09/08/2024
Hurler ou réfléchir
Au lieu de se perdre en sarcasmes contre l’extrême droite, il faudrait se demander pourquoi dix millions d’électeurs accordent leurs suffrages au Rassemblement national.
Mais « se demander pourquoi », c’est réfléchir. Une activité difficile, surtout si elle risque de mettre en cause ses propres convictions. Nietzsche disait que celles-ci sont pires que les mensonges. En outre, crier dans la rue « Le fascisme ne passera pas » est bon pour la conscience, avec l’impression d’agir contre le diable.
Depuis environ cinquante ans, de gouvernement en gouvernement, l’état a rendu les armes. Sous la dictature idéologique d’une gauche qui interdit d’interdire, qui confond liberté et laisser faire, islamophobie et racisme, qui ne voit dans le maintien de l’ordre que des violences policières, et qui juge les manifestations de rue plus démocratiques que les consultations électorales, la majorité des élus de la république se sont rendus involontairement complices des pires ennemis de la démocratie.
On pourra hurler pendant des années encore « le fascisme ne passera pas », si personne n’ose changer le cap, remettre le pays sur les rails, il n’est pas impossible qu’un jour le fascisme passe.
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11:45 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : gauche, fascisme, démocratie
04/05/2023
Casseurs
Mépris pour les symboles et les valeurs de la république, haine de la police et des institutions, goût prononcé pour la violence, aptitude particulière à se cacher et se fondre dans la foule, voilà les révolutionnaires des temps nouveaux.
Il fut un temps où le socialisme à l’est faisait tourner à plein régime l’idée révolutionnaire. Le goulag et la faillite du communisme ont tout remis en cause. En manque d’un idéal crédible et mobilisateur à proposer, l’extrême gauche est en errance. Il y a le dépit, même la rage, d’avoir perdu la guerre contre le Grand Satan, mais aussi ces casseroles que les révolutionnaires encore actifs traînent derrière eux. Après le goulag, aller convaincre les peuples que le socialisme peut être encore aujourd’hui une perspective pour l’humanité ? La violence des manifestations avec la présence quasi permanentes de casseurs, peut s’expliquer par ce trou béant laissé dans la mémoire collective. A court d’arguments les esprits s’échauffent, c’est humain. Quand il n’y a plus rien à croire, c’est désespérant.
« …mais que feriez-vous donc sans « ennemis » ? Mais vous ne pourriez plus vivre, sans « ennemis » ; la haine qui n’a rien à envier à la haine raciale, voilà l’atmosphère stérile que vous respirez… » (1)
A ces fous de tout, il faudra qu’un artiste érige une statue. Fière, puissante, la République se dresse. Elle est magnifique. Elle prend quelque repos, s'appuie sur la tête d'un homme qui chancelle. Les deux trous de sa cagoule ne sont plus en face des yeux. Une boule de pétanque tombe de sa main (2). Sur le marbre de son dos, un espace laissé libre par le sculpteur permettra au passant amusé de faire des petits dessins, croix gammées, faucilles, marteaux et sur le socle on lira, gravé dans la pierre : « Ære perennius exegi monumentum » (3).
(1) Soljénitsyne, lettre au secrétariat de l’Union, le 12 novembre 1969
(2) La boule de pétanque comme arme par destination remplace « avantageusement » le pavé car elle épargne au casseur le laborieux dépavage des rues.
(3) « J'ai érigé un monument plus durable que l'airain. »
10:22 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cagoule, casseurs, police, manifestation, démocratie
30/11/2019
Hommage
Treize français sont morts au Mali.
Ces hommes avaient l’âge de mes fils. Ils étaient un peu comme eux, engagés à fond dans la vie, enthousiastes, ne calculant pas leur peine. Mais le destin a voulu que ces hommes là se trouvent un jour en mission dans un pays en guerre, mission dangereuse car dirigée contre un ennemi qui ne recule devant rien pour semer la terreur.
Ils auront droit à tous les hommages, celui du président, ceux de tous les français.
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Est-ce le moment de mettre en doute la légitimité de l’intervention militaire française dans cette région du monde ? Non, car on ajoute ainsi à la peine des familles le sentiment que tout compte fait le sacrifice des soldats engagés n’aura servi à rien. "Vous voyez bien, le terrorisme a encore eu le dernier mot..." Honteux ! Coup de poignard dans le dos porté depuis Paris par des politiciens qui n’ont qu’un but, séduire, conquérir de nouveaux électeurs parmi des gens qui de bonne foi n’aspirent qu’à la paix.
Dire que ce combat là-bas n'a d'autre issue que le retrait des troupes revient à accorder aux terroristes cette arme qui leur manque encore : le découragement, et finalement : le renoncement de l’adversaire. Ils pourront ainsi s’emparer des états qu’ils convoitent, en faire des bases de départ pour des attaques contre la France et d’autres démocraties.
Il est extrêmement difficile de convaincre certains pacifistes que face au terrorisme islamiste les mots, le dialogue sont impossibles. Car ces défenseurs de la paix à tout prix ne sont pas toujours des défenseurs de la démocratie à tout prix, il peut leur arriver de partager certains points de vue pas très favorables à la culture occidentale, ses valeurs, ses lumières et ses libertés. Ils défilaient il y a peu derrière des écriteaux, des chants et des slogans peu compatibles avec la tradition laïque et républicaine.
Aux pacifistes on serait en droit de demander, eux qui sont partout et toujours pour le retrait de toutes les troupes : que se serait-il passé en 1940 et 1941 si les pacifistes américains avaient été suffisamment influents pour convaincre Roosevelt de ne pas s’engager dans la guerre ?
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09:11 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : treize, soldats, mali, démocratie, terrorisme