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15/09/2024

Marzieh Hamidi

 

 

« Chaque matin, quand j'ouvre mon compte Instagram ou Twitter, je découvre des messages terribles. Ils m'envoient des photos de leurs sexes, des messages vocaux : « Je veux te violer » Je dois affronter toute cette violence chaque jour, mais si je laisse tomber, si je reste à la maison, que je pleure et que j'ai peur, ce sont eux qui gagnent ! » (source : RFI, 12 septembre 2024)

 Ces mots sont de Marzieh Hamidi, une femme afghane réfugiée en France sous protection policière. Réfugiée, non seulement parce qu’elle est une femme, mais parce qu’elle combat la dictature des talibans dans son pays et le sort terrible qu’ils réservent aux femmes en leur imposant de se cacher les yeux, en leur interdisant de s’instruire et de pratiquer le sport.

 Aujourd’hui, par son combat courageux, Marzieh Hamidi risque sa vie dans notre pays. Le plus inquiétant, c’est que les menaces de viol et de mort qu’elle reçoit viennent du monde entier. Inquiétant, parce que cela montre l’étendue du fléau incarné par l’islamisme.

 Croyez-vous que ceux qui hurlent ici contre les violences policières ont prononcé un seul mot pour la défendre ? Non. Croyez-vous que les associations féministes ont manifesté leur soutien à cette militante ? Non. Croyez-vous que les radios et les chaînes de télévision l’ont invitée sur leurs plateaux ? Pour la plupart, non.

 Comme le disait Jérémie : Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et ils n’entendent pas. Mais jusqu’à quand ? Ils ont voué les candidats du Rassemblement national aux gémonies, ont répété sur toutes les chaînes que le fascisme menaçait la France, et voilà qu’au moment où une femme est menacée de mort par la plus monstrueuse des tyrannies, voilà qu’ils se taisent.

 

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02/09/2024

Les faits sont simples, elle les a dits

 

 

 Il faut accepter cette pensée selon laquelle un jour tous les problèmes seront résolus. L’idée d’un Grand Soir est tellement séduisante qu’on ne peut s’en débarrasser. Parce que nous vivons perpétuellement dans le projet, il nous est difficile de ne pas croire qu’il fera beau dimanche. Et qu’un jour, après avoir vécu le pire, les choses vont s’arranger. Même les plus mécréants des humains, croient encore en quelque chose, une bonne étoile, un renversement de situation, ou simplement une amélioration de la météo.

 Pour écrire cela, il ne faudrait pas avoir entendu les propos de cette dame qui a perdu son mari dans des conditions tragiques. Gendarme tué par un délinquant récidiviste. Les faits sont simples, elle les a dits, dans un langage d’une clarté limpide. Un langage que nous n’avions pas entendu depuis des années. Pour elle, pour ses enfants, la bonne étoile et l’espoir sont des mots qui n’ont aucun sens.

 Pourtant, après un tel drame, il y a encore aujourd’hui des idéologues pour excuser la délinquance.  Pour cela, qu’y a-t-il de plus pratique que l’explication sociologique ? Ils sont pauvres, donc…Déjà enfant, il a été violenté par son père, donc…Il vient d’un quartier où la règle est celle du plus fort, donc… C’est la vieille idée selon laquelle « Nous n’y sommes pour rien », une idée très ancienne. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » disait Jésus (Luc 23 : 34). Pas très différent de ce que disait Marx « Ce n’est pas la conscience qui détermine notre être, mais l’être social qui détermine la conscience ». Il ajoutait que les hommes faisaient leur propre histoire, mais dans des conditions non déterminées par eux-mêmes, ce qui revient à nier toute idée de liberté. Les hommes n’étant que les membres d’un « troupeau », d’une « classe sociale », ou selon certains aujourd’hui, d’une « ethnie », d’une catégorie… d’un « peuple colonisé »…leurs actions seraient déterminées exclusivement par cette appartenance. L’individu disparaît derrière le groupe. Ce n’est pas lui qui pense, pas lui qui délibère. On est individu par intérim, réduit à un espace où circulent non plus des idées, mais les revendications et les colères d’une troupe, porte-parole parfois de millions de gens présentés comme des victimes. Un enfant non encore né sera considéré plus tard comme le descendant d’un peuple colonisé ou, par malchance, d’un peuple colonisateur ! Quelle horreur !

 Plutôt que le Grand Soir -on se demande même s’il faut le souhaiter, vu le comportement inquiétant de ceux qui le prônent- que vienne le jour où l’on ne jugera plus les hommes pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font.

 Quand celui qui a utilisé sa voiture comme une arme sera jugé, on pourra encore entendre les banalités d’usage, que la mort d’un homme est une tragédie, que c’est un acte inacceptable, que la justice sera implacable et que le juge n’aura pas la main qui tremble. Mais le juge aura toujours au fond de lui cette petite voix qui lui demandera : toi qui juges, es-tu bien sûr que cet homme à la barre est pleinement responsable de ses actes ?  Est-il besoin de rappeler que Sarah Halimi a perdu la vie, victime d’un homme en proie à « une bouffée délirante aigüe, diagnostic absolument irrécusable » selon le psychiatre ?

 

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