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04/12/2018

Les sondages ne disent pas tout

 

 

 Si 80% des français soutiennent les personnes qui portent des gilets jaunes, n’ayons pas peur des mots : on est à la veille de la Révolution. C’est ce que penserait quelqu’un qui ne nous connaît pas, une personne étrangère ignorant tout de la France et de ses habitants. Mais à nous on ne la fait pas. Les révolutionnaires d’ici sont surtout actifs le dimanche dans les réunions de famille, le soir devant la télévision ou lors des enquêtes d’opinion. Il y en a même de tendance jusqu’auboutiste, certains font peur. On se verrait bientôt la tête au bout d’une pique. Pour le bonheur de tous, ce ne sont que des orages, des tempêtes dans des verres pas toujours remplis d’eau.

 Ma première réaction à l’écoute de ces sondages a donc été l’étonnement, puis je me dis que le vent avait tourné, que les français allaient enfin mettre leurs actes en accord avec leurs paroles. Eh bien cette fois, c’est le cas. Sincère il faut l’être, et courageux, pour passer une nuit entière près d’un rond point balayé par le vent du nord afin de tenir un barrage et faire entendre que depuis des décennies des gens qui travaillent dur ont été oubliés. Ces femmes et ces hommes-là je les ai vus et je leur tire mon chapeau, en souhaitant que leur combat aboutisse. Mais il y en a d’autres, par millions, qui s’arrangent pour passer le rond point en affichant un gilet jaune. Pourquoi leur en vouloir ? Il faut bien qu’ils se rendent au travail, qu’ils aillent faire leurs courses, qu’ils conduisent leurs enfants à l’école.

Il faudrait interpréter les sondages plus raisonnablement : en réalité 80% des français sont opposés à l’augmentation des prix du carburant. Je me demande même si on ne frôle pas les 100%.

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