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17/10/2013

Malala Yousafzai

 

 Ils s’indignent. Ils crient au loup. S’effaroucher des scores électoraux de l’extrême droite aujourd’hui et hurler au danger fasciste, c’est quand il fait trop froid s’en prendre à son thermomètre. Car ils récoltent ce qu’ils ont semé. Terrassés par ceux qu’ils fabriquent, qu’ils entretiennent, qu’ils alimentent. Ce n’est pas le discours du front national qui fait son succès, mais celui de cette gauche molle prête à tout accepter, délinquance, impunité, communautarismes, atteintes au droit des femmes.  

 Faut-il les plaindre ces politiciens battus de Brignoles et d’ailleurs qui ferment les yeux quand chaque jour un peu plus dans les écoles, les cantines, les salles de sport, les piscines, on grignote un morceau de république, quand on construit à tire larigot des édifices religieux avec quel argent, oui avec quel argent ?  

 Quant à l’extrême droite, elle n’a pas de soucis à se faire, elle peut dormir sur ses deux oreilles, ses scores vont croître encore et encore : la ministre de la justice va bientôt parler. 

 Bon sang, mais quel retour en arrière ! On pensait depuis 1905 avoir remis la religion à sa place, on n’imaginait pas qu’une autre, plus réactionnaire encore allait s’en prendre aux libertés conquises. Quand j’apprends qu’un député caquette pendant qu’une femme parle à l’assemblée, qu’un humoriste –ou ce qu’il en reste- insulte grossièrement une autre femme politique, je me dis que la bêtise a de beaux jours devant elle dans notre pays. Réactionnaires et Ayatollahs de tous les pays, nous sommes prêts, notre porte vous est grande ouverte. 

 Et pendant qu’ici au nom du respect de la diversité culturelle le moyen âge refait surface, que l’humour gras fait la une, qu’on se permet les pires grossièretés vis-à-vis du sexe féminin, là-bas loin de chez nous, où la moitié du monde se cache, une voix s’élève. Une fille de onze ans dénonce l’obscurantisme. Au risque de sa vie une fille combat pour en finir avec l’inégalité des droits entre les femmes et les hommes. Elle est pakistanaise, elle s’appelle Malala Yousafzai. Qu’on lui décerne un prix c’est bien, elle est un exemple pour nous, pour notre jeunesse. 

 

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03/09/2010

Meutes

 

 Carla Bruni a joint sa voix à ceux qui dans le monde entier ont manifesté leur solidarité avec Sakineh. Ce qui lui a valu d’être insultée par les médias iraniens, inutile ici de reprendre les termes employés, ils sont à la hauteur de la pensée officielle du pouvoir religieux de ce pays, c’est-à-dire au ras des pâquerettes. Le coran… en pire.

 

 Mon propos aujourd’hui est ailleurs. Qu’on me contredise si je me trompe : personne ou presque, ici en France, ne s’est insurgé contre cette infamie. Ou alors en tapinois. Il s’agit tout de même de l’épouse du président. Bon je sais, président de droite, que la gauche et l’extrême du même nom ne se fatigue pas pour défendre la femme du représentant suprême de l’ordre bourgeois à la solde du « capitalisme international et de l’impérialisme israélo anglo-américain » ne m’étonne pas outre mesure. Mais la femme du président est aussi une femme tout court. Insultée par ces barbares, c’est toutes les femmes du monde qui le sont. Au-delà du sort qu’ils aimeraient bien réserver à Sakineh, les ayatollahs se complaisent à traîner dans la boue celles qu’ils considèrent comme les éternelles colporteuses du péché.

 

 Signe des temps, le même jour, on apprend qu’ici sur notre sol, les établissements Quick ne serviront plus que de la viande halal (1). Après avoir martelé sur toutes les chaînes, annoncé à qui voulait l’entendre et à ceux qui ne le voulaient pas : le début du ramadan, des voix s’élèvent ici ou là pour juger la décision de Quick compatible avec les libertés publiques. Le jour où on légalisera le fouet et la lapidation, je suis bien certain qu’il y aura encore des âmes pour y voir un acte de tolérance compatible avec la sainte diversité culturelle. Et les mêmes n’ont pas, le lendemain, de mots assez durs pour condamner le communautarisme ! Quant à ceux qui ont le courage de ne pas accompagner la meute et font part de leur lucidité, ils s’efforcent de le faire dans des termes acceptables pour l’opinion qui, comme je le constate malheureusement chaque jour, ne s’émeut pas outre mesure de voir une idéologie dangereuse gagner du terrain, marquer des points, réussir à imposer ses coutumes, ses préjugés, sa bêtise.

 

 Alors que les fascistes enturbannés salissent l’honneur d’une dame, quelle importance, c’est dans les coutumes d’un peuple aux longues et respectables traditions, cessons de voir le monde à travers le kaléidoscope occidental. Et maintenant mes frères, tournons-nous vers La Mecque et prions.  

                                                                                           §

 

(1) halal [’alal] adj. inv. Didac. Se dit de la viande des animaux abattus selon les rites musulmans. © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001