Education nationale condamne cette agression "avec la plus grande fermeté", annonçant qu'il présenterait "dans les prochains jours, une série de mesures destinées à ancrer la notion de vivre ensemble au coeur des écoles et des établissements scolaires". Il demande au recteur de l'académie de Créteil "de mener un travail spécifique de prévention du racisme et de l'antisémitisme au sein de cet établissement". 

« Ancrer la notion de vivre ensemble » ! Moulin à paroles. 

 Paris, de nos jours. Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l'épisode douloureux du Vél d'Hiv. En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942. (Orange actualités) 

 C’est sans aucun doute un très beau film. J’irai le voir et j’espère que les professeurs de troisième et de terminale y emmèneront leurs élèves. Car c’est bien de regarder le passé, de le rappeler à notre jeunesse, car les pires crimes commis par les hommes peuvent, si l’on en cherche les causes, nous permettre d’éviter qu’ils se reproduisent. La responsabilité des adultes d’aujourd’hui est grande, car les témoins des années noires, survivants des camps ou membres des familles des victimes sont maintenant très âgés. Les conférences qu’ils ont encore aujourd’hui les forces et le courage de tenir dans les écoles, dans peu de temps ils ne les tiendront plus. Il faudra pourtant maintenir vivante la mémoire, clouer le bec à ceux qui lèvent les bras au ciel l’air de dire « C’est vieux tout ça ! ». Non, vivre ensemble n’est pas une notion, c’est un combat. Combat contre l’indifférence, l’insouciance, l’ignorance.

 

14/10/2010

Souvenir d'Irlande

L'âne dans la maison.jpg

19:41 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : irlande