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15/07/2009

Fatima

 

 

  

 Les pompiers découvrent le corps calciné d’une jeune fille dans une cave de la banlieue lyonnaise. La tête de la victime est recouverte d’un sac en plastique. Un tuyau d’arrosage est enroulé autour de son corps. Elle a probablement été tuée par asphyxie, puis brûlée.

 

 Son frère est arrêté. Il porte des traces de brûlures sur les jambes, et les explications qu’il en donne sont « farfelues ». Il est mis en examen pour homicide volontaire.

 

 Voilà pour les faits.

 

 Le jeune homme de 17 ans est décrit comme « violent ». Il aurait agi pour des raisons familiales. On évoque par ailleurs « une famille avec des valeurs religieuses ». On est en droit de se demander ce que la religion vient faire dans cette tragédie ! D’ailleurs le procureur de la République, sage et prudent, a bien remis les choses en place :

"Il est dès lors prématuré … d'échafauder une quelconque hypothèse sur les mobiles... Rien ne permet de soutenir en l'état qu'il puisse y avoir une connotation religieuse".

 Selon des sources non officielles, on supputait que le jeune homme n’aurait pas accepté le mode de vie de sa sœur aînée. Visiblement, on supputait bien : on apprend –et la nouvelle fait l’effet d’une bombe !- que, suite à l’autopsie du corps de celle qu’on pensait être une victime, celle-ci avait eu un récent rapport sexuel avec son petit ami ! (à 21 ans, et sans que sa famille l’y ait autorisé)

 Cela n’empêche pas le mouvement Ni Putes Ni Soumises de dénoncer une fois de plus le machisme et la dégradation de la condition des femmes dans les quartiers !

Sans commentaire !

                                                              signé : L’avocat du Diable

 

§

 

Elle s’appelait Fatima.

 

Le plumitif qui a écrit ces lignes, je ne sais s’il est l’avocat du diable, mais le porte-parole de débiles dont la pensée ne dépasse pas le niveau de la prière, sûrement il l’est.

 

Des débiles encore trop nombreux, il suffit de lire leurs commentaires, de consulter leurs blogs, d’écouter leurs interviews, car ces gens-là savent profiter de la liberté que leur laisse la démocratie, liberté qu’ils refusent aux autres. Qu’ils refusent aux filles, aux femmes, à leur propre sœur. Jusqu’au meurtre.

 

Etonnante l’appréciation du procureur. Certes, on ne lui demande pas d’afficher des certitudes avant le démarrage de l’enquête. Mais affirmer d’emblée que

 

« Rien ne permet de soutenir en l'état qu'il puisse y avoir une connotation religieuse »

 

est déjà une façon de s’engager sur le chemin des certitudes, et de faire du tragique événement un cas isolé, l’œuvre d’un fou.

 

 On relève la même attitude chez certains commentateurs du procès des assassins d’Ilan Halimi : Fofana serait un déséquilibré, un fou, un cas particulier. Décidément, il y a dans nos banlieues un nombre grandissant de cas particuliers. Des jeunes filles brûlées aux homosexuels agressés, sans oublier les propos antisémites, machistes, homophobes, visiblement la violence des fous isolés fait des ravages.

 

 Et l’insistance des bonnes âmes à garder le silence, à rompre parfois en termes très mesurés celui-ci, n’est-elle pas une façon de dissimuler leur couardise, et de ne pas regarder la vérité en face : insensiblement mais sûrement, la République s’incline face au communautarisme, et au plus dangereux de tous : l’islamisme.

 

§

 

 

30/04/2009

Ilan pour mémoire

 

 Dans « Actualités Orange », un article sur l’ouverture du procès de Youssouf Fofana et des vingt-six autres accusés pour séquestration, torture et meurtre de Ilan Halimi :

 

 « Dans la salle des pas perdus, une petite trentaine de très jeunes juifs insultent des personnes qu'ils supposent être des proches des accusés. Quand la mère de Fofana sort de la salle, ils la poursuivent et la huent, débordant les forces de l'ordre. A l'extérieur du palais, un petit groupe hurle "Justice pour Ilan" ou "Fofana salaud". »

 

Pourquoi dire « de très jeunes juifs insultent... » ? Dire « des gens », « des jeunes » ou « de très jeunes gens » aurait été suffisant pour faire comprendre au lecteur que ces insultes étaient de trop. Résultat dans les commentaires, un lecteur qui semble de bonne foi admet que le principal accusé :

 

« …est un malade, mais (que) les juifs qui ont insulté les parents ne valent pas mieux… »

 

Passons sur la comparaison audacieuse entre des insultes d’une part et la mort d’un homme suite à une longue séquestration et des tortures, d’autre part. Là n’est pas mon propos aujourd’hui.

 

Pour le reste, cet internaute a bien raison quand il ajoute :

 

« …quand aux médias, continuez comme ça et vous ne ferez que mettre de l’huile sur le feu de l’antisémitisme »

 

§

 

A la radio, maintenant, sur le même sujet, la commentatrice présente Fofana, un homme obsédé par l’argent : « …de là… »  DIT-ELLE, son idée de s’en prendre à un juif !  Attention, c’est une journaliste professionnelle qui parle, ce n’est pas Fofana ! Elle nous dit : argent… de là…juif !

 

 La boucle est bouclée, tout le monde le sait, pas seulement Fofana et sa bande : les juifs sont riches. C’est logique que ces barbares s’en soient pris à un juif, puisque ces gens-là sont riches…

 

 Un poncif vieux comme le monde, auquel des Barbares historiques avaient ajouté le nez crochu, les griffes, le gros ventre, l’air sournois, et pourquoi pas le germe de  la peste noire. Et cela est dit sur un ton bon enfant à une heure de grande écoute (le matin à 8 heures).

 

 Il y a un débat chaque jour vers midi. A ma connaissance, aucun auditeur n’a relevé ce dérapage. Mais est-ce vraiment un dérapage ? Je commence à en douter dans ce pays où les criminels ont plus que les victimes droit à la parole, où l’antisémitisme est de plus en plus considéré comme une idée absurde et malvenue, alors que c’est un délit.

 

§