Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/01/2011

Jacqueline de Romilly nous a quittés...

 

...en lisant son livre La Grèce antique à la découverte de la liberté resté fermé dans ma bibliothèque depuis des années, je recopie ces lignes d’une actualité brûlante :  

"Peut-on nier qu’un régime a finalement le sort que lui préparent les gens chargés de l’éducation de tous ? Cette idée est évidente mais trop souvent perdue de vue. (…)

 Isocrate a dit que le régime politique était « l’âme » de la cité. Il a aussi dit : « Ce n’est pas par les décrets, mais par les mœurs que les cités sont bien réglées » ; l’obéissance aux lois, enfin, dépend moins de la façon dont elles sont rédigées que des habitudes morales léguées par l’éducation." 

Jacqueline de Romilly.- La Grèce antique à la découverte de la liberté, Editions de Fallois, Paris 1989

 

01/01/2010

L'ennemi n'est plus à nos portes. Il est entré.

 Ils sont légion les pourfendeurs du débat sur l'identité nationale. De gauche, de droite, du centre. Il n'y aura bientôt plus que l'extrême droite pour donner son avis sur la question. Quelle maladresse d'avoir présenté les choses ainsi ! Maladresse voulue ? On finit par s'interroger. Ou négligence, précipitation ? Bref, la question ne se pose pas ainsi. S'il s'agit de se demander : « Qu'est-ce qu'être français ? », et s'il faut « être fier d'être français », le débat risque de tourner court. En se limitant aux seules leçons d'histoire apprises à l'école : des fiers Gaulois, des chevaliers sans peur et sans reproche, de l'héroïne Jeanne bravant les lâches anglais, à la légende napoléonienne (la légende, pas la réalité), à Jean Moulin et de Gaulle, certes il y a de quoi garder la tête haute. Pour le reste, ce qu'on a appris par soi-même, les zones d'ombre, la tête on est parfois tenté de la rentrer dans les épaules. Ne nous y attardons pas, ce n'est pas le sujet.

 

 Mon grand-père était un immigré italien. Il a été bien accueilli en France. Il a fondé une famille. Il avait un travail. Il respectait les lois du pays d'accueil. Qu'il ait été italien n'a nullement nuit aux rapports avec ses concitoyens, je dirais bien au contraire, la présence d'étrangers à la langue, à la culture, aux traditions différentes peut contribuer à ouvrir les esprits des gens du cru. Peut contribuer. C'est une possibilité. Des Polonais, des Arméniens, des Portugais, des Espagnols, des Algériens sont venus dans notre pays sans que jamais l'identité nationale fût en danger. Si, elle le fut, quand les lois antisémites de l'Etat français ont livré aux nazis des gens qui contribuaient au moins autant que les autres à la prospérité de la nation, et pour qui la nationalité française n'avait jamais fait aucun doute (à ajouter dans la colonne « zone d'ombres »).

 

 Alors aujourd'hui, problème d'identité nationale ?

 

 Je crois surtout qu'il y a un problème avec la république.

 

 Voilà maintenant en gros trois cent ans que, au moins à l'échelle de l'Europe, les peuples se sont battus pour conquérir démocratie et liberté. Pas toujours victorieusement, avec des résultats parfois tardifs (le vote des femmes en France...), ces luttes ont payé, au prix d'immenses sacrifices, au prix de la Terreur, de révolutions et de guerres sanglantes, de grèves dures, de guerres civiles, des droits fondamentaux ont été acquis. Les monarchies de droit divin ont été abolies, les religieux ont été écartés du pouvoir, les écoles se sont ouvertes à tous les enfants, les femmes ont pu s'émanciper, le travail des enfants a été interdit... Et surtout, surtout, je parlais des écoles : ouvertes à tous, elles ont permis d'instruire, d'ouvrir les esprits, de développer l'intelligence, la conscience, la responsabilité.

 

 Oui, problème avec la république. Car ses représentants aujourd'hui, au pouvoir et dans l'opposition, ont oublié ce qu'ils ont appris. Ou alors feignent-ils l'amnésie ? Sont-ils doués d'une exceptionnelle faculté d'oubli ?

 

 Plus exactement, leur mémoire est sélective.

 

 Que la France fut la fille aînée de l'Eglise, cela n'échappe à la mémoire d'aucun de nos politiques. Les courbettes d'un président au Vatican, aux genoux d'un pape qui béatifie Pie XII et qui écoute complaisamment les élucubrations d'un évêque négationniste, cela ne révolte qu'une minorité de laïques.

 

 Qu'un maire de la capitale baptise Jean-Paul II une place de Paris, cela ne révolte que cette minorité de gens qui se souviennent... de la peu glorieuse béatification de prêtres franquistes espagnols, qui se souviennent de ces déclarations fracassantes condamnant l'usage du préservatif, alors que la maladie prolifère en Afrique et sur tous les continents.

 

 Que la maire d'une grande ville accepte sous la pression des représentants d'une religion primitive, de définir des heures séparées pour les deux sexes dans les piscines, cela n'offusque que la droite, et encore, parce que la magistrate est de gauche !

 

 Qu'il faille parlementer pendant des mois, créer une commission, engager des débats sur les radios et télés, laisser la parole à des illuminés, visiteurs venus de siècles où la femme n'existait pas encore, tout cela pour savoir si des êtres déguisés en Belphégor peuvent encore ou non circuler dans les rues, cela n'étonne pas grand monde, sauf peut-être ces femmes qui dans ces lointains pays théocratiques voudraient bien en finir une fois pour toutes avec l'obscurantisme et les ayatollahs.

 

 Que le maire d'un arrondissement de Paris tolère la présence dans l'espace public de centaines d'hommes en prière rituelle cinq fois par jour, cela doit révolter beaucoup de monde dans le quartier, mais chut, il faut se taire au risque d'être qualifié de raciste, alors qu'il s'agit d'une violation de la loi républicaine.

 

 Qu'on ne serve plus de jambon dans certaines cantines scolaires, que certaines boucheries ne servent plus que de la viande de bêtes abattues selon le rite musulman, que des livres mettant en cause la théorie de l'évolution soient distribués dans les CDI des collèges, que des religieux ou qui se proclament comme tels viennent mettre leur nez dans les programmes scolaires, qu'on construise des édifices religieux à tire-larigot, alors qu'on manque de logements...

 

 La réponse à ces agressions contre les lois de la république serait d'organiser un débat ? Ridicule. Je sens confusément qu'on va se mettre à genoux et que ça va tourner court. Réveillons-nous plutôt ! L'ennemi n'est plus à nos portes. Il est chez nous. Quand je dis « chez nous » (pour les gauchistes attardés) je n'entends ni chez les hommes blancs, ni chez les français de souche, j'entends plutôt que l'ennemi s'installe tranquillement et sans rencontrer de résistance dans les démocraties occidentales, qu'il fait son nid. Et j'entends surtout que l'ennemi n'a rien à voir avec une race ou une ethnie, si ce n'est celle des barbares de la pire espèce, les religieux fanatiques, qui sont de tous les pays et de toutes les époques.

 

 La république, ce sont des lois écrites. Appliquons-les.

 

§

 

 

26/08/2009

Nous avons des valeurs à défendre !

Donc, une femme enveloppée d’un voile, d’une tunique et d’un pantalon bouffant a été vue à la piscine d’ E…  (Seine et Marne).

 

  Provocante, elle est revenue le 27 juillet dans la même tenue. Les fonctionnaires de la piscine intercommunale lui ont rappelé que dans toutes les piscines le règlement interdit la baignade habillée.

 

 Or, comme le rappelait opportunément le maire de la commune, non seulement cet accoutrement est interdit pour des raisons d’hygiène, mais, et là je cite :

 

« Ce n'est pas un maillot de bain islamique, ce genre de maillot n'existe pas dans le Coran ».

 

 Que ce vêtement soit ou ne soit pas un maillot de bain islamique, il vaut mieux laisser l’appréciation aux spécialistes, faire les choses sérieusement, prendre la dame en photo, envoyer l’épreuve à un ayatollah iranien par exemple (ce sont les plus sûrs, les plus respectueux des textes) et attendre son jugement, mais et là j’insiste : dans un strict but informatif, car il est toujours intéressant d’être informé des moeurs et coutumes religieuses des différentes civilisations.

 

 Mais qu’un représentant de la république interdise la présence de cette dame dans une piscine sous prétexte que « ce genre de maillot n'existe pas dans le Coran » m’ébaubit. D’abord cette personne s’exprime mal, probablement sous le coup de l’émotion. Dans le Coran, il n’y a ni maillot de bain, ni voile, ni burka, ni fouet, ni guerre de conquête. Dans le Coran, comme dans tous les livres, il n’y a que des mots. Le magistrat a sans doute voulu dire : « l’obligation de porter ce genre de maillot n’est pas prescrite dans le Coran ». Et alors ? Si cette obligation était prescrite dans le Coran, le port de ce maillot serait-il pour autant autorisé ?

 

  J’entends d’ici les récriminations des démocrates de salon prêts à accepter sur leur propre sol –sous prétexte de respect de la diversité culturelle- toutes les horreurs infligées par des fous de dieu là-bas, au-delà des frontières du monde libre. Oui, du monde libre, et c’est bien ce qui gène les fous de là-bas qu’une partie du monde le soit encore, libre. On les voit menacer la France quand elle réaffirme sa laïcité à l’école et dans les services publics. Et il faudrait qu’on sépare les hommes et les femmes dans les piscines (c’est déjà le cas ici ou là), dans les cours d’éducation physique, dans les hôpitaux ? Qu’on accepte de croiser des êtres sans visage ? Qu’on enseigne dans nos écoles que l’homme est le produit d’une création divine ? Pourquoi après tout ne pas adapter nos lois à celles du Coran, les rendre acceptables au regard de la religion musulmane ?

 

  J’ai le sentiment qu’il y a dans notre pays des gens qui ont oublié les principes de la république. Démocrates ? Mais la démocratie ne consiste pas à accepter tout ce qui passe !

 

 Il y a des gens dans notre pays qui ne voient rien venir. Il faudrait qu’ils se réveillent. Il est encore temps. Nous avons des valeurs à défendre.

 

§