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08/05/2011

DSK au volant d'une Porsche. Et alors?

 

 On lui fait des histoires parce qu’il débarque à Paris au volant d’une Porsche. L’événement fait la une des journaux. On parle d’un premier faux pas. C’est sûr, DSK va dégringoler dans les sondages. 

 Il y a des moments, dans ce pays la France, où l’on est en droit de se demander si nous évoluons dans la vraie vie, ou si l’on rêve. C’est d’ailleurs plus souvent un cauchemar. Mais qu’est-ce qu’ils en ont à faire nos journalistes qu’un homme politique évolue au volant d’une Porsche ? Parce qu’il est socialiste et que, défenseur des intérêts du peuple, il devrait  cacher sa fortune ? Oh là attention, nous sommes en France, pays où il n’est nullement interdit d’être riche, citez moi un seul français dont ce n’est pas le but ultime. Non, ce qu’il ne faut pas faire en France, surtout quand on a l’ambition de parvenir aux plus hautes fonctions, c’est de montrer qu’on l’est, riche. C’est comme sur la route, on peut tout faire de travers, à condition de ne pas se faire prendre. On peut rouler à 200 entre deux radars, car mis à part la vie des autres, on ne risque rien. 

 Je me permettrai toutefois d’adresser à DSK deux petites critiques. J’ai été un peu déçu quand j’ai appris le nom de l’objet du délit : Porsche. Petite faute de goût, Dominique. As-tu vu des photos de la nouvelle Aston Martin ? Je n’ai pas de mots. Ce n’est pas une automobile, c’est une sculpture. Un chef d’œuvre. Fabuleusement dessinée, l’artiste a su maintenir l’esprit de la marque (la calandre en particulier), tout en laissant aller les courbes. Résultat un modelé qui confine au sublime. Oserai-je une comparaison ? Allez, je me lâche : il y a quelque chose de féminin dans cette œuvre. Toi qui es un expert en la matière… bon je comprends, l’esthétisme aujourd’hui n’est pas le premier de tes soucis. 

 Deuxième critique : tu ignores la belle anglaise. Dont acte. Mais le choix de Porsche est une erreur tactique. Les franchouillards ne te pardonneront jamais. Et ceux de ton camp, à gauche, sont les pires. Te rends-tu compte que tu roules dans une voiture étrangère ? Tu vas me dire, 99% de ceux qui t’en veulent achètent des produits made in China… Bon, mais dans quoi donc vouliez-vous qu’il roule, DSK ? Dans une deudeuche ? Une Kangoo ? Un tube Citroën ? Le fardier de Cugnot ? Imaginez un peu le ridicule. La presse étrangère ne le louperait pas. 

 Une Mégane passe dans ma rue. Le coupé. Un petit air de Porsche, un zéro en moins (avant la virgule). Ca te dirait ? En plus, c’est une Renault. Un pur produit de la classe ouvrière française. Tu mets la CGT dans ta poche. Dans un an, le PC et les gauchos appellent à voter pour toi. Et comme la droite t’aime bien, tu balayes Aubry, Mélenchon, Bové, Hulot, Royal, toi l’homme du peuple, pour affronter l’autre, celui qui passe ses vacances dans des yachts de luxe. Victoire assurée. 

05/05/2011

Cessons d'ergoter sur les conditions de la mort d'une brute

 Non mais écoutez-les ces délicats. Pas un pour relever l’autre. Et gnagnagna et gnagnagna, ils vont bientôt accuser les américains d’avoir commis un crime. « Il aurait mieux valu laisser la justice faire son oeuvre » Ah ? Je ne suis pas sûr que Ben Laden vivant traduit devant les juges aurait fait avancer l’esprit de paix dans le monde. Il était le chef d’une entreprise criminelle. Disparu ou pas, son entreprise a des admirateurs, plus qu’il n’en faut à l’échelle de la planète. Ces gens-là auraient vite fait de leur idole un martyr. A coup sûr il aurait eu des avocats, à commencer par ici, sur notre sol. Parmi ceux qui pleurnichent sur le sort des internés de Guantanamo, et se taisent sur celui des prisonniers politiques, poètes, démocrates ou homosexuels SUR LA MEME ILE à quelques kilomètres. Parmi ces gens qui ont, il y a quelques années, prénommé leur nouveau-né Oussama. Ces pacifistes italiens que j’avais croisé à Rome le jour de la grande manifestation qui portaient un écriteau : « Oussama ti amo ». 

 Aujourd’hui, il faut se rappeler les crimes commis aux Etats-Unis bien sûr, mais aussi en Asie, en Afrique, en Europe. Je me rappelle ce 12 septembre qui fut en France presque un jour comme un autre. Une minute de silence, quelques discussions sur les lieux de travail. Et encore faudrait-il évoquer le niveau des discussions. L’antiaméricanisme primaire et viscéral de beaucoup d’entre nous s’en donnait à cœur joie. Rien n’a changé ici. J’ouvrais hier l’Humanité. La même haine vis-à-vis du monde anglo-saxon, même si le stalinisme a mis de l’eau dans son vin, et n’évoque plus « l’impérialisme yankee ». Je résume en deux mots : la CIA a fabriqué un jour ceux qu’elle combat aujourd’hui. Tout est dit. Un seul et unique ennemi : l’Amérique (et ses valets, Royaume-Uni, la France de Sarkozy, j’allais oublier Israël…). Certes les auteurs des crimes sont les terroristes, mais comme ces derniers n’existent que par la faute des méchants impérialistes, si vous cherchez la cause de tous les maux de la terre, suivez mon regard. Et pardonnez à ceux qui vous ont offensés, ils ne savent pas ce qu’ils font, ils sont comme des marionnettes entre les mains de la CIA, du FMI, du Pentagone, de Bruxelles… et certains le pensent mais ne le disent pas : du complot sioniste international. 

 Je suis d’accord avec eux sur un point. Oh comme j’aurais voulu que Ben Laden soit jugé ! Comme j’aurais voulu que Franco soit jugé, et Hitler, et Pinochet, Staline, Honecker… Il reste encore un espoir pour Castro, je croise les doigts. On aurait appelé les peuples à la barre. Ce que je dis est idiot. Ils ne seraient pas venus les peuples, car ils ont d’autres chats à fouetter, à commencer par leurs dictateurs locaux, choses qu’ils font très bien dans des conditions difficiles où rien n’est encore gagné. Révolutions qu’ils pratiquent avec mesure sans jamais invoquer le nom de ce criminel de guerre dont ils n’ont rien, mais absolument rien à faire.  

 Une page est tournée, mais c’est encore un gros volume qui est entre nos mains. Mais s’il vous plait, je m’adresse à nos angelots d’ici, cessez de pleurnicher et de pinailler sur les conditions de la mort d’une brute et pensez un peu aux hommes encore vivants. Et à ceux qui devraient l’être encore. 

02/05/2011

Balle tragique au Pakistan: 1 mort

 

 Ils vont dire que les Américains ne font que défaire ce qu’ils ont fait.

 Ils vont dire que la mort d’un terroriste ne résout rien, qu’une menace pèse encore et toujours sur le monde.

 Ils vont dire que le terrorisme ne puise pas sa force du fanatisme d’un chef, mais qu’il est une conséquence de la misère.

 Ils vont dire que la mort de Ben Laden ne règle rien, car pour eux le terrorisme islamiste est la réponse du berger à la bergère, la réponse des peuples exploités et affamés du tiers-monde face à l’arrogance des riches impérialistes occidentaux. 

 Bref, ils vont dire. 

 Ce sont les mêmes qui, le 12 septembre clamaient que ce qui s’était passé la veille à New-York , « c’était bien fait ! ». D’autres ne le disaient pas, mais le pensaient très fort. Des livres ont été publiés qui dénonçaient une supercherie, affirmant que l’attentat du 11 septembre était une effroyable imposture des services secrets américains.

 En Palestine, la foule criait sa joie, sous l’œil des caméras. J’entendis alors, tout près de moi, des propos étonnants. Que ces scènes de liesse n’auraient pas dû être montrées au public, car leur effet risquait de nuire à la cause palestinienne. 

 Trois mille personnes perdirent la vie ce jour-là, pour la plupart des travailleurs. Car le terrorisme islamiste ne s’en prend pas aux dictateurs, aux conducators, aux führers, aux Kadhafi et autres Castro. Il s’en prend aux peuples. 

 Ben Laden était la figure de proue d’une idéologie barbare dont l’objectif est la conquête du monde, par la charia, la mitraillette, les bombes, le fouet, la pendaison et les pierres. Il est mort. Cela nous permet de souffler un peu. De temps à autre les démocraties remportent quelques victoires. On ne va pas bouder notre plaisir. 

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