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13/10/2023

Attitudes honteuses, mais non surprenantes

 

 

Depuis quelques décennies l’extrême gauche a compris qu’elle avait définitivement perdu ce qui lui restait de faveur du côté de la classe ouvrière. Celle-ci en effet est partie vers d’autres horizons. Trop de blablas, de trahisons, de mensonges dont le plus grave a été de faire croire aux travailleurs qu’un avenir radieux se profilait à l’est.

 

Alors, s’il n’y a plus de classe ouvrière sur qui compter pour exister, autant s’en inventer une autre, un nouveau prolétariat, de substitution. L’islamisme des banlieues peut jouer ce rôle, il remplit parfaitement le cahier des charges: antioccidental, anticapitaliste (dans les mots), critique radicale du monde judéo-chrétien, héritier idéologique des mouvements de décolonisation... L’islamisme présente aussi des caractéristiques qui conviennent à l’extrême gauche d’aujourd’hui: la haine de la démocratie et de la liberté d’expression, le recours à la violence contre tout ce qui représente l’autorité: la police, l’état, l’armée.

 

Il y a aussi entre l’extrême gauche et l’islamisme une convergence que l’un et l’autre parviennent de moins en moins à dissimuler: la désignation d’Israël comme symbole d’un monde libre à maudire.

 

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31/03/2023

Islam et extrême gauche

 

Les liens qui unissent la religion musulmane et l’extrême gauche peuvent étonner. Il n’est que de rappeler les revendications et les slogans des révolutionnaires de 68, les « ni dieu ni maître », le combat des femmes, la liberté sexuelle, la liberté tout court. Pour l’aile marxiste de l’extrême gauche, les choses devraient être encore plus claires, car pour le matérialisme historique, les religions sont l’arme des possédants, un moyen pour juguler les rébellions en consolant le peuple, en lui laissant espérer des jours meilleurs, plus tard dans un monde où les derniers seront les premiers. Pour le marxisme, aucune nuance possible, la religion est un opium pour les peuples, elle disparaîtra avec la disparition de l’exploitation, la fin de la lutte des classes.

 Jusque là tout est clair. Mais cette belle thèse est confrontée à la dure réalité du combat révolutionnaire dans une société où les gens de tous les jours ont parfois autre chose à faire que de lire les textes fondateurs. Il arrive même que les révolutionnaires les plus convaincus ne les respectent pas ces textes. On sait ce qui est arrivé lorsque les adeptes de ces théories ont eu entre leurs mains la destinée de pays et de peuples : l’instauration de régimes totalitaires, l’abrogation de toutes les libertés, la poursuite des dissidents, des aveux extorqués, des internements en hôpitaux ou en prisons, des camps, des exécutions sans jugement, bref que des catastrophes.

 Ce qui explique pourquoi les travailleurs réfléchissent à deux fois avant de s’engager avec ceux qui -à demi-mot certes- tentent de remettre au goût du jour ces théories dangereuses.

 Il y a un autre facteur avec lequel les révolutionnaires doivent composer : la classe ouvrière n’est plus ce qu’elle était. D’une part qu’on le veuille ou non et c’est tant mieux, une grande partie de celle-ci s’est enrichie, embourgeoisée, maison, voiture, loisirs, vacances, assurance sociale. D’autre part les éléments les plus actifs de la classe ouvrière : les ouvriers d’usine sont de moins en moins nombreux et organisés. Des productions industrielles se sont déplacées sur d’autres continents, dans des pays qui exploitent à outrance des hommes des femmes et des enfants dans des conditions qui étaient les nôtres aux siècles passés. D’où –pour la France par exemple- des difficultés de recrutement pour les organisations syndicales et les partis dits ouvriers.

 Ces considérations expliquent pourquoi les adeptes des théories de la révolution –au risque d’oublier leurs principes- cherchent de nouvelles voies, de nouveaux moyens d’exister à défaut de rencontrer un écho dans les milieux ouvriers traditionnels. Voici quelques lignes tirées d’une déclaration d’une fédération départementale de la Fédération nationale de la libre pensée, à propos des personnels des secteurs propreté, gardiennage, logistique, « personnels externalisés des anciennes grandes entreprises » :

« Ces personnels ont deux caractéristiques : très majoritairement ils sont sans qualification (premiers niveaux ouvriers) et sont à 75 % d’origine étrangère. Ainsi, la réaction, en faisant de ces catégories la cible d’attaques systématiques et de dénonciations répétées fait d’une pierre deux coups : elle aiguise par la stigmatisation de l’islam, les ferments du racisme, de l’opposition entre collègues de travail, de la division et elle confine les premières catégories ouvrières dans un isolement propice à la poursuite de la dégradation de leurs conditions d’existence. » (1)

 Que la « réaction » soit citée, pour peu qu’on soit familiarisé avec le langage traditionnel communiste, rien de nouveau, il s’agit des forces politiques bourgeoises dont le rôle est de sauver le système capitaliste. Pour ce faire, elles appliquent la vieille technique qui consiste à diviser pour régner. Diviser la classe ouvrière, l’atomiser, opposer les ouvriers français aux ouvriers étrangers « …notamment en provenance des peuples et pays arabes… » (2) qui constituent 75% des personnes citées plus haut. Cette politique est rendue possible par la « stigmatisation de l’islam ».

 Il s’agit ici d’une déclaration de la « Libre pensée », mais cette analyse est partagée par les autres courants de l’extrême gauche, en particulier la « France insoumise ». Elle consiste à nier les offensives anti-laïques de l’islam, et à justifier ce silence en laissant croire que les dénonciateurs de ces offensives sont en réalité les alliés du système bourgeois en place. On trouvera aussi toutes les justifications possibles aux atteintes quotidiennes à la laïcité dont sont coupables les islamistes. Si un chauffeur de bus refuse de s’asseoir sur un siège précédemment occupé par une femme, on dira que c’est du machisme, que la religion n’est pas en cause. Si un patron exige –conformément au règlement de l’entreprise- qu’une certaine tenue vestimentaire soit respectée, on invoquera une atteinte à la liberté individuelle. Qu’une accompagnatrice scolaire soit voilée, on le justifiera par le fait qu’elle ne l’est pas dans la cour de l’école, mais dans l’espace public où c’est autorisé. On mesure en même temps l’habileté des islamistes qui ont l’art de transgresser les lois de la république, aidés en cela par l’extrême gauche qui leur pardonne tout.

 Si la philosophie des révolutionnaires n’a rien de commun avec la religion quelle qu’elle soit, pour une extrême gauche en errance, faute d’avoir un idéal crédible et mobilisateur à proposer, l’occident capitaliste est la cause de tous les maux. Les islamistes proclament la même chose. Lisez leurs communiqués. Terroristes certes, mais fins diplomates dans leurs discours, ils ne cessent de faire des appels du pied à la gauche et à l’extrême gauche occidentales : leurs ennemis sont ceux de nos gauchistes et altermondialistes : le grand Satan américain, l’impérialisme, le capitalisme, le libéralisme, mais surtout, mais ils ne le disent pas, c’est leur objectif premier : la démocratie sous toutes ses formes, droits de l’homme, toutes les libertés, statut de la femme, éducation…

 De cette association d’idées, de cette communion de pensée pourrait venir le salut des partis dits révolutionnaires. Un pacte entre l’islam politique et le marxisme, voilà un fait qui aurait fait bondir les lecteurs assidus des œuvres de Marx et d’Engels -sauf peut-être un Garaudy, ancien membre du Parti communiste français :

« Il est temps de prendre conscience que ce mode de croissance de l’Occident, qui nous conduit à des vies sans but et à la mort, tente de se justifier par un modèle de culture et d’idéologie qui porte en lui ces germes de mort (…) :

  1. une conception impitoyable des rapports humains, fondée sur un individualisme sans frein, et qui n’engendre que des sociétés de concurrence de marchés, d’affrontements, de violence, où quelques unités économiques ou politiques, aveugles et toutes puissantes, asservissent ou dévorent les plus faibles ;

  1. une conception désespérante de l’avenir, …sans rien qui transcende cet horizon pour donner un sens à nos vies et nous détourner des chemins de la mort. »

Pour Roger Garaudy, la solution est dans l’Islam, qui

« n’est plus « l’Infidèle » du temps des croisades ou le terroriste de la guerre de libération de l’Algérie (…) »

mais plutôt

« cette vision de Dieu, du monde et de l’homme qui assigne aux sciences et aux arts, à chaque homme et à chaque société, le projet de construire un monde indivisiblement divin et humain comportant les deux dimensions majeures de la transcendance et de la communauté. »

« L’islam est INDIVISIBLEMENT une religion et une communauté. Une foi et un CODE DE VIE. » (3)

 S’il reste encore en extrême gauche quelques militants sincères et soucieux de préserver laïcité, république et démocratie ici et de soutenir la lutte des populations sous tutelle religieuse là-bas, ils pourraient méditer ces propos d’un ancien maître à penser communiste pour qui toutes les religions sont un opium pour le peuple, sauf l’islam.

 Alors, un pacte entre islamistes et marxistes ? Dans la mesure où il proposerait un avenir aux courants révolutionnaires, ce pacte n’est pas du tout impossible (4). Et la bienveillance affichée des prétendus libres penseurs et des marxistes vis-à-vis de la religion « des pauvres » pourrait permettre de nouveaux recrutements, dans les banlieues par exemple, qui retrouveraient leur rougeur d’antan. Ce qui est compatible avec la condamnation du christianisme, religion « des riches », « occidentale », « missionnaire » qui, elle, reste un opium pour les peuples (5). Voir le battage que ces gens font autour des crèches de Noël, quand à l’hôtel de ville d’une capitale on fête la fin du ramadan, ou qu’on feint de ne pas voir les rues envahies par une foule en prière.

 Dépités qu’ils sont encore par la chute du communisme à l’est, on peut comprendre les révolutionnaires voyant dans l’ouvrier musulman accusateur de l’Occident un frère d’armes dans la lutte pour le monde futur.

 

 

(1) (2) d’après une Fédération départementale de la libre pensée.

(3) Roger Garaudy, Promesses de l’islam, Seuil, 1981.

Les mots ou expressions en majuscules, en caractère gras et soulignés le sont par moi.

(4) Ce ne sera pas la première fois que les communistes mettront entre parenthèses la théorie de la lutte des classes. L’alliance des marxistes avec des forces non prolétariennes ou même bourgeoises et nationalistes avec comme seule condition qu’elles s’affirment anti-impérialistes a marqué les heures de gloire du tiers-mondisme en Afrique et en Amérique latine notamment, alliance qui conduisit à d’étranges situations comme en Egypte où les communistes locaux étaient emprisonnés quand Moscou pactisait avec le régime.

(5) voir le traitement que les islamistes infligent aux chrétiens en Orient comparé à la situation des musulmans dans les pays occidentaux où la démocratie impose la liberté des cultes, même là où le christianisme est majoritaire.

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12/01/2023

Vivre ensemble avec l’islamisme?

 

 L'islamisme avance non pas grâce à la profondeur de sa pensée, mais grâce à l'idéologie du “multiculturalisme” développée par les gouvernements européens, dont celui de la France. S'il y a un combat à mener, c'est d'abord dans nos propres rangs. Je parle des "rangs" français!

 L'islamisme est plus qu'une religion, c'est une idéologie totalitaire, une façon de penser, de prier et de vivre. Elle est incompatible avec l'universalisme des Lumières que nos penseurs (occidentaux) Spinoza, Kant, Montesquieu, Locke et Voltaire nous ont légués. Dire que la tradition islamique est à l'inverse de ces principes est une évidence. Mais on ne pourra pas s'en sortir en répétant des évidences. S'il y a plusieurs centaines de milliers de musulmans qui entrent en Europe chaque année, ce n'est pas la faute des musulmans. Qui a le pouvoir à Paris, Berlin ou Bruxelles ? Qui est responsable de l'avenir de nos démocraties, de nos enfants et... de nos femmes, de nos filles, de nos petites filles? Nos gouvernants certes, mais aussi ceux qui les élisent.

Combien de français manifestent ces jours-ci pour soutenir le combat courageux des femmes iraniennes? Combien de français sont allés manifester pour que l'assassin de Sarah Halimi comparaisse ? Combien de journalistes, de politiciens ont été outrés par cette justification du meurtre par "une bouffée délirante"? Faut-il parler de la couardise de tous ceux, ici en France qui se taisent, quand aux femmes afghanes tout est interdit, à commencer par l'instruction? Et ces réseaux sociaux qui arboraient hier sur le dos d'un jeune homme cet hommage à Mohammed Merah, tueur de militaires français et d'enfants juifs, sont-ils tenus exclusivement par l'ennemi islamiste? 

  L'islam est une idée, non une pensée. Elle pourrait être facilement condamnée si les professeurs, les parents, bref les citoyens ayant une responsabilité osaient dire ce qu'ils pensent et faire ce qu'ils disent. Mais l'idéologie de gauche balaie chaque jour un peu plus ce qui nous reste des Lumières. Quand cesserez-vous, gens de la gauche, de cataloguer “d’extrême droite” et d’accuser de racisme les personnes qui font encore confiance à la Raison, qui croient encore aux valeurs universelles de démocratie, de liberté , de laïcité?

Sous la feuille de vigne du "Vivre ensemble" les gens qui dirigent la France (et l'Europe) ont depuis longtemps baissé la garde, accompagnés par une majorité silencieuse. Voilà les responsables.

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