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11/01/2011

Quand le parti communiste s'indigne...

 

 

…accusant les autorités de pratiquer la censure (1), sais-tu ce que je fais ?  

Dans la cellule (2), chacun s’interroge : 

- tu ouvres un livre d’histoire ? 

- tu t’infliges pour la énième fois la lecture des trois volumes de l’Archipel du Goulag ?  

- tu te pinces pour vérifier que tu ne rêves pas ? 

- tu fais celui qui n’a rien entendu ? 

- tu cries, tu hurles avec le poète : 

 

« Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l'heure qu'il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France
Je chante les Guépéous de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
pour défendre ceux qui sont trahis
pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu'on plie et vous qu'on tue
Demandez un Guépéou
Il vous faut un Guépéou

Vive le Guépéou figure dialectique de l'héroïsme… » (3)

 

- tu gonfles la poitrine au maximum, puis tu expires par petites saccades décontractantes? 

 Ou alors tu te dis que le plus dur est passé, et que rien dans la vie n’est jamais totalement négatif ? 

 Ou bien tu te rappelles la date du jour, on est le premier avril, ah ces plaisantins de la radio ! 

 Ou tu cherches immédiatement quelque chose à faire, planter un clou, ouvrir une porte, dérisoires faux-fuyants qui ne parviennent que rarement à juguler le stress. La solution pour oublier : réparer une fuite. Car cela implique une succession d’actions qui mobilisent corps et esprit : aller au fond du jardin pour couper l’arrivée d’eau au compteur, se munir d’une clé de 24, redescendre plusieurs fois au garage ou à la remise pour chercher celle de 22 qui ne va pas non plus il fallait la 23. Tenter de desserrer un écrou bloqué par le calcaire et la rouille depuis la signature du pacte germano-soviétique. Enfin, téléphoner au plombier. En gros, tu risques d’être occupé, mieux : préoccupé pendant un bon moment et je ne compte pas les minutes, les heures quelquefois les jours d’attente avant l’arrivée de l’homme de la situation et ses conséquences, les traces de brodequins boueux dans le couloir, le changement des joints et du vieux système d’écoulement incompatibles avec le nouveau siphon, la crainte de la facture, puis la facture elle-même accompagnée de l’habituel et douloureux sentiment d’impuissance ? 

 Cèdes-tu à la mélancolie ? La vie est bien triste, l’humanité te déçoit, tu avais tant espéré de tes frères humains, une larme une seule mais c’est déjà beaucoup scintille, glisse et s’épuise dans le creux d’une ride, quand tout à coup, dans un sursaut volitif qui peut parfois faire craindre le pire à ceux qui t’aiment, tu te dresses, le visage clair, les bras tendus le long du corps, les yeux mi-clos de ceux qui, par dessus les misères humaines distinguent les grands horizons, tu entonnes « Un bouleau s’élevait dans un champ » ? 

 Rien de tout cela, non ! Dans un grand élan compassionnel tu t’adresses à la cantonade : 

« et pourquoi donc refuser aux communistes le droit de qualifier une loi de liberticide ? »

et tu en rajoutes, même si tu n’en penses pas un mot, ça soulage :  

« De tous temps, les communistes ont combattu pour la liberté, que dis-je les libertés, en particulier dans ces pays où les populations ivres d’enthousiasme les ont appelés au pouvoir, libertés de penser, de réunion, d’écrire, de composer, libertés syndicale, politique (en particulier le multipartisme auxquels ils étaient très attachés)… »  

- Allez, vide ton sac … 

- mais où allez-vous chercher tout ça ? Non, quand j’entends ces gens-là prononcer le mot, ce cher mot LIBERTE…

 - oui ? 

j’esquisse un sourire.

 

(1) une cellule de prison (inspiré de « à 100 000 années des Lumières » sur nypour.blog4ever.com/) 

(2) un montage où l’on voit un pitoyable président de la république présenter ses vœux aux français en avouant misérablement son incompétence. C’est dans un total respect de la légalité que ce reportage (d’une balourdise à la Marchais) a fini ses jours (et encore pas totalement sur la toile). En conséquence, le PC hurle à la censure. On imagine à Cuba, en Chine ou en Corée du nord, un faux président présenter de faux vœux à la télé et sur le net. On imagine seulement. Vérité en de ça, erreur au-delà. 

(3) véridique, c’est d’Aragon, ce poète aujourd’hui tant loué sur toutes les radios.

 

06/01/2011

Rêvons ensemble

  

 Oui, en ce début d’année, rêvons un peu. Ensemble. Pour commencer, jetons les dictateurs à la poubelle. Pour les militaires, le tri sélectif s’impose, le troufion de base n’est pas jetable, il a rarement eu le choix des armes, épargnons-le. Les chefs religieux, qu’est-ce qu’on en fait ? On ne va tout de même pas rétablir les jeux du cirque –ce qui nous honore, car certains d’entre eux ne se gênent pas pour faire subir les pires sévices aux mécréants, et en public- ça y est, c’est reparti, je recommence à être désagréable. Bon.

 

 Deux mille onze. Rêvons un peu. On commence par donner du travail aux chômeurs longue durée, après tant d’années d’un travail souvent ingrat et peu récompensé, ils ont bien mérité de reprendre goût à la vie. Pour les jeunes ? Des études longues, enrichissantes, conclues par un diplôme un vrai, avec un emploi au bout, dans la recherche, allez, on va mettre la jeunesse du pays à la recherche, toutes les disciplines sont conviées, à commencer par la médecine, l’écologie, l’éducation des enfants, la conquête spatiale, la philosophie, la littérature et les mathématiques. J’oubliais l’essentiel : les beaux-arts. Voilà ce qui manque à nos jeunes : le sens du beau, de l’élégance, de la belle ouvrage. Qu’ils posent leur MP3 comme on pose une cigarette pour aller faire autre chose. Qu’ils aillent à l’essentiel, qu’ils creusent, qu’ils dressent, qu’ils sculptent, qu’ils peignent, qu’ils composent, qu’ils écrivent, qu’ils s’interrogent, qu’ils doutent, qu’ils pensent.

 

 Rêvons un peu. Tout le monde mange à sa faim. Tous les petits enfants qui souffrent dans les hôpitaux sont entourés, choyés et guéris. Tous les enfants filles et garçons se rendent à l’école. Et puis…

 

…mais que se passe-t-il ? Toutes les télés du monde s’éteignent. Silence pesant dans toutes les maisons du monde. Mais une voix rassurante se fait entendre. Assis tranquillement dans tous les canapés du monde, un père et une mère appellent leurs petits enfants. Ceux-ci arrivent, mais pas tout de suite car ils sont désobéissants. Ils arrivent les petits, tout étonnés car c’est l’heure du match, et quand c’est le match, de papa dans la maison il ne reste que le corps. De maman, pendant le match, d’habitude on ne sait rien, en errance peut-être entre la cuisine, la lessive, les courses, le biberon du bébé, en tout cas une chose est certaine, elle n’est pas à la lecture, ni à l’écriture ni au piano. Donc ON ETEINT LES TELES, on en finit avec  ces nuisances qui nous séparent les uns les autres : écouteurs, téléphones, ordinateurs, moteurs, vaisselle, lessive et Pampers. Ils arrivent les petits, debout face aux parents assis tranquillement dans le canapé. On vous écoute les enfants. On vous écoute.

 

 Oui il faut rêver. Si on ne le fait pas en ce début d’année quand le fera-t-on ?

 

 Des moments délicieux s’annoncent. Sur Internet, les sites antisémites, nazis et islamistes ont disparu. L’humanisme inexorablement tisse sa  toile et se répand sur les ondes. On apprend que sur les sept continents (des approximations se glissent parfois dans les rêves) pas une seule personne, vous m’entendez, pas une seule personne n’est inquiétée pour ses idées politiques, philosophiques ou religieuses. Les chrétiens d’orient se rendent à la messe en famille, saluant au passage les musulmans venus les acclamer. Sur les ondes courtes moyennes et longues les athées et libres penseurs s’expriment sans être censurés ni menacés par quiconque. Les personnes gays ou lesbiennes se promènent tranquillement dans les rues de La Havane et du Caire. En Perse un dictateur fou presse désespérément sur le bouton rouge qui doit déclencher l’offensive atomique, et rien ne se passe. L’annonce de son suicide est accueillie par un grand éclat de rire dans les rues, sur la place de la révolution, où sur un énorme bûcher constitué de cordes, de fouets, de matraques et de potences on brûle les livres sacrés et les journaux de la dictature. Des femmes s’amusent à se dévêtir et lancent leur tchador dans les flammes.

 

 Les terroristes déposent les armes. Des partis hier encore ivres de conquête sur les terres et les âmes reconnaissent l’existence de l’état d’Israël. De l’autre côté la colonisation s’arrête. Un philosophe, là-haut dans les nuages –un philosophe, pas un dieu, car s’il y avait un dieu, il ne serait pas dans les nuages, et tous les problèmes à la con seraient depuis longtemps résolus- un philosophe, là-haut dans les nuages se dit que la terre est à tout le monde, qu’il faut la partager. Et oui, dans les rêves il y a encore des philosophes.

 

 Dans mon rêve moi aussi j’existe, tout ira bien pour les miens, mes petits enfants. Il y a vous aussi, à qui je souhaite que tout se passe comme dans un rêve, en famille, en santé, en joie de vivre, en bonheur.

 

 

03/01/2011

Appel à la communauté internationale!

Je viens de lire l’ Appel à la communauté internationale : Sauvez Madagascar du totalitarisme absolu ! 

Nous sommes vraiment peu informés en France sur la situation catastrophique dans laquelle se trouve Madagascar depuis la venue au pouvoir des putschistes : 

L’ancien juge de la Cour Pénale Internationale et sa fille sont arrêtés pour avoir proposé des solutions de sortie de crise. 

Le Président et maire élu de l’Association des Maires de Madagascar a été arrêté avec brutalité et conduit également en prison alors qu’il s’apprêtait à lire son discours devant  des manifestants pacifiques. 

Des membres de la mouvance légaliste sont détenus depuis plusieurs jours dans des conditions intolérables. 

La presse n’est pas épargnée car la censure a été rétablie et 80 stations de radio ont été fermées. 

Plusieurs centaines de personnes sont détenues dans les prisons d’Antanimora et de Tsiafahy dont certaines n’ont jamais été jugés.

 

 Oui, les médias français sont bien discrets, laisserons-nous longtemps le peuple malgache isolé face à la menace totalitaire ? 

Vous pouvez lire l’intégralité de la pétition sur le site de Citoyenne malgache (dans les favoris ci-contre), ou sur : 

http://www.ipetitions.com/petition/sosmadagascar/