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26/11/2010

Enfer et paradis

 

 

 On me dit que le paradis des musulmans sera les fruits, les pierres précieuses, et les royaumes. Et que le paradis des chrétiens sera l'amour. 

 Ceux qui croient gagner le ciel en faisant la guerre à ceux qui n’y croient pas, c’est l’enfer qu’ils font vivre aux autres par la terreur, sur ce sol, dans ce monde bien réel, ici-bas.  

 Je ne sais pas s’il y a un paradis, pas plus s’il y a un enfer. Mais ici, sur cette planète, ils sont bien là tous les deux. Plus l’enfer que le paradis. Je pense à ceux qui n’ont pas besoin d’un au-delà pour souffrir. Je pense à Sakineh, aux millions de femmes battues qui ont juste le droit de se taire. Je pense à ces Coréens qui meurent de faim pendant que leur chef de guerre centrifuge l’uranium. Je pense à ces poètes cubains qui croupissent dans les geôles de Castro. A ces millions d’africains et d’africaines condamnés par le sida, et qui attendent parce qu’ils y croient encore un signe de Dieu, un geste de leur église. A ceux qui se cachent pour s’aimer. A ces filles à qui l’école est interdite et pas seulement l’école. Je me rappelle aussi ces artistes guitaristes à qui les milices de Pinochet avaient coupé les mains. Et je pense à ces gens qui dépensent toute leur énergie par amour pour leur fils ou leur fille, quand les médecins sous influence savent, avant la naissance, que les parents vont vivre leur chemin de croix.

  Pour tous ces gens, le poète chantait « Je vous salue Marie ».