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04/09/2014

Le Duxo 6x9 modèle 1937

 

Duxo 1937.jpg

cliché M.Pourny

Il permet d’obtenir des clichés 5,7 x 8,8cm sur pellicule 120 toujours commercialisée aujourd’hui, d’où l’intérêt de cet appareil. Le boîtier est entièrement métallique sauf le revêtement en cuir noir. Compact : fermé il mesure 168mm en longueur (en comptant la poignée en cuir), pour 86mm de large et 33mm d’épaisseur. Pour l’anecdote, j’évite de refermer celui que j’ai sous les yeux, car les axes qui permettent à l’objectif de pivoter ont disparu, je les ai remplacés provisoirement par des vis… qui ont tendance à quitter leur logement, je n’ai pas trouvé de solution, le Duxo reste donc en vitrine. Pas pratique d’aller se promener avec un 6x9 pliant…non plié ! C’est dommage car le fonctionnement de ce vétéran est par ailleurs sans défaut. 

C’est le modèle 1937 avec viseur à cadre sur le côté, et déclencheur sur la platine porte objectif. Un viseur à miroir classique est fixé sur le dessus, mais moins pratique que l’iconomètre. Avec ce dernier, il faut penser à corriger la parallaxe en inclinant l’appareil (du bon côté !) au moment de la prise de vue (voir les articles précédents sur d’autres 6x9 pliants). 

L’obturateur Compur S permet les vitesses de 1 seconde au 1/250°seconde (1,1/2, 1/5, 1/10, 1/25, 1/50, 1/100, 1/250) plus les poses B et T. On règle les vitesses d’obturation à l’aide de la couronne crantée qui entoure l’obturateur. Armement et déclenchement se font sur la platine avant par deux petits leviers actionnés avec le pouce sur le côté droit de cette couronne. Il y a une prise pour déclencheur souple. 

L’objectif est un Duxonar anastigmat de 105mm pour des ouvertures de 4,5 à 22. Celles-ci sont sélectionnées en agissant sur un levier placé sous la couronne crantée. 

La mise au point se fait par la rotation de la partie avant de l’objectif, de 1,5m à l’infini. 

Au dos du boîtier, deux petites fenêtres en verre inactiniques rouges permettent l’emploi de films orthochromatiques, elles peuvent être fermées pour protéger les films actuels panchromatiques. Pourquoi deux fenêtres ? L’appareil est en réalité un bi format : 6x9 et 4,5x6. Dans ce dernier cas, il fallait utiliser un cache (que je n’ai pas) cela permettait d’obtenir 16 vues au lieu de 8 sur la même pellicule. Le viseur iconomètre propose bien les deux cadres. Pour les vues horizontales en demi format, l’appareil doit être tenu verticalement. 

La chambre est de belle qualité, tout est assemblé avec précision : rouleaux, presse-film, les demi cylindres qui maintiennent les deux bobines ne présentent aucune trace de rouille après tant d’années, le métal utilisé est pourtant bien du fer. 

Sous l’abattant et sous le boîtier, deux prises pour trépied, permettant les positions verticale ou horizontale. 

Le Duxo était distribué par Photo-Plait, en fait foi la jolie plaquette « Photo-Plait Paris » vissée sur le dos de l’appareil. Mais curieusement, sur les deux pages de son catalogue, le distributeur ne mentionne pas l’existence du modèle que je présente aujourd’hui : il s’agit bien du modèle 37 puisque le déclencheur n’est pas sur le boîtier, et qu’il est pourvu du simple viseur iconomètre (sans optique), MAIS l’obturateur ne permet pas le 1/400°, il ne s’agit pas du Compur-Rapid, mais du Compur S. Son prix n’est donc pas mentionné. 

 

appareils 6x9,duxo

 

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12/01/2014

Un domaine où l'art et l'argent font bon ménage

 

 

 Les appareils de prise de vues, de toutes tailles, aux formes les plus bizarres, assemblages mécaniques de précision, sont les témoins du génie inventif des hommes depuis deux cent ans et plus encore, si on remonte aux peintres de la Renaissance qui maniaient la camera obscure, aux philosophes de l’antiquité découvreurs du sténopé. Ces appareils qui prennent des clichés instantanés mais n’en délivrent aucune image sur le moment, qui gardent en mémoire dans leur chambre noire des paysages, des portraits, des événements, sont toujours un peu enrobés de mystère. Je le lis sur les visages des enfants qui me demandent de leur montrer le dos de mon appareil et sont surpris de n’y rien découvrir. Du noir, rien que du noir. Car la réalité est une chose, l’image en est une autre, elle vient plus tard, beaucoup plus tard. Ce qui est normal, puisqu’elle n’est qu’une représentation. La photographie avec les appareils appelés aujourd’hui « argentiques » est assez proche de la peinture. Elle demande un travail, un effort. Ceux qui passent des heures dans un laboratoire le savent bien. 

 Je voudrais faire partager ici ma passion pour ces appareils, dans la limite de mes connaissances, car je ne prétends pas faire œuvre d’historien, encore moins de technicien. Aussi est-ce l’occasion, en ce début de siècle où tout va très vite, où tout se fait très vite, où tout change, de jeter un regard –non sur le passé !- mais sur ce qui est beau et durable, car pour moi la photographie sur des supports couverts d’argent est un art noble, éternel.  

Mosquito 6x9.jpg

 

                                                                                                                                                                                                                              cliché M.Pourny

 Le Mosquito 6x9 fut mon premier appareil, je devais avoir dix ans, il me fut offert à Noël par le comité d’entreprise de l’usine où travaillait mon père. Il est en bakélite et produit des clichés de 6 x 9 cm (exactement 5,5 x 8,2cm). C’était la grande époque de la bakélite qui avait par rapport au métal l’avantage de la légèreté, tout en étant sensible aux chocs. Les Ultrafex proposés nombreux sur les tréteaux des brocantes datent du début des années soixante et sont les copies conformes du Mosquito (ou le contraire ?). 

Ultrafex.jpg

                                                                    

Ultrafex 2.jpg

                                                                                                                                            clichés M.Pourny

 

 L’objectif est un simple ménisque, et l’image n’étant pas renvoyée sur un plan, le dos de la chambre est incurvé. 

Avant la prise de vues, il faut faire coulisser la platine porte objectif vers l’avant jusqu’à la butée. Le tirage optique est alors correct, et le déclencheur peut être actionné. 

 Une seule vitesse, approximativement le 1/30° de seconde plus la pose B. Deux réglages pour la luminosité : soleil ou temps gris. Le point est réglé sur l’hyperfocale, entre 5 et 10 mètres. L’ouverture de la lentille étant de 1 :11 (c’est ce que j’évalue) tout est à peu près net de 3m à l’infini. Je dis bien à peu près, car à la qualité moyenne de l’optique s’ajoute le flou de bougé, le déclencheur étant un peu dur –à moins de s’appuyer sur un support solide ou un trépied.

 Attention aussi –pour les étourdis dans mon genre- aux doubles expositions : toujours faire avancer la pellicule avant chaque prise de vue !  

 Depuis bien longtemps la photographie est impossible avec cet appareil, car il n’accepte que les bobines 620 qui ne sont plus sur le marché. A moins de bricoler… et d’enrouler dans le noir une pellicule 120 sur la bobine à petit trou… cela en vaut-il la peine ? Allez, il a bien mérité un peu de repos après un demi-siècle d’existence, hop ! Dans la vitrine.  

 Je voudrais vous montrer des photos prises avec cet appareil, des négatifs qu’à l’époque (de 1958 à 1968) je confiais au photographe, ou plutôt à la Maison de la presse d’Andrésy, qui me rendait les tirages en format 9x13. Je vais essayer d’agrandir les meilleurs en 18x24. A bientôt !

 

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