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09/04/2013

Cet homme

 

Quand il sort, celui avec lequel il échange un salut est toujours heureux de le rencontrer. Chez lui, c’est à la campagne un pavillon dans la verdure. Le jardin est son coin de paradis, avec le potager au fond. Dans l’allée en gravillons, l’automobile qu’il a payée avec ses sous. 

 S’il est d’un naturel sanguin et coléreux, il se garde de proférer des insultes. Il s’impatiente facilement mais respecte l’ordre d’arrivée dans les files d’attente. Il manque d’audace, ne s’impose pas. 

 C’est bras dessus bras dessous qu’il se promène avec sa femme. S’il lui arrive de ne pas savoir se contenir, les enfants dont il est le père, il les aime et leur apprend les bonnes manières. Il respecte les enseignants et le corps médical. S’il a parfois des idées très arrêtées, trop peut-être, il n’impose à personne sa conception du monde. 

 Cet homme dont l’enfance ne fut pas malheureuse, qui n’a pas traversé la mer sur un radeau, qui jamais n’a cambriolé, agressé, violé ni tué, cet homme qui n’a pas de magot à l’étranger, qui ne fait la morale à personne, cet homme dont on ne connaît ni l’origine ni l’histoire ni la religion, il faudra bien qu’un jour les médias nous en parlent. 

 

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09:09 Publié dans portraits | Lien permanent | Commentaires (0)

03/04/2013

Une situation propice aux déclamations de tribuns. Méfiance.

 

 

Ces gens méritent la double peine. Au mensonge sur leurs malversations, s’ajoute leur prétention à être des chevaliers blancs. Ils étaient même allés jusqu’à dire qu’ils n’aimaient pas les riches. Voilà nos donneurs de conseils pris la main dans le sac, en flagrant délit de mensonge. Socialistes ? Tout ce qu’ils méritent c’est un énorme éclat de rire. 

 Mais nous ne rirons pas longtemps. Socialisme ou pas, gauche ou droite, la crise touche tous les autres, ceux qui ne parlent pas dans le poste. Les chômeurs sont là. Et les travailleurs qui en fin de mois, n’ont pas d’argent en Suisse, pas plus qu’ils n’en ont en France. 

 La deuxième peine serait qu’une fois pour toutes le peuple « de gauche » comme ils disent, ne leur accorde plus sa confiance. Mais ça, je n’y crois pas. Ou alors il faudrait qu’on tire les leçons de l’histoire, et c’est au-dessus de nos forces. Quand ils se présenteront à nouveau devant nous, et qu’ils promettront justice, égalité et solidarité, tous comme un seul homme, j’entends les gens de bien, ceux qui veulent que les choses changent, qui espèrent, qui pensent à leurs enfants, qui voient la société future comme un havre de bien-être et de paix, ceux-là comme un seul homme accorderont encore leur confiance à des gens qui du socialisme ont tout oublié, même le discours. 

 Non, ne me parlez pas des conquêtes ouvrières ni des avancées sociales. Ce n’est pas à eux, ce n’est pas à la gauche qu’on les doit, mais à ceux qui les voulaient ces conquêtes et ces droits, qui se sont privés de journées de salaire, sont descendus dans les rues. Ils ont pris la main de ceux qui parlaient si bien en leur nom, et les ont fait signer. Il est arrivé aussi qu’ils les empêchent de signer la mise en cause de ce qui avait été gagné de haute lutte. 

 Aujourd’hui, personne n’est à même de piloter le navire. On y est tous un peu pour quelque chose, on s’est assoupi trop longtemps et la nuit n’est pas bonne conseillère. Le réveil, ce n’est pas de tendre l’oreille à ceux qui nous préparent des lendemains qui ressembleraient à ce que nos parents ont vécu hier. La situation est propice aux déclamations de tribuns habillés de rouge ou de brun. Méfiance. Il y a aussi les autres, ceux du troisième type qui grignotent chaque jour un petit morceau de république, qui creusent leur nid dans les quartiers, les stades, les médias, mais surtout dans les esprits. Ceux-là savent se taire quand il faut et quand ils parlent, les démocrates que nous sommes jugent qu’il est normal qu’on donne la parole à tout le monde. Mais quand un représentant de l’état viole la loi et ment, ceux qui ont la république dans le collimateur peuvent se réjouir, la république se dévore toute seule.  

 

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11:19 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république