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08/10/2022

"Là-bas, tout près" éditions Vérone, recueil de nouvelles, extrait

 

 Tu es d’une étrange beauté. Je t’imagine en Athéna, casquée, armée, maîtresse de la ville et du monde. Mais tu n’es pas guerrière. Peut-être faudra-t-il que tu te venges ? Tu es Artémis, épuisée après la chasse Tes nymphes t’entourent, nues elles aussi dans cette caverne pour un repos bien mérité. L’une d’elles t’éponge le front, une autre revient de la source et verse sur ton corps un fil d’eau fraîche. Un bruit de pas. C’est l’autre, il passe sa tête et se régale. Il ne l’a pas cherché, il ne l’a pas voulu, mais il est là, Actéon. On entend ses chiens, au loin, qui gueulent de plaisir, ils dévorent le cerf. L’homme, chasseur ingénu est là sans le faire exprès. Un vieux réflexe, il se détourne.  

 Tu es encore plus belle quand tu admonestes tes enfants, le regard fier, les cheveux rejetés, tu es de la race des grandes. Elle fait un signe à ses nymphes encore horrifiées par l’intrusion de l’homme, elles reviennent auprès d’elle. Actéon s’immobilise. Ses vêtements se détachent et jonchent le sol. Il tombe en avant. Un fin duvet lui pousse sur tout le corps. Puis ce sont des poils. Sur la tête des cornes, deux en forme de dagues. Elles grandissent, son nez s’allonge en museau. Sur le crâne de grands andouillers s’épanouissent. Va maintenant, lui dit-elle. Va retrouver tes chiens. Il s’enfonce dans la forêt (...) 

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