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02/02/2011

Un islam modéré ?

 

 Un grand chef islamiste revient au pays. Prudent –ils sont toujours prudents au début- il affirme qu’il n’est pas question pour lui de prôner l’établissement de la charia. Sympa, non ? A son arrivée, il est acclamé par la foule des supporters, tous les médias sont là pour n’en pas louper une miette. Des femmes aussi sont là pour l’accueillir. Pas question pour elles de revenir en arrière et de courber l’échine devant ces gros cons de barbus. Eh oui, pépère, tu reviens au pays, mais c’est la Tunisie. Et si aujourd’hui rien ne va plus dans le pays, si un changement est nécessaire, politique et social, le peuple saura faire la différence entre ceux qui contribuent –peu ou prou- à les sortir de la misère, et ceux qui voudraient les y enfoncer matériellement et religieusement. 

 Ce grand chef se dit modéré. Il ne prêche pas du tout, mais alors pas du tout un islam de type iranien ou alqaïdien. En islam en effet, il y a les méchants, fondamentalistes, terroristes d’un côté, et les gentils de l’autre. En France, on a affaire aux gentils. Certes ici ou là, on voile une femme de la tête aux pieds, on impose des heures d’ouverture pour les piscines, on critique les programmes scolaires, on pratique la polygamie, on profite illégalement des allocations familiales, on prie en masse dans l’espace public, on tend un piège à un jeune homme d’origine juive, on le torture et on le tue, on ne demande jamais pardon, mais on hurle « Allah est grand » au tribunal, on massacre un homosexuel de rencontre, on applaudit les sketches haineux d’un humoriste raciste, bref, rien de très grave comparé à ce que vivent les populations (musulmanes ou non) au Pakistan, en Irak, en Afghanistan, au Soudan, non vraiment rien de très grave. D’ailleurs notre personnel politique nous le confirme : nos portes sont grandes ouvertes à un Islam de France mettons les majuscules. L’islam ici et maintenant est soluble dans la république. 

 Certes les mauvaises langues se demandent s’il est possible de modérer le contenu d’un dogme ? Prenez un discours d’Amedinejad. Il veut la destruction d’Israël. Vous pouvez modérer ça, vous ? Cela me rappelle cette réflexion à propos des nazis : qu’ils auraient commis des excès. Le premier élève de terminale venu (là je m’égare un peu) vous dira que les auteurs du génocide n’ont commis aucun excès : le nazisme lui-même est à mette au banc de l’humanité, dans les poubelles de l’histoire avec les Ahmedinejad, les Pinochet, les Pol Pot…  

Modérer le contenu d’un dogme ? A moins de dire qu’Eve n’avait croqué que la moitié d’une pomme, je ne vois pas. La crédulité ni la bêtise ne peuvent être modérées. Elles sont à combattre, non par la guerre (l’intelligence n’est pas l’envers de la bêtise) mais par l’éducation, l’enseignement, l’ouverture d’esprit, la fraternité. Il y a certes encore un long chemin à parcourir, sur tous les continents. 

Quant à parler d’un islam des Lumières, commençons déjà par découvrir nos visages, on y verra plus clair.

 

Commentaires

Un "islam modéré", c'est un syntagme qui me fait penser à un autre avec lequel on nous bassinait il y a pas longtemps, " le communisme à visage humain" ! Et il y a un autre que je n'aime pas entendre prononcer, je pense à ceux qui se déclarent communistes "dans l'âme"...mais bon, ils n'ont pas vécu dans un système totalitaire,qui, en théorie avait l'air rassurant...tous pour un, un pour tous (tu parles ! )
Les événements récents me font penser aussi à la révolution de 1989 en Roumanie, elle a été confisquée par les soi-disant disidents de l'ancien régime mais qui avaient quand même tous les vieux réflexes (mensonge, hypocrisie, mauvaise foi )... Je les déteste peut-être plus que les communistes, parce qu'ils ont brisé nos rêves de liberté, nos espoirs d'une vie décente.
C'est vrai, on est libre de circuler, de parler (encore, mais pour combien de temps ? ) , mais, par leurs actions désastrueuses, ils nous ont asservis pour des générations au FMI qu'ils balancent maintenant comme une sorte d'épouvantail pour justifier leurs mesures à la con.
Je me suis éloignée du sujet... peut-être. Mais j'adhère à l'idée que les dogmes sont à combattre et, hier soir, en écoutant une chanson de Ferrat, je me disais que , si l'on devait choisir, j'irais sûrement dans la jungle au lieu de rester bien au chaud, au zoo ; )

http://www.youtube.com/watch?v=XLtlK8E-UXk

Écrit par : Dana | 04/02/2011

Et encore, bien au chaud, c’est vite dit, je pense à tous ces braves gens partis en croisière dans le nord sibérien, on estime à 17 millions le nombre de victimes. Certes ils n’étaient pas roumains, mais c’était le même régime. Contrairement au premier secrétaire du parti communiste français (Georges Marchais) qui revint satisfait et enthousiasmé de ses vacances en Roumanie au doux temps de Ceausescu, je ne suis jamais allé en Roumanie, mais en Tchécoslovaquie, en DDR et en Yougoslavie (Macédoine et Monténégro) j’ai vu des files de pauvres gens devant des épiceries peu approvisionnées, des gros tuyaux passant sur les maisons, un air pollué irrespirable, j’arrête là, bref des pays où il n’était pas bon de faire partie du peuple. Finalement, le communisme, c’est la misère …moins la liberté. Alors, effectivement on peut préférer la jungle.
Ce que tu dis des nouveaux dirigeants post-ex-crypto-communistes qui ont brisé les rêves de liberté ne m’étonne pas. J’avais suivi le prétendu procès des Ceausescu : expédié vite fait bien fait ! Il ne fallait pas laisser au peuple le temps de la réflexion, valait mieux laver le linge sale en famille, ne pas creuser trop profond et fusiller tout ça. Tu ne peux pas savoir ce que j’ai été choqué -probablement comme des millions d’autres- quand j’ai appris qu’ils avaient été fusillés après seulement quelques heures de procès !
Tu as raison, ces gens-là –prétendus dissidents- ont tout gâché. Notre déception est à la mesure de l’espoir qui fut le nôtre quand les peuples ont brisé le rideau de fer. Tout ça pour ça ! Admets quand même que ces longues années de dictature ont mis les nerfs à rude épreuve, et qu’on peut laisser au corps social un temps de convalescence. La démocratie viendra, par la jeunesse mais il faut l’éduquer, lui raconter, rappeler, maintenir vivante la mémoire.

Écrit par : pourny | 10/02/2011

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