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28/06/2016

Trois mots

 

 

 En flânant dans la rue il vous arrive certainement de vous arrêter devant un kiosque et de jeter un œil sur la une des quotidiens. Ce fut mon cas la semaine dernière, il faut dire que l’actualité, sociale en particulier, incite chacun d’entre nous à s’informer. Si on ajoute au climat social délétère le danger terroriste, chacun s’enquiert heure par heure de ce qui se passe dans le pays. Je tombai donc sur ce titre en grands caractères :

 

LIBERTE, EGALITE, MANIFESTEZ !

 

 Plus qu’un titre, plus qu’un scoop, c’était une injonction. J’oserai même, vu l’état d’urgence dans lequel les fous de l’islam ont plongé le pays : un appel au meurtre. Les policiers déjà mobilisés chacun sait pourquoi, et fatigués, avaient bien besoin d’être appelés à protéger vitrines, magasins, bâtiments publics et hôpitaux contre des cagoulés qui profitent du conflit social pour faire connaître au peuple leur programme : tout casser, à commencer par la police. On peut regretter que des syndicalistes, des journalistes, des gens de tous les jours aient déjà oublié ce qu’ils doivent à nos policiers sans la vigilance desquels les libertés de circuler, de dire, de publier et de blasphémer seraient réduites à néant.

 Mais il y a autre chose. De qui est venue l’idée d’un titre aussi provocateur ? Ce journaliste doit pourtant savoir que du temps où ses maîtres à penser régnaient sur la moitié de l’Europe, il n’était pas question de manifester, impensable de revendiquer, dangereux d’exprimer une opinion autre que celle du secrétaire général, quand à l’égalité, elle était le fait de ceux qui n’étaient pas membre du parti, qui devaient se contenter du minimum en attendant des jours meilleurs, après l’édification définitive du bonheur sur la terre. On me dira, les communistes ont changé, ce ne sont plus les mêmes aujourd’hui, regardez en Italie, le mot lui-même n’est plus revendiqué. J’écoutais leur secrétaire général l’autre jour, il me faisait presque de la peine, pas de grande envolée, encore moins de colère, un ton monocorde, quand à l’humour vous aurez plus de chance d’en trouver chez les militaires. Aucune référence au passé, le Goulag, les procès de Moscou, les internements en hôpitaux psychiatriques, l’écrasement des révoltes ouvrières dans les pays de l’est,  tout est passé sous silence, tout est oublié. C’est dangereux l’oubli, ça peut coûter cher. J’y pensais il y a quelques mois en apprenant que sur la place de la République où manifestait l’extrême gauche, un philosophe avait été interdit.

 

                                                                           §  

 

14/06/2016

Qui sont les victimes ?

 

 

C’est la question que l’on se pose en écoutant les commentaires. Qui sont-elles ? Des enfants ? Un professeur ? Des militaires ? Des hommes et des enfants lâchement assassinés ? Des familles qui ont perdu un fils, une fille ?

 Non. Les personnes averties et qui passent plus de temps sur les plateaux de télé que dans la vraie vie se tournent vers les cinq millions de musulmans qui vivent dans notre pays. Journalistes, psychologues, spécialistes des sciences sociales, professeurs d’université et responsables politiques de gauche et de droite condamnent ce qu’ils appellent l’amalgame. On accompagne les dignitaires religieux pour dire et répéter inlassablement qu’un acte odieux a été commis par un fanatique illuminé dont les motivations n’ont rien mais alors vraiment rien à voir avec l’esprit de paix et de tolérance qui inspire l’islam de France. Une insistance un peu lourde et laborieuse commandée par l’exigence : ne pas stigmatiser les musulmans de ce pays.

 En Afrique et en Orient, les chrétiens ne sont pas stigmatisés. Ils sont persécutés, interdits de culte, massacrés. Et pas par un « loup solitaire », « fanatique », « extrémiste », « déséquilibré », non. Par des bandes, parfois par la meute des fidèles croyant mener une sainte guerre contre les incroyants. On me dira : en matière de tolérance, la Sainte Eglise catholique apostolique et romaine n’a de leçon à donner à personne. Certes, mais il y a des siècles qu’on en a terminé avec les bûchers et les dragonnades. On dira aussi : il y a dans toutes les religions des fondamentalistes. Connaissez-vous un cas un seul où des illuminés juifs ou chrétiens auraient lancé un camion piégé contre un lieu de culte au moment de la prière ? Où un juif, un catholique, un protestant muni d’une arme de guerre aurait à l’entrée d’une école tué froidement des enfants ?

 Il y a dans tous les textes sacrés, je pense à la bible et au coran, des propos guerriers qui, pris à la lettre sont des exemples manifestes d’intolérance, de racisme et de cruauté. Les seuls qui trouvent aujourd’hui une application pratique sont ceux du coran.

 Pour ne parler que de la France, les musulmans, au moins une partie d’entre eux, sont assez grands pour se stigmatiser tout seuls. Femmes voilées, prières dans l’espace public, atteintes multiples à la laïcité, commerces halal, prêches guerriers, nous n’en sommes plus au niveau d’une tentation communautariste, c’est un état dans l’état.

 Mais tout cela, les femmes et les hommes qui font la loi dans ce pays le savent. Y aura-t-il un jour une femme ou un homme d’état qui saura prendre une décision juste, dans le respect de la laïcité et de la démocratie, sans se demander préalablement si elle risque de choquer ou de stigmatiser quelqu’un ?

 Alors que nous nous posons ces questions, que d'autres font tout ce qu'ils peuvent pour ne pas mettre en cause une idéologie totalitaire qui porte le crime comme la nuée porte l'orage, des femmes et des hommes, en Israël, en Belgique, en Amérique et en France pleurent des enfants qui ne reviendront pas. Il y a aussi, cette nuit, un enfant qui pleure.

 

§

 

04/06/2016

Balades de gens qui sont nés quelque part

 

 

 

Non mais vous avez vu de quoi ils vivent là-bas ? Mais comment font-ils ?

Attendez, ne croyez pas que l’antienne évoque la vie des indigènes aux antipodes ! Non, nos marins au long cours reviennent d’Angleterre.

« Un pays qui propose à ses maigres habitants ruisselants de pluie : du thé, du mouton bouilli, une seule variété de fromage, pasteurisé sans goût, et qui les soûle à l’alcool de grains. Pouah ! Qu’on est bien chez nous.

Les allemands font pire. Ils s’empiffrent de saucisses grasses comme une bavaroise à natte, le type même de l’allemande dans la petite tête du franchouillard qui de la Bavière n’a visité en courant que le château de Neuschwanstein pour dire qu’il n’est qu’une pâle copie de celui du roi soleil. A part les saucisses, il n’y a outre-Rhin que de la discipline, les piétons traversent dans les passages cloutés ! Pas étonnant qu’ils aient suivi Hitler comme un seul homme. Pouah ! Qu’on est bien chez nous.

En Italie, rangez votre porte-monnaie, cachez vos bijoux, n’emportez que le nécessaire. Ils vont tout vous prendre, et encore si vous revenez vivant. Ils conduisent comme des dingues des bagnoles au moteur trafiqué. Même les carabiniers sont de mèche. Pour la bouffe, des pâtes, que des pâtes à la sauce tomate matin midi et soir. Si vous avez encore faim, ils vous bourrent de pizza, ou pizze c’est comme ça qu’ils disent quand ils sont plusieurs. On n’a pas dépassé Vintimille, ils nous avaient piqué la bagnole. Pouah ! Qu’on est bien chez nous.

En Belgique, on a essayé les musées, sinon le pays est plat comme une crêpe. Mais leurs peintres ne valent pas le déplacement, comment c’est qu’ils s’appellent déjà ? Memling, Van der Weyden, Van Eyck, rien que des primitifs. En plus beaucoup ne parlent pas français ou très mal. C’est guttural, ça ressemble un peu à la langue des boches. D’ailleurs ils ont un peintre qui s’appelle comme ça. Pouah ! Qu’on est bien chez nous.

En Espagne, il n’y a rien à voir à part les corridas pour le spectacle et la Costa Brava pour le soleil et la baignade. Ils cuisinent tout dans l’huile d’olive pas raffinée. Pouah ! Qu’on est bien chez nous.

Ne me parlez pas de la Suisse, ou alors seulement des paysages de montagne. Au sud, dans la partie francophone, les gens sont encore supportables. Dans le nord, les suisses allemands font la loi, ils sont balourds, dieu qu’ils sont balourds ! Heureusement, on n’était pas loin de chez nous.

Des Etats-Unis, on est vite revenus. Là ou il n’y a pas d’immeubles, c’est le désert. Sauf en Louisiane, ils parlent français, c’est drôlement beau la Louisiane. Mais on est quand même mieux chez nous.

On n’est pas allé au Canada, on a préféré faire le Québec. Les habitants sont super sympas, ils parlent notre langue avec un accent agréable, ils disent beaucoup de bien de la France, on était fier. C’est sûr, au Québec on y retournera. Mais quand même, il y fait un peu froid. Plus que chez nous.

On est allés dans les dom toms, c’est comme la France, 8 heures d’avion en plus. Je vous dis pas la plage, les palmiers, le punch à la cannelle, la mer d’un bleu qu’on dirait la Côte d’azur. Bon, pas pour y vivre, la vie là-bas en dehors du club, c’est pas dans le confort qu’on a ici. On est quand même mieux chez nous. »

En écoutant ces ragots de mulots qui ont la nostalgie de leur trou, je me dis que la balade en solitaire vaut mieux que celle en chauvinisme organisé. Si partir c’est revenir en se disant qu’on est mieux ici qu’ailleurs, il vaut mieux rester ici. Combien de marins, combien de capitaines ai-je entendus gazouiller ce refrain ! Mais qu’ils nous foutent donc la paix avec leurs voyages ! Pour passer la frontière si le passeport est en règle, c’est l’ouverture d’esprit qui fait défaut. Comment voulez-vous contrôler ça ?

 

§