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07/08/2009

IV/ Nos ancêtres ont pu commettre des erreurs

Cher ami, voici la suite du dialogue enregistré entre mon père (Phan) et le chargé de mission archéologique sur Terre.

 

Phan :

 

-         Etonnante l’histoire du vasistas maintenu fermé.

 

-         Je suppose qu’il y avait des barreaux, dans toutes les prisons les ouvertures sont munies de barreaux…

 

-         Vasistas fermé, nourriture en sachets, suppression de la sortie-promenade, silence radio, pour moi, tout cela est cohérent !

 

-         Et voilà que Zhu, le gardien qui montrait de la compassion pour eux, laisse le verrou ouvert ! Ils enfouissent leur journal sous la terre. Réflexe de personnes qui se savent condamnées.

 

-         Notez l’insistance de Zhu et de l’infirmière détenue pour leur faire avaler les « bonbons ».

 

-         Des comprimés ?

 

-         Oui, d’iode stable. Un remède préventif  en cas d’incident nucléaire. Cela explique pourquoi dans un premier temps ces personnes ont été confinées dans un lieu clos.

 

-         Comprimés administrés cinq jours après le début de la quarantaine, on peut donc supposer cinq jours après l’incident…

 

-         Peut-être trop tard. L’administration d’iode stable est préventive. Elle sature la glande thyroïde, lui évitant d’absorber par la suite les iodes radioactifs. Il faut donc prendre les comprimés avant l’exposition aux iodes radioactifs.

 

-         Mais alors…il faut prévoir !

 

-         Certes, prévoir une inhalation possible d’iode radioactif dans les heures ou les minutes à venir.

 

-         Si je comprends bien, la seule chance de s’en sortir est de se trouver à une certaine distance de la source, afin d’être informé du danger suffisamment à l’avance.

 

-         Et encore, il faut tenir compte des vents, de leur direction, de leur vitesse. On peut se trouver condamné à des centaines de kilomètres de la source, et ne courir aucun risque à quelques hectomètres de celle-ci.

 

-         Sait-on s’il y avait un risque de guerre nucléaire dans la région ?

 

-         L’ouest de l’Asie était calme depuis la conquête chinoise. Un réveil nationaliste se manifestait ici ou là dans les pays de l’ancienne Europe, sans toutefois conduire au terrorisme. Non, je penche pour un accident.

 

-         La présence de centrales ?

 

-         Oui. Mais comment expliquer ce délai de cinq jours avant l’administration du contre-poison…

 

-         Comme vous dîtes mon cher : l’Administration !

 

-         Ou la malveillance des autorités vis-à-vis de militants nationalistes anti-chinois ? Quelques centaines d’années auparavant, l’Empire qui n’était encore qu’un état confiné en Asie, avait violemment réprimé une insurrection au Tibet. De nombreux états s’en étaient indignés, et la diplomatie chinoise s’était trouvée en grande difficulté. Un accident nucléaire aurait été l’occasion d’en finir avec des  « nationaux » gênants, sans provoquer l’indignation de quiconque. 

 

-         Comme vous y allez ! Ne soyez pas médisant, Phan. Nos ancêtres ont pu commettre des erreurs, de là à les accuser d’homicide, même involontaire… Depuis Confucius la Chine a toujours été le berceau de la sagesse.

 

-         Elle y a peut-être fait ses premiers pas. Puis elle a grandi, la sagesse, elle a parcouru le monde, sans toutefois être pourvue du don d’ubiquité !

 

-         De toute façon, je ne crois pas à votre hypothèse. S’il s’agit de la Grande Catastrophe, les autorités avaient autre chose à faire que de s’occuper des mouvements nationalistes. Les grands de ce monde devaient surtout songer à sauver leur propre peau. Car contrairement aux cataclysmes naturels - je pense surtout aux inondations et aux glissements de terrain qui touchent des populations souvent péri-urbaines et très pauvres- les effluves radioactifs ne sont guidés que par les vents et frappent les populations de façon aléatoire, sans distinguer les riches ou les pauvres, les bons ou les méchants.

 

-         Bon, laissons cela aux historiens et aux philosophes. Lisez plutôt ces pages. Vous devinerez vite par qui elles ont été écrites. Celles-ci n’ont pas été découvertes dans un bocal sous la terre, elles n’ont d’ailleurs pas été découvertes sur Terre, mais pas très loin d’ici, tout simplement aux Archives, à Huang Di (1) : ce sont les pages d’un agenda qui se trouvait dans les bagages d’un des premiers immigrants.

 

 

 (1) planète satellite de Bételgeuse (étoile Alpha d’Orion)

 

 

 

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