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30/11/2010

Peter

 

 1977 en Irlande. Cet homme est la première personne avec qui nous échangeons quelques mots. La maisonnette est blanche de chaux. Il est debout sur le pas de sa porte. Deux chatons jouent à ses pieds. Tête penchée, il nous regarde.

 

La maison de Peter.jpg

 Il s’appelle Peter. Il n’a d’yeux que pour nos enfants. Il sourit. Un bruit de chariot. Le collecteur du lait s’arrête devant le bloc de béton sur lequel sont déposés les bidons des fermes alentour. Pete fait quelques pas jusqu’à l’homme qui lui tend son litre de lait. Tous les jours Pete a droit à son litre de lait. Peut-être ne vit-il que de cela. Ou d’autres, du village, viennent-ils lui porter quelque chose ? 

 Peter est seul. Seul dans sa maison, et une fois le laitier parti, seul dans la campagne. Le premier bourg est à un kilomètre. Seul avec ses deux petits chats. Il sait qu’on est français. Il connaît quelques mots de notre langue, tout heureux de les prononcer. Ses yeux brillent. Ce sont des larmes. 

 Il n’a jamais posé un pied en France, mais la France il la connaît mieux que personne. Car en juin 1944 son fils s’en est allé, avec des milliers d’autres, pour libérer le pays. Et Peter est resté sans nouvelles. Il baisse les yeux sur les petits chats. C’est tout ce qu’il a, Peter, et chaque jour, cadeau de Dieu, ce soleil qui tourne invisible au-dessus et qui se couche, rouge sur l’horizon.



Peter.jpg

 

21/11/2009

Une manifestation très silencieuse

 

Sur Orange actualités le 31 octobre 2009 :

« Selon les premiers éléments de l'enquête, la chef d'agence d'un bureau de poste de Noisy-le-Grand a été suivie jeudi soir jusqu'à son domicile à Fontenay-sous-Bois par trois hommes, dont au moins un muni d'une arme de poing.

Ceux-ci l'ont contrainte à monter dans une voiture et l'ont menacée pour qu'elle leur donne les clés et les codes d'accès de l'agence, a-t-on expliqué de source judiciaire.

Comme elle ne disposait que des clés et pas des codes d'accès de l'agence, les trois hommes l'ont ensuite séquestrée dans son appartement avec son mari et son frère pendant toute la nuit. Les trois victimes ont raconté avoir été bâillonnées et ligotées. Les deux hommes étaient menacés pendant que la femme était violentée.

Les agresseurs l'ont notamment menacée de lui verser de l'alcool à brûler sur le corps et de l'embraser. Ils l'ont aussi brûlée à l'abdomen avec un fer à repasser, selon une source policière.

Vendredi vers 7h00, les trois agresseurs ont quitté le logement, emmenant la chef d'agence avec eux, pour se diriger vers le bureau de poste.

Son mari a réussi à se libérer et à prévenir la police, selon la même source. Un appel ayant été diffusé, des policiers ont repéré à Noisy-le-Grand trois hommes avec une femme correspondant au signalement. Ils ont pu interpeller l'un des agresseurs, mais les deux autres ont pris la fuite, laissant leur victime derrière eux, selon la source judiciaire. »

Fin de citation.

 

 Un reportage bien détaillé. Cependant, il semble qu'il manque quelque chose... voyons voyons...

 

 Eurêka, j'ai trouvé ! Il n'est pas fait mention d'une manifestation silencieuse en hommage à la victime. Les jours suivants, radios, journaux, bouches cousues. S'il y eut une manifestation, elle le fut vraiment, silencieuse.

 

 Bof, après tout, c'était une femme, qui revenait de son travail, pas de quoi en faire des tonnes. Ah, si ç'avait été un jeune désoeuvré, ayant eu une jeunesse difficile dans un quartier défavorisé, n'ayant rien fait de grave à part quelques incivilités et avoir mis le feu à quelques voitures après tout ce ne sont que des gamins il faut bien qu'ils s'expriment, alors là, on en aurait entendu des avocats, sur toutes les chaînes, on en aurait vu des calicots fustigeant les « discriminations », MRAP et Ligue des droits de l'homme en tête -à propos à quand une Ligue des droits des Etres humains ?- derrière Monsieur le Maire et son écharpe, des habitants du quartier seraient descendus dans la rue, sans oublier les copains et copines, les membres de la famille, les représentants des associations et des partis politiques, sans oublier les candidats aux présidentielles, et Besancenot aurait fait un discours.

 

 Vraiment dommage qu'il n'en ait pas fait un, occasion loupée, la victime était une postière.

 

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