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30/03/2011

La propagation d'une religion justifie-t-elle qu'on change de république ?

 

 

 Les uns ne veulent pas débattre, car pour eux la cause est entendue : au nom du multiculturalisme, comme on accommode un gigot à l’ail, il faut accommoder la France aux circonstances, il faut s’accommoder de tout. Si cinq millions de français croyaient que Jupiter déclenche les tempêtes, il faudrait lui élever un temple.  

 Les autres veulent débattre. Mais de quoi ? Si ce n’est pour remettre en cause la loi. La propagation d’une religion justifie-t-elle qu’on change de république ? Et débattre avec qui ? Des succédanés d’inquisiteurs médiévaux ? Des retardés mentaux qui croient que l’homme est apparu par la grâce d’un Saint Esprit il y a cinq mille ans, et la femme quelques minutes après ? Des individus qui –parvenus au pouvoir- tirent sur tout ce qui bouge, lancent des fatwas contre les dissidents, fouettent et pendent, interdisent les cultes autres que le leur, voilent et sous-traitent femmes et filles au nom de paroles marmonnées par un ange ? 

 Ce n’est pas aux religieux de définir ce qui est laïque et ce qui ne l’est pas. Les républicains de la troisième république l’avaient bien compris. Mais on oublie vite, et la calotte redresse la tête. A trop jouer les bateleurs, au lieu d’un débat, on risque d’accorder à l’adversaire une raison d’être, une honorabilité.  

 A l’adresse des bien pensants : mes propos ne mettent nullement en cause les fidèles. Encore que, on peut se demander parfois… Ce ne sont pas tellement les hommes qui sont en cause, que le troupeau dans lequel ils ont tendance à se complaire. Et de voir ces milliers de postérieurs rangés comme les oignons en travers d’une rue de la capitale peut amener d’honnêtes citoyens à préférer l’application stricte de la loi à un hypothétique débat. 

§ 

 

bateleur, euse n. Vieilli Personne qui, en plein air, amuse le public par des tours d’adresse, de passe-passe, mêlés de pitreries.

 © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001

 

25/03/2011

Papa, je te présente Ali, il est sans papiers

 Je me promène dans le sixième arrondissement. C’est mon quartier. Le latin. Il fait un peu frais ce matin, j’ai mis l’écharpe rouge, du plus bel effet sur mon manteau noir, et mon chapeau, à la Louis Aragon. De la poulaille partout dans les rues. La droite a mobilisé sa police contre les sans abri. La situation de ces pauvres est insupportable. D’ici j’entends les premiers échos de la manif’.  

Un-lo-ge-ment-pour-tous ! 

 Entièrement d’accord. Non mais de quel droit interdit-on à des êtres humains de se loger ? Qu’ils nous entendent, ces bourgeois bien au chaud dans leurs dix pièces des quartiers huppés ! D’accord j’en fais partie, mais moi j’ai le cœur à gauche. En 68, j’étais sur les barricades et chaque élection est l’occasion pour moi de faire barrage à la droite.  

 Un beau rassemblement. Des gens de tous horizons et de toutes les couleurs, comme je les aime. La voilà la belle diversité à la française. Allez-y les gars, un logement pour tous ! Mais oui, il y en a de la place dans nos campagnes, là-bas en province, pour des milliers de logements sociaux. D’autant qu’avec les jachères, de grandes surfaces sont disponibles. Et cela donnera du travail aux sans emploi. 

 Car le voilà le problème, la cause de tous les maux : le chômage. Inactivité, désespérance. Du grain à moudre pour l’extrême droite. J’ai une sainte horreur de ces gens-là. Ils sont la honte de la nation. Ils s’en prennent à ceux qui ne leur ressemblent pas : gens de couleur, musulmans… Ils disent qu’on n’a plus l’impression d’être en France, qu’il y a des prières dans les rues, que des femmes sans visage font peur aux enfants, que des cantines ne servent plus de jambon, mais où vont-ils chercher tout ça ? Je regarde autour de moi, j’observe que la France est restée égale à elle-même, calme, sereine, tricolore. Ils disent que la proportion des gens issus de l’immigration est telle dans les écoles, que le niveau scolaire baisse, que la délinquance et les trafics en tout genre se développent, que les enseignants sont dépassés, découragés. 

 Propagande, je vous dis, propagande ! Mes enfants n’ont aucun problème à l’école, il y a bien un ou deux garnements pour irriter le professeur de grec ancien, le fils de l’ambassadeur des émirats n’a pas rendu sa punition dans les délais et la fille du sénateur n’a pas éteint son téléphone portable. Vais-je pour autant hurler à une menace contre les lois de la république ?  

Un lo-ge-ment-pour-tous !

A-bas-les-dis-cri-mi-na-tions !

La-Franc’-c’est-black-blanc-beur !  

 Oui, parfaitement d’accord, le voilà bien le pays des droits de l’homme, la France qui ouvre ses portes, lieu de tous les échanges, de tous les mélanges, de toutes les cultures ! 

 Tiens mais c’est Marie-Ange là-bas sous la banderole… Hello, ma fille ! 

 Papa, je te présente Ali, il est sans papiers, il vient direct du Mali. Les fillettes qu’il tient par la main sont ses petites sœurs. Ses frères sont derrière en compagnie de la dame en noir qui porte un bébé sur son dos. Les cousins sont un peu éparpillés dans la manif’. Ils pourront s’installer chez nous provisoirement, en attendant de régulariser tout ça ?

  Tapage, bousculade, slogans hurlés par hauts parleurs ne nous ont pas permis de connaître la suite de l’histoire. Cet homme qui prêche accueil et tolérance n’a pas la chance de vivre dans le neuf trois. Il dispose d’un sept pièces quai des Grands Augustins en bord de Seine avec vue sur le Pont-neuf, d’une villa à Deauville et d’un yacht à Monaco. Ah ! Si toutes les grandes fortunes qui ont le cœur à gauche pouvaient partager l’art de vivre au pied des tours dans les cités !  

 Ce que je viens d’écrire est absurde. Car si ces gens vivaient dans les tours des cités, ils n’auraient pas le recul nécessaire pour juger objectivement de la situation. C’est pourquoi il est conforme à la logique que les politiciens observent la vie réelle en l’observant de loin, les yeux collés à des lunettes d’approche.

15/03/2011

Toutes nos pensées

 

Il est des jours où les mots n’ont plus d’importance. La réalité nous amène au silence. Impuissance. Mais l’espoir, la solidarité. Toutes nos pensées. Vers vous, au soleil levant.

20:09 Publié dans portraits | Lien permanent | Commentaires (0)