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14/10/2013

L'appareil reflex Zenit E

 

Zenit E.jpg

cliché M.Pourny

 

 Le modèle « E », c’est le Zenit « B » équipé d’un posemètre. La fenêtre de la cellule au sélénium est placée sur la face avant du prisme, au-dessus de l’objectif. Elle est peu sensible, son domaine de lecture est limité de 16 à 500 ISO. Il suffit de faire coïncider l’aiguille indicatrice avec le repère commandé par le bouton rotatif indiquant les vitesses d’obturation (autour du bouton de rembobinage), et de lire le couple diaphragme/vitesse recommandé. Bien sûr il ne faut pas oublier, après le chargement de l’appareil, de régler sur ce même bouton la sensibilité du film. 

 

 Certes les photographes habitués à lire toutes les informations dans le viseur seront obligés d’oublier un moment le cadrage de l’image, pour consulter les indications sur le capot de l’appareil, et les reporter sur le barillet des vitesses et la bague des diaphragmes. Pour les photos d’action, ou dans des situations de lumière changeante, ce n’est pas l’idéal. Mais dans la plupart des cas, photos de paysages, ou même d’intérieur en lumière naturelle, avec un peu d’habitude, cet appareil remplit parfaitement sa fonction, surtout en noir et blanc, les films modernes offrant une bonne latitude d’exposition.  

 Comme son frère le Zenit B, l’appareil est lourd, tout métal, imposant, c’est du costaud. En ces temps où le plastique s’est emparé du pouvoir, où un téléphone de 30 grammes propose photo, vidéo, musique, internet et autres babioles à la mode, avec le Zenit au moins, on a quelque chose dans les mains, et la détonation au moment décisif rappelle à l’opérateur (ainsi qu’aux humains qui se risquent dans les parages) qu’une photo a été prise. 

 Venons-en maintenant aux choses sérieuses : les images. Le secret de leur qualité, c’est l’optique. L’Industar déjà très bon, mais dont l’ouverture était limitée à 1 :3,5, est dépassé. Le dieu du soleil le remplace, certes il est lourd et encombrant, mais délivre des images d’une grande finesse. C’est l’Helios 44-2, distance focale 58mm, ouverture 1 :2. Oui, ses 58 mm vous interdiront de prendre certains clichés réservés au grand angle, mais cette focale un peu longue par rapport aux objectifs standards donne de bons résultats en portrait, l’éloignement permet de respecter les proportions du visage. Autre avantage : à l’intérieur en lumière naturelle, à pleine ouverture, en soignant la mise au point (assez rapide sur le dépoli), l’arrière plan flou met bien en valeur le sujet photographié, et le rendu un peu doux n’est pas désagréable.  

 La monture était à l’époque la plus répandue : 42mm vissante. Elle permettait tous les bricolages, montage de bagues allonge, d’un soufflet pour la macrophotographie. On pouvait adapter des objectifs d’autres marques, je ne vois pas pourquoi d’ailleurs, les optiques soviétiques étant excellentes et bon marché. Le hic, c’était la présélection manuelle des diaphragmes, incompatible avec la photo d’action.  

 Vitesses : pose B, du 1/30° au 1/500°. Pour la photographie au flash (électronique s’il vous plaît), la synchronisation se fait au 1/30° seconde.  Dans les musées ou les monuments, sans flash, le 1/30° est insuffisant, à moins de disposer d’un film de 400 iso ou plus. Le fabricant avait même proposé le Sniper, un fusil photographique pour la chasse, et je me demande bien comment on pouvait obtenir des clichés nets en étant limité au 1/500° ! Mais là n’est pas mon propos, cet appareil répond à d’autres besoins. Et faute de pouvoir capter ce qui est loin, il peut photographier de près : le tirage de l’Helios permet de s’approcher à 45cm du sujet, pour un champ couvert de 12 x 18cm ! C’est à la limite de la macrophotographie, avec une bonne qualité d’image. 

 Quoi d’autre ? Le rembobinage se fait par bouton tournant. Présence d’un retardateur et d’un écrou de pied. Filetage pour déclencheur flexible.  

 Dans les années 70-80, le Zenit E avec son objectif et l’étui en cuir coûtait 500 F. Pour un reflex japonais délivrant des images de qualité comparable, il fallait payer le triple. Pour un Leica muni de son objectif standard, il fallait ajouter un zéro, avant la virgule. Choisis ton camp, camarade. 

 Je présenterai quelques photos. Aux amoureux des beaux appareils, je dis : à bientôt ! 

 

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