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26/08/2009

Nous avons des valeurs à défendre !

Donc, une femme enveloppée d’un voile, d’une tunique et d’un pantalon bouffant a été vue à la piscine d’ E…  (Seine et Marne).

 

  Provocante, elle est revenue le 27 juillet dans la même tenue. Les fonctionnaires de la piscine intercommunale lui ont rappelé que dans toutes les piscines le règlement interdit la baignade habillée.

 

 Or, comme le rappelait opportunément le maire de la commune, non seulement cet accoutrement est interdit pour des raisons d’hygiène, mais, et là je cite :

 

« Ce n'est pas un maillot de bain islamique, ce genre de maillot n'existe pas dans le Coran ».

 

 Que ce vêtement soit ou ne soit pas un maillot de bain islamique, il vaut mieux laisser l’appréciation aux spécialistes, faire les choses sérieusement, prendre la dame en photo, envoyer l’épreuve à un ayatollah iranien par exemple (ce sont les plus sûrs, les plus respectueux des textes) et attendre son jugement, mais et là j’insiste : dans un strict but informatif, car il est toujours intéressant d’être informé des moeurs et coutumes religieuses des différentes civilisations.

 

 Mais qu’un représentant de la république interdise la présence de cette dame dans une piscine sous prétexte que « ce genre de maillot n'existe pas dans le Coran » m’ébaubit. D’abord cette personne s’exprime mal, probablement sous le coup de l’émotion. Dans le Coran, il n’y a ni maillot de bain, ni voile, ni burka, ni fouet, ni guerre de conquête. Dans le Coran, comme dans tous les livres, il n’y a que des mots. Le magistrat a sans doute voulu dire : « l’obligation de porter ce genre de maillot n’est pas prescrite dans le Coran ». Et alors ? Si cette obligation était prescrite dans le Coran, le port de ce maillot serait-il pour autant autorisé ?

 

  J’entends d’ici les récriminations des démocrates de salon prêts à accepter sur leur propre sol –sous prétexte de respect de la diversité culturelle- toutes les horreurs infligées par des fous de dieu là-bas, au-delà des frontières du monde libre. Oui, du monde libre, et c’est bien ce qui gène les fous de là-bas qu’une partie du monde le soit encore, libre. On les voit menacer la France quand elle réaffirme sa laïcité à l’école et dans les services publics. Et il faudrait qu’on sépare les hommes et les femmes dans les piscines (c’est déjà le cas ici ou là), dans les cours d’éducation physique, dans les hôpitaux ? Qu’on accepte de croiser des êtres sans visage ? Qu’on enseigne dans nos écoles que l’homme est le produit d’une création divine ? Pourquoi après tout ne pas adapter nos lois à celles du Coran, les rendre acceptables au regard de la religion musulmane ?

 

  J’ai le sentiment qu’il y a dans notre pays des gens qui ont oublié les principes de la république. Démocrates ? Mais la démocratie ne consiste pas à accepter tout ce qui passe !

 

 Il y a des gens dans notre pays qui ne voient rien venir. Il faudrait qu’ils se réveillent. Il est encore temps. Nous avons des valeurs à défendre.

 

§

20/08/2009

Burka ici, fouet là-bas

 Une femme,  âgée d'une trentaine d'années, a été vue à la piscine d' E… vêtue du burkini, le bien connu maillot de bain islamique, burka de la baigneuse : voile, tunique, pantalon bouffant. 

  Provocante, elle est revenue le 27 juillet dans la même tenue. Les fonctionnaires de la piscine intercommunale lui ont rappelé que dans toutes les piscines le règlement interdit la baignade habillée.

 Or, comme le rappelait opportunément le maire de la commune, non seulement cet accoutrement est interdit pour des raisons d’hygiène, mais, et là je cite :

« Ce n'est pas un maillot de bain islamique, ce genre de maillot n'existe pas dans le Coran ».

 Les réactions républicaines n’ont pas tardé :

« C'est une véritable provocation lamentable et intolérable, il faut qu'on soit très ferme, qu'on arrête ce cinéma » déclare un député de droite.

« Il est temps de se réveiller et ne pas accepter cette situation. C'est peut-être une minorité mais le symbole pose problème. Il y a des gourous derrière qui défendent leur propre projet de société. » déclare un député de gauche.

« une provocation militante, politique » déclare un autre.

Enfin ,

Coupant court à la rumeur et à l’émotion populaires,

Conformément à la règle républicaine en vigueur interdisant aux femmes le port du pantalon en piscine,

Il est requis pour la contrevenante 40 coups de fouet sur la place publique d’E… en Seine et Marne.

Jugement sera rendu le 07 septembre.

 §

  

ERRATUM :

 

Mea culpa, l’honorable lecteur pardonnera une erreur de lecture regrettable qui laissait entendre qu’une femme –en France- avait été menacée d’un châtiment au fouet pour avoir porté un pantalon.

 

 Il s’agissait en fait d’une autre contrevenante à la loi, mais au Soudan, un pays dans lequel le port du pantalon est interdit aux femmes, en vertu de l’article 152 du code pénal qui prévoit une peine de 40 coups de fouet pour quiconque

 

"commet un acte indécent ou un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents".

Loubna Ahmed al-Hussein avait été arrêtée début juillet dans un restaurant de Khartoum, en même temps que 12 autres femmes, alors qu'elle portait un pantalon.

 Le procès de la jeune femme, doit s'ouvrir le 7 septembre.

 

 Quand à la Française, le 7 septembre pour elle sera un jour comme les autres, mais la sanction est quand même dure à avaler : elle est interdite de piscine jusqu’à nouvel ordre.

 

Des manifestations silencieuses sont en préparation.

 

Branle-bas de combat au MRAP.

 

§

18/08/2009

V- Nous sommes des petits enfants perdus

 

Cher ami

 

 Les lignes que tu vas lire n’ont pas été traduites par mon père, car elle étaient rédigées en mandarin qui, à quelques détails près, reste notre langue maternelle ici, à Proxima du Centaure. Zhu en est l’auteur, ce fonctionnaire qui témoigna de la compassion pour les détenus « nationalistes »    

 

 Tchang 

 

 

mardi

 J’ai tout fait pour les retenir. Mais je ne voulais pas les maintenir prisonniers. Je savais que s’ils sortaient, ils risquaient la mort à cause des effluves qui suivaient la vallée de la Thuringe et restaient bloqués par les Monts Métallifères. Personne ne pourrait les secourir. Et quitter leur cellule signifiait l’arrêt du traitement. Hermann et ses compagnons sont partis. Je ne les reverrai plus.

 

après-midi

 Je ne me pardonnerai jamais. Je n’ai pas verrouillé leur cellule. De quel droit aurais-je fermé ce verrou ? Mon métier consiste à obéir aux ordres. Le directeur de la maison d’arrêt m’a laissé libre de mes actes. Pour la première fois de ma vie, l’ordre est venu de l’intérieur, du plus profond de moi. J’ai poussé la porte, sans la fermer. Ils savaient qu’ils étaient libres. Je leur laissais le choix… un acte estimable dans la vie ordinaire. Mais nous ne sommes plus dans la vie ordinaire. Le seul espoir qui me reste : qu’ils aient trouvé refuge quelque part, dans un hôpital, un abri, ou qu’une pharmacie (elles sont toutes prises d’assaut) leur ait ouvert ses portes.

 

mercredi

 La catastrophe qui touche aujourd’hui l’humanité a balayé les principes, la morale, l’économie, la politique, le nationalisme et toutes les affaires humaines. Maintenant, les seules préoccupations des humains concernent leurs familles, leurs enfants. Où sont-ils ? Sont-ils abrités, soignés ? Les capsules d’iode sont efficaces, mais jusqu’à quand ? Et pourront-ils sortir un jour et respirer l’air libre?

 

 Jenny est à l’abri avec Ingrid et Qian : complexe hospitalier de Weimar dont toutes les ouvertures ont été calfeutrées. J’ai confiance, la pharmacie du centre dispose d’une très grande réserve de pilules, réserve qui était destinée à l’abri anti-atomique de Saxe tout proche. De toute façon, je ne vais pas moisir ici. Du moins, je l’espère. Comme le capitaine quittant le dernier son navire, je ne partirai qu’après la libération de tous les détenus.

 

après-midi

 Le directeur de la maison d’arrêt est introuvable. Rumeurs de réunion de crise en haut lieu. Je pense plutôt que chacun cherche à sauver sa peau.

 

 Des droit commun ont été libérés par mes collègues. Grave erreur ! Ca va être la panique dans les rues. Ou pire. Ceux-là n’hésiteront pas à prendre d’assaut des habitations pour s’y abriter… ou des hôpitaux.  Je n’ai rien à dire, je ne suis pas fier de ce que j’ai fait.

 

jeudi

 Des enfants gâtés. Nous sommes des enfants gâtés. Nous avions tout pour être heureux et ne cessions pas de nous plaindre. Et puis un jour, les enfants cassent leur jouet.

 

après-midi

Qu’avons-nous fait ? Nulle part je n’entends des paroles de sagesse. Nos gouvernants sont aux abois. Les commentateurs vocifèrent. Ils ne semblent pas contrôler la situation, même à Pékin… alors ne parlons pas des provinces. Nous avons conquis la moitié du monde. Nous n’avions pas prévu qu’un jour il serait irrespirable. Avec le réveil des nationalismes, nos philistins craignaient la Chute de l’Empire. Nous assistons à la chute de l’Homme.

 

 Mais où sont nos sages ? nos philosophes ? nos géologues ? nos ingénieurs ? Et nos atomistes, sont-ils bien silencieux, nos atomistes, où sont-ils ? Cachés dans des abris, prenant précautionneusement leurs pilules ? La nôtre est amère. Nous faisions confiance à ces savants, ces élèves des grandes écoles, ces professeurs qui savaient tout sur tout, qui s’exprimaient avec mesure, rassurant le petit peuple. Peut-être ont-ils déjà assuré leur départ. Je suis bien certain que beaucoup d’entre eux ont déjà pris la poudre d’escampette à bord des Arches.

 

vendredi

 Et le pire que j’ai entendu : le séisme est à l’origine de la catastrophe … Beati pauperes spiritu ! Voilà : dame Nature est responsable de tout. C’est pas moi, c’est l’autre. Ce ne sont pas seulement les journalistes qui parlent ainsi. Non, des professeurs, des savants, des « Je sais tout, vous êtes des ignares, je vais vous expliquer dans un langage simple que vous comprendrez si vous êtes suffisamment attentifs ». Merci Maîtres. Du nucléaire, pas un mot. Longtemps je les ai cru menteurs, je pensais que tous ces doctes s’étaient groupés dans un immense lobby favorable au développement sans limites de l’industrie nucléaire. Je me trompais. Ces bougres sont tellement convaincus, que si c’était à refaire (hypothèse impossible maintenant) ils plaideraient encore pour la construction de centrales en nous inventant un système indestructible et sans danger de la xième génération.

 

après-midi

 Oui nous sommes tombés bien bas. Je disais qu’on avait cassé notre jouet. On a tout cassé. Et on roulait des mécaniques, on se voyait au centre du monde, mille fois plus intelligents que l’animal le plus évolué. Non seulement nous avons tout cassé, mais nous avons perdu ce qui faisait la différence entre nous et le reste du monde vivant : la dignité. Car il a fallu que d’autres viennent à notre secours, oui : d’autres, mille fois plus intelligents que le plus évolué des hommes.

 

 Placides, affables et prévenants ils sont là, simplement. Alors la honte s’ajoute à notre peine. Nous sommes des petits enfants perdus.

 

 

§