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15/02/2015

Les trois Rollei

Les trois Rollei.jpg

                                                                                             cliché M.Pourny

 

Quelques publicités:

 

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archives M.Pourny 

06/02/2015

Le Rollei Magic II

 

 Appareil reflex bi objectifs qui produit 12 clichés 56 x 56mm sur une pellicule 120 type Ilford PanF ou FP4 encore disponible aujourd’hui. C’est tout l’intérêt du Rolleiflex, sans qu’il soit un cas unique : à ma connaissance qu’ils soient de format 6x6, 6x7 ou 4,5x6, tous les appareils de moyen-format produits après les années cinquante sont opérationnels aujourd’hui, à condition bien sûr que leur état mécanique le permette. 

Le Rollei Magic II.jpg

                                                         cliché M.Pourny

 

Le boîtier (hauteur 140mm, largeur 85mm et profondeur 105mm) est comparable en dimensions à un reflex 24x36 type Pentax Spotmatic de la même époque (140 x 95 x 95mm avec objectif standard). Il est entièrement métallique, donc assez lourd, mais se tient bien en main, suspendu par sa courroie à hauteur de poitrine. 

Le Magic en mains.jpg

                                                          cliché M.Pourny

 

L’objectif de prise de vues est un Schneider Xenar de 75mm ouvert à 3,5. Diaphragme jusqu’à 22. 

L’objectif de visée est un Heidosmat de même ouverture, et bien sûr de même focale. 

Plusieurs accessoires peuvent s’adapter sur la baïonnette des deux optiques, bouchons, paresoleils, filtres, bonnettes d’approche, lentille à portrait, dispositifs grand-angle ou téléobjectif. 

L’obturateur Prontormat-S fournit les vitesses depuis le 1/30s jusqu’au 1/500°, plus la pose B. Il est central comme sur tous les Rollei bi objectifs et permet donc la synchronisation au flash à toutes les vitesses. 

Sur le devant de l’appareil, à gauche et à droite, de chaque côté des objectifs, deux boutons rotatifs. Celui de gauche (en regardant le sujet) commande la mise au point, couplée pour les deux optiques. Mais contrairement au Rollei classique la platine frontale qui supporte les objectifs reste fixe. Le système optique se déplace à l’intérieur de celle-ci. Sans accessoire, la mise au point s’étend de 1m à l’infini. 

Le deuxième bouton rotatif commande l’exposition. La position « Automatique » se justifie dans la plupart des cas, c’est tout l’avantage de cet appareil. Pour une utilisation plus créative, ou manuelle si l’on préfère, vitesses et diaphragme peuvent être déterminés séparément par une pression au centre de ce bouton. Si d’après la sensibilité du film et l’indication du posemètre, le réglage requis est : 1/30°s à f :11 et qu’on juge la vitesse trop lente, il suffit de tourner le gros bouton, la fenêtre indique 1/60° à f :8, puis 1/125° à f :5,6 et ainsi de suite. Diaphragmes et vitesses sont couplés, aucune erreur possible. 

La fenêtre du posemètre est située au sommet de la platine frontale. On peut lire les indications sur le dessus de l’appareil, un petit bouton moleté pas très pratique permet de régler la sensibilité du film utilisé, de 12 à 1600 ISO. Lors de la mesure, une aiguille indique l’indice de lumination (1) sur une échelle de 8,5 à 18. Il suffit alors de reporter cette valeur au centre de la fenêtre latérale (à main droite), pour que le couple vitesse/ouverture requis s’affiche. Rien de plus simple. Mais en pratique, cela implique une manipulation de l’appareil, car si vous le portez au cou verticalement comme on doit le faire, il vous faudra, pour lire les indications affichées sur le côté droit, soit vous contorsionner, soit le prendre à pleine main, le soulever horizontalement, puis après lecture, refaire le cadrage… Par contre, en mode automatique, aucune difficulté, en photographie en lumière artificielle non plus, il suffira de déterminer une fois pour toute l’ouverture en fonction de la distance et du nombre guide du flash. La glissière pour fixer le susnommé se trouve sur le côté gauche de l’appareil. Et là, mystère… Je ne l’ai jamais utilisée, et j’aimerais un jour connaître son usage, car la prise pour la connexion du flash se trouve en plein milieu de cette glissière ! J’utilise donc une barrette sur laquelle je fixe le Rollei et le flash électronique, les deux connectés par un câble. 

La visée se fait par le dessus, à hauteur de poitrine. On soulève le capuchon, découvrant le verre dépoli (quadrillé pour le contrôle des lignes, utile en architecture entre autres) bien protégé de la lumière incidente par les hauts volets latéraux. Le grain du dépoli est fin, l’image renvoyée par le miroir lumineuse, mais bien sûr inversée gauche-droite. Pour les sujets en mouvement, des enfants qui jouent ou qui courent par exemple, cela demande un peu d'habitude. Certes, on peut procéder différemment, en utilisant le viseur « sportif » : en ouvrant le petit volet dans la plaque supérieure du capuchon, en approchant l’œil du petit oculaire ouvert dans la partie arrière, le cadrage de la photo est possible…en gros. Seul avantage : l’image n’est plus inversée ! Mais alors attention à la parallaxe (voir Lubitel et Rollei Standard) au moment de déclencher, surtout pour les vues rapprochées, penser à incliner l’appareil vers le haut. Inconvénient inconnu des reflex mono objectif : cette foutue parallaxe. Ceci dit, le miroir fixe a aussi un avantage : le déclenchement est pratiquement inaudible et sans vibrations. 

L’armement : un tour de manivelle, et on la ramène à la butée. L’avancement du film à la vue suivante est effectué du même coup, on ne s’embarrasse donc pas pour lire les numéros des vues à travers une petite fenêtre rouge comme sur les vieux Rollei ou les Lubitel.

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                                                                                cliché M.Pourny

Le chargement se fait comme sur tous les reflex 6x6 bi objectifs, la photo nous montre deux Rollei dos ouvert. A noter quand même sur cet appareil la qualité de construction, la précision et l’ajustage des rouleaux, du presse film, de la fermeture du dos, on baigne dans la Deutsche Qualität…des années soixante en plus ! 

La beauté de l’étui en cuir est à la hauteur de celle de l’appareil, un coup de cirage et c’est reparti comme en 60. J’ai pris des photos avec cet appareil, mais seulement de mes petits enfants. J’m’en vais t’ressortir l’bijou de la vitrine, et faire du paysage. Je montrerai cela un jour. Jusqu’à présent, sauf pour le vieux Rollei (tirage à refaire), j’ai toujours tenu mes promesses. Je vais faire un effort pour animer ce blog plus régulièrement, je ne sais pas vous, mais avec l’âge on devient paresseux. Allez, à bientôt, amoureux des belles choses ! 

 

§ 

 

  1. Pour qu’un cliché soit correctement exposé, chaque point de l’émulsion sensible doit recevoir une certaine quantité de lumière. C’est la lumination. L’indice de lumination dépend de deux facteurs : l’intensité de la lumière reçue par le film, et la sensibilité de celui-ci. Exemple, temps gris, il pleut. Je lis sur le cadran du posemètre du Rollei : 

pour un film d’une sensibilité de 400 iso, indice : 13 ; exposition conseillée pour 1/60°: f 11

pour un film d’une sensibilité de 200 iso, indice : 12 ; exposition conseillée pour 1/60°: f 5,6

pour un film d’une sensibilité de 100 iso, indice : 11 ; exposition conseillée pour 1/60°: f 4

 

03/02/2015

Ne nous laissons pas bercer par les mots

 

 Des millions de français ont rendu hommage aux victimes des attentats. Ils ont manifesté leur attachement aux libertés, celle de la presse en particulier, à la démocratie. Il fallait bien ces événements pour réaliser -encore une fois- que la démocratie n'est pas un phénomène naturel. Menacée à ce point, on comprend qu'il faut la défendre. Quand nous sommes malades la santé n'a pas de prix. En trois jours, chômage, pouvoir d'achat et querelles idéologiques ont été balayés de la surface médiatique. Nous sommes devenus les champions de la lutte contre ceux qui s'en prennent au genre humain. Le réflexe Je suis Charlie est bon, beau, clair, enthousiasmant. 

 Il ne faut pas se laisser bercer par des mots. Et ceux que je lis et que j'entends depuis quelques jours m'inquiètent. Que l'islam n'est pas en cause, que les terroristes n'avaient rien compris, qu'ils avaient mal lu ou mal interprété le Coran, bref que la religion n'a rien à voir dans tout cela. Hier, la représentante d'un parti politique d'opposition déclarait que le problème était social, et rien que social. D'autres qui professaient cette théorie depuis des lustres, même s'ils le disent moins fort, le disent encore. Et puis il y a les dessins, humoristiques. Que viennent faire l'évêque et le rabbin dans ces représentations? Y eut-il parmi ces criminels des adeptes de l'intégrisme chrétien et juif ? Au-delà des crimes commis au mois de janvier, la démocratie française est-elle menacée par la propagation incontrôlée des fondamentalismes chrétien et juif ? Y a-t-il aujourd'hui une guerre sainte chrétienne en France, en Europe, en Afrique et en Asie ? Y a-t-il en France des lieux de cultes profanés par des juifs ? Des enfants musulmans obligés d'être accompagnés sur le chemin de l'école, car menacés par des fanatiques chrétiens et juifs ? Des sujets inabordables dans les écoles sous la pression insupportable de chrétiens, de juifs, d'agnostiques, de libres penseurs et de mécréants de toutes sortes ? 

 Non, il n'y a rien de tout cela. Par contre, il y a dix-sept personnes qui ont perdu la vie, victimes de fanatiques se réclamant d'Allah. Il y a aussi des filles et des femmes qui souffrent en silence, qui sont regardées alors qu'elles n'y sont pour rien. Il y a cette vieille dame qui fait ses courses, voilée et qui a peur car elle ne comprend pas. Cette femme qui est française depuis des décennies, dont le mari aujourd'hui décédé fut longtemps le roi du marteau piqueur, homme honnête et travailleur qui ne volait le pain de personne, mais qui passait pour les millions de lecteurs du petit parisien à l'époque pour un "raton", un "bougnoul", cette femme aujourd'hui, le moins que je puisse faire, c'est de lui rendre hommage. Je la respecte infiniment plus que l'autre là, son Charlie sous le bras, journal qu'il n'a jamais lu, et qu'il ne connaissait pas avant la fin du mois de janvier, ce drôle de gugusse qui a retenu une chose de l'événement: qu'il s'est engagé. 

 Je suis Charlie a tout envahi, tout conquis, on le placarde, des vignettes portant ces trois mots fleurissent partout. Dans mon village, on le cloue sur les portes d'entrée. On le dresse en totem. Je suis Charlie est devenu une pièce d'identité. Si vous ne l'arborez pas, on vous demandera bientôt pourquoi. Les gazettes régionales les plus réactionnaires l'impriment -en petits caractères- sur leurs unes. Vous le verrez bientôt sur les boîtes de conserves, sur les cartons d'emballage et les sacs poubelles. C'est sa place après tout, maintenant qu'il est devenu une raison de ne rien faire, de reprendre comme si rien ne s'était passé le train train quotidien, une raison -s'il en fallait encore une-de ne rien voir. 

 Mais les loups depuis des années ne sont plus à nos portes, ils ont leurs nids dans nos quartiers. Tout le monde le sait. Tout le monde trouve toutes les raisons de garder les yeux fermés au nom d'une multitude d'inventions sémantiques qui ne sont que des cache-misère: vivre ensemble, diversité culturelle, richesse venue d'ailleurs, France du mélange... Cet aveuglement qui est la partie visible de la lâcheté a des alliés de poids: les xénophobes et racistes de tout poil qui désignent l'islam comme ils exècrent l'étranger. Ce n'est pas chose facile de tenter de mettre un terme à la propagation d'une idéologie totalitaire et meurtrière quand surgissent à vos côtés des gens qui n'ont rien à y faire. Non, les défenseurs de la laïcité n'ont rien, mais alors absolument rien à voir avec l'extrême droite. En réalité, les alliances ne sont pas celles qu'on vous dit. Les partis institutionnels et ceux qui ne le sont pas s'entendent sans le dire pour... Oui pour quoi ? Pour maintenir les choses en l'état, les extrêmes parce qu'au fond, mis à part la construction de leurs chapelles, ils n'ont rien à proposer, les partis "républicains" parce que le maintien d'un statu quo est l'objectif de ceux dont la seule ambition est de conserver le pouvoir ou...de s'en emparer. 

 On ne peut s'empêcher de passer et repasser dans nos têtes les images de ces journées terribles, de penser aux victimes, aux dessinateurs, aux policiers, aux personnes tuées dans le magasin casher, à leurs familles qui souffrent. D'autres images sont insoutenables, bien qu'on ne les ait jamais vues, mais certains événements sont à ce point irrationnels qu'il n'y a que l'imagination humaine pour en comprendre la portée. Ces filles violées, réduites en esclavage, ces villageois exterminés, le fouet, les décapitations...au nom de quoi, au nom de qui ? Si comme on nous le dit ce sont des actes de fous, qu'on ose dire aussi que la foi aveugle, qu'elle peut conduire au fanatisme.

  

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