Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/11/2012

Oh non ! Toutes les religions ne se valent pas

 

 

 

 

 Au nom de qui, au nom de quoi reprocherions-nous à un croyant de croire ?  Cela s’est vu dans le passé, et sans remonter aux Romains, il y eut au siècle dernier des crimes commis au nom de l’athéisme militant. Il y eut aussi les malheurs survenus à d’honnêtes gens qui ne croyaient pas comme il faut, ou pas au même dieu, ou pas selon les mêmes rites. 

 Et voilà qu’aujourd’hui, alors qu’en occident les tenants du pouvoir spirituel ont mis un bémol à leurs commandements, d’autres s’avancent, menaçants, armés jusqu’aux dents d’un vocabulaire que n’aurait pas renié les inquisiteurs. Ils menacent les mécréants mais aussi les infidèles, ceux qui ne croient pas comme eux. 

 Des libres penseurs, ou qui se prennent pour tels, nous disent que toutes les religions sont à mettre dans le même sac…poubelle s’entend. Voilà un bel exemple d’intolérance. Imaginons un peu ces gens au pouvoir… Ne répétons pas les errements meurtriers du siècle dernier. Quand on regarde ce qu’est l’islam aujourd’hui, on constate que toutes les religions ne se valent pas. Avez-vous entendu les juifs, les chrétiens, les hindouistes, les bouddhistes appeler à la guerre sainte contre les incroyants ? Les avez-vous vu attaquer des lieux de culte à la voiture piégée aux heures de grande affluence ? Non. Ces actes meurtriers sont certes les effets de l’ignorance et du bourrage de crâne, mais aussi les accomplissements d’un dogme dont la cohérence est la volonté de domination d’une communauté sur toutes les autres y compris par la violence. 

 L’islam : une religion ? 

 Pour les croyants sincères, le culte est un rapport, un lien avec la puissance divine. Pour la plupart des religions, le respect du dogme n’implique nullement l’indifférence, le mépris, encore moins la haine de l’autre, encore moins sa disparition. Bien au contraire, au moins dans l’esprit. Si ce ne fut pas toujours le cas, ça l’est aujourd’hui. Je regarde les intégristes chrétiens battre le pavé, leurs propos sont durs, intolérants, déconnectés des préoccupations des gens, tout au plus, ils suscitent la moquerie. Mais quand le soir ils rentrent chez eux et  s’occupent de leurs enfants qu’ils ont souvent nombreux, le calme revient dans le pays et leurs concitoyens dorment sur leurs deux oreilles.  

 L’islam ne tient pas en place, il empiète sur la vie des gens. Il en veut toujours plus. Il est totalitaire. Il investit les partis, les associations, les clubs sportifs. Il pénètre l’état, l’administration, les services publics, les programmes scolaires. Se faisant l’avocat du droit à la différence, il séduit les enseignants, s’impose dans les écoles. Il s’infiltre partout, dans les télés, les publicités. Le pouvoir politique lui est acquis, au nom de cet autre culte, qui consiste à glorifier la bêtise pourvu qu’elle vienne d’ailleurs. Culte sans lequel les musulmans seraient des femmes et des hommes comme les autres, sans s’afficher comme tels, en acceptant de vivre selon les lois du pays qui les accueille.  

 Au nom du respect à tout prix de la diversité culturelle on a rangé les déclarations des droits humains au fond des tiroirs. C’en est fini de l’Universel. Oubliées les Lumières. Place à la tradition, aux mœurs d’un autre âge. Après tout, si un fils, un frère ou un père oblige une femme à se voiler la face, au pire on dira l’air désolé que ce n’est pas bien, au mieux qu’elle a de très beaux yeux, ou que la haute couture n’a pas encore révélé tous ses secrets. Au nom du même non-respect de nos principes, pourquoi ne pas admettre le châtiment par le fouet, la polygamie, l’excision, la lapidation ? 

 Je relis alors ce beau texte de Spinoza. 

« Ayant ainsi fait connaître les fondements de la foi, je conclus enfin que la connaissance révélée n’a d’autre objet que l’obéissance et est ainsi entièrement distincte de la connaissance naturelle, tant par son objet que par ses principes et ses moyens, que ces deux connaissances n’ont rien de commun, mais peuvent l’une et l’autre occuper leur domaine propre sans se combattre le moins du monde et sans qu’aucune des deux doive être la servante de l’autre. En outre puisque les hommes ont des complexions différentes et que l’un se satisfait mieux de telles opinions, l’autre de telles autres, que ce qui est objet de religieux respect pour celui-ci excite le rire de celui-là, je conclus encore qu’il faut laisser à chacun la liberté de son jugement et le pouvoir d’interpréter selon sa complexion les fondements de la foi, et juger de la foi de chacun selon ses œuvres seulement, se demandant si elles sont conformes ou non à la piété, car de la sorte tous pourront obéir à Dieu d’un entier et libre consentement et seuls la justice et la charité auront pour tous du prix. » 

Spinoza.- Traité théologico-politique

 

15/05/2012

Qui veut noyer son chien...

 

 Pour cacher la réalité de l’islamisation dans le pays, le monde politique a deux solutions.  

 La première est celle adoptée généralement car la plus naturelle : fermer les yeux. Faire comme si de rien n’était. Comme cela devient difficile de ne rien voir, on fera comme si ces quelques femmes voilées croisées dans la rue, odalisques en vadrouille, envoyées de l’Orient éternel, apportaient au cœur de notre morne civilisation occidentale avachie et sous soins palliatifs ce petit plus qui fait la différence, un aiguillon incitatif, une piqûre de rappel, un stimulant, une interrogation, une incitation à s’interroger sur nous-mêmes, et qui sait, pour ceux d’entre nous ayant quelque sens de l’esthétique, une idée nouvelle sur la façon de se vêtir, d’attirer l’attention sur la partie la plus érotique du corps féminin : le regard. On pourra dire aussi que les plus grandes civilisations sont le produit du mélange et que ces êtres venus d’ailleurs apportent du sang frais, en feignant d’ignorer que ces êtres ne viennent pas toujours d’ailleurs, qu’ils sont français depuis longtemps et ne font que se soumettre à des prosélytes d’une religion conquérante. On dira aussi qu’un peu de religion n’a jamais fait de mal à personne, que nos mœurs dissolues en ont bien besoin, et concernant les femmes, qu’elles étaient en occident allées trop loin dans la provocation. Bref, les yeux mi-clos on pourra dire plein de choses. 

 La deuxième solution consiste à dénoncer le « racisme » de ceux qui veulent mettre un terme à la mise au pas de la république : bien sûr les athées, les libres penseurs, mais aussi, beaucoup plus nombreux : les démocrates, les gens de bon sens, ceux attachés aux droits de l’homme, les millions de citoyens qui voient et qui entendent, les femmes (pas toutes malheureusement), les défenseurs de la laïcité et de l’instruction publique, les habitants des banlieues qui se sentent étrangers dans leur propre pays. Le procédé est simple, mais vieux comme le monde et exploité à merveille dans la Russie de Staline : l’amalgame. On insinue que ces gens seraient liés à l’extrême droite. Pour cela une condition préalable doit être remplie : feindre de confondre racisme et islamophobie. Procédé facile car la majorité des musulmans de ce pays sont d’origine africaine. Une accusation ridicule au fond, qui pourrait faire accuser de racisme anti-perse des pétitionnaires en faveur de la libération de Sakineh, de racisme anti-arabe les défenseurs de la laïcité et des libertés démocratiques en Tunisie, et les opposants à l’installation de la charia en Libye. Nos politiciens savent bien que l’islam n’est qu’une religion, peut-être la pire de toutes, mais seulement une religion. On n’accuse pas un anticlérical d’être anti-français sur notre sol. (Inversement, les cléricaux n’ont pas toujours fait honneur à la France quand ils se sont tus quand il aurait fallu qu’ils parlent.) On sait ce que les islamistes ont fait, il y a quelques années en Algérie, ce qu’ils ont fait à l’Algérie. « Le monde arabe », voilà une façon de parler des journalistes. Il n’y a pas de monde arabe, ou alors c’est déjà là du racisme. Le ciment en serait l’islam. Mais il y a dans ce qu’ils appellent « le monde arabe » des gens différents, qui pensent, qui se battent, qui refusent, qui attendent aussi du secours, un secours qui pourrait venir d’ici et qui se fait attendre. A cause d’une clique de bobos satisfaits d’eux-mêmes, enfermés dans leur système de pensée, pour lesquels l’importation de la pire des idéologies peut être annonce de diversité culturelle.  

 Si je parle ainsi, c’est que, sous un pseudonyme « Jean Moulin » un inconnu a publié à la suite de mon article « L’islam, la gauche et le droit de vivre » une liste d’adresses de sites nazis. J’ai mis cette liste à la corbeille. Les personnes qui me font le plaisir de lire ce que j’écris savent que les idées exprimées ici n’ont rien à voir avec le fascisme. Par contre, cette façon de ne pas exprimer ses idées, de n’apparaître que sous un pseudonyme, et d’insinuer qu’il y aurait collusion entre l’islamophobe que je suis et l’extrême droite a quelque chose à voir avec les méthodes de cette dernière, ou peut-être avec le stalinisme qui n’est pas mort.

 §

 

 

29/03/2012

La gauche, l'islam et le droit de vivre

 

 

« L’immense majorité des Mohamed, des Fatima ou des Ahmed des cités et des banlieues sont français et ce qu’ils veulent c’est l’égalité, la dignité, la sécurité, un travail et un logement. Ils sont culturellement et religieusement intégrés et leur problème est avant tout d’ordre social et économique. L’histoire de Mohamed Merah renvoie la France à son miroir… » 

 

 Ce sont les propos de Tarik Ramadan. Cela ne me choque pas le moins du monde, je vais vous dire pourquoi. Ce raisonnement, je le connais par cœur, vous le connaissez par cœur. Car (à l’exception de la référence au tueur) nous l’entendons tous les jours sur toutes les radios, et aussi par la bouche de nos dirigeants politiques, de gauche.

 

 Certes, à la différence de Tarik Ramadan, nos « sociologues » laissent passer l’orage. Les français ont été choqués, indignés, émus, il serait bien imprudent quelques jours après les crimes de se lancer dans des analyses audacieuses mettant en relation l’événement avec l’ordre économique et social. Ce n’est pas l’envie qui leur manque. Je l’ai souvent relevé ici, un des fléaux qui menacent nos sociétés est cette tendance à déresponsabiliser l’individu. Les responsables ne sont plus les hommes en chair et en os, mais l’histoire, la psychologie, la misère, les quartiers défavorisés, l’illettrisme, l’immigration, la pluie, le verglas, l’alcool, le tabac, les pulsions, le père, le ça, le sexe, l’argent, le capitalisme, la première femme, l’esprit du mal, le diable…mais, signe des temps, jamais l’obscurantisme religieux. Ne cherchez pas, c’est la société qui est responsable.

 

 Le terrorisme est le produit du chômage, de la misère, du désespoir. Une équation qui explique tout, et qui innocente les idéologies dévastatrices en faisant passer les criminels pour des exclus de l’ordre économique et social, des êtres en mal de vivre, des déséquilibrés. On aurait pu dire la même chose des bandes de Roëhm et de Hitler dans les années trente. Il fallait vraiment être dérangé pour torturer ou tuer un être humain parce qu’il était juif. Mais qui d’autre que des déséquilibrés une idéologie comme le nazisme pouvait-elle envoyer dans les rues pour établir sa domination ? Cela n’empêchait nullement les dignitaires du régime de savoir ce qu’ils faisaient et de poursuivre leur objectif avec une logique implacable.

 

 Le tueur de Montauban et de Toulouse était un déséquilibré, admettons. Mais aurait-il commis ces crimes s’il ne s’était pas cru investi d’une mission divine ? Qu’on tourne le problème dans tous les sens, au Soudan, à Gaza, en Libye, en Egypte, en Tunisie, et en France, partout où le droit de vivre est menacé, l’islam est toujours là. Relayé parfois par le néo-nazisme, meurtrier aussi mais plus rare et pour cause, le support religieux fait défaut.

 

  Suggérant que, pour Merah comme pour « l’immense majorité des Mohammed » le problème est avant tout d’ordre social et économique, Ramadan sait trouver les mots qui, à une virgule près, sont les mots de ceux qui dans l’indifférence ou la béatitude aménagent l’arrivée massive de l’islam en occident.

 

 Et comble de l’erreur, ceux qui drapeau rouge en tête se présentent comme les avocats des travailleurs, des jeunes et des chômeurs veulent nous faire oublier qu’ils ont été au pouvoir un jour…sans avoir touché à cet ordre économique et social qu’ils mettent en cause aujourd’hui. Voilà cent cinquante ans que les représentants autoproclamés de la classe ouvrière promettent le grand soir. Cent fois ils ont eu l’occasion de tenir leurs promesses. Cent fois ils ont failli, parfois même trahi. Ces gens-là n’ont rien à voir avec le peuple. On ne peut même plus les qualifier d’aristocratie ouvrière, car ils sont coupés du monde ouvrier. Depuis longtemps ils se sont enrichis, constituent une nomenclature bourgeoise qui vit bien, place ses enfants dans les meilleures écoles, et se donne bonne conscience en feignant un humanisme bon teint, défenseur des pauvres. De la justice sociale prônée par leurs maîtres à penser d’antan, ils font charité, se montrent aux côté des sans papiers, évoquent les quartiers défavorisés et la situation des jeunes et des immigrés avec des sanglots dans la voix, sont inflexibles dans la lutte verbale contre le grand capital, ce diable à l’origine de l’injustice sociale. Leur dernière conquête : l’islam, cette religion des exclus, des pauvres en désespoir de cause. L’immense majorité des Mohamed, des Fatima ou des Ahmed des cités et des banlieues sont français et ce qu’ils veulent c’est l’égalité, la dignité, la sécurité, un travail et un logement. La gauche l’affirme, Ramadan le dit.

 

 Quant à l’immense majorité des Pierre, des Paul et des Ahmed aussi qui ont travaillé dur en mer, sous terre, dans les champs, en usine, dans l’amiante, et qu’un jour on a remerciés, puis oubliés, eux qui jamais n’ont rechigné à se lever tôt pour un salaire ridicule, on y pense à ceux-là ? Ces ouvrières jetées de leur usine pour quelques milliers d’euros, ces jeunes qui n’ont jamais brûlé ni même fracturé une voiture, qui ont suivi un cursus normal à l’école sans emmerder le corps professoral et qui, cinq ou six ans après le bac se voient refuser une emploi chez Mac Donald, ceux-là ne sont-ils pas à plaindre ? Et pourtant, désespérés qu’ils sont, ils ne sont pas assez cons pour rencontrer l’islam.

 

 Messieurs de la gauche, vous nous jouez un film qui n’aura pas le succès escompté. Et même si vous riez en mai, il faudra vous montrer à l’œuvre, et expliquer au peuple qui vous aura élu que la justice sociale, le droit des femmes et la laïcité ne sont pas que des mots jetés sur un programme.

 

 

 

§