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23/10/2010

Chape de plomb sur le lycée

 

 Pendant les grèves des déprédations importantes sont commises dans un lycée (ce n’est pas le seul). Le proviseur publie sur le site internet de l’établissement les photos des dégâts subis. Voici le rapport établi par SOS-éducation (extraits) :

 « Il s'agit du seul exemple en France où un proviseur ait osé briser la loi du silence imposée par l'Éducation nationale.

Mais C. G. (le proviseur, NDLR) a subi de telles pressions qu'elle a été obligée, hier, de tout retirer du site officiel du lycée.

A l'heure où je vous écris, elles (les images NDLR) sont encore trouvables mais elles vont être supprimées d'un instant à l'autre. Si vous arrivez trop tard, vous pourrez néanmoins encore les voir sur le blog de SOS Éducation, où nous en avons publié des sauvegardes.

Cette affaire est emblématique de la folle politique menée par l'Éducation nationale, qui consiste à cacher au grand public ce qui se passe vraiment dans les établissements.

Dès le 18 octobre, C. G. faisait état des pressions qu'elle avait commencé à subir. Un «enseignant » l'accusait de faire « de la publicité pour le privé » en publiant les photos des incendies et des dégradations commises dans son établissement.

Nous avons alors réalisé que l'initiative de C.G. déplaisait fortement au Rectorat et à certains syndicats enseignants, et qu'elle allait être tuée dans l'œuf.

Nous avons donc immédiatement fait des sauvegardes des pages du site. Et en effet, quelques heures plus tard, les partisans de la chape de plomb avaient déjà triomphé !

Nous organisons une « Lettre au Recteur d'Amiens », dans laquelle nous lui faisons part de notre soutien à la démarche de Catherine Guichet, qui seule sauve l'honneur de l'institution. Si vous le souhaitez, vous pouvez co-signer cette lettre en cliquant ici.

Il est important qu'un très grand nombre de personnes signent avec nous, pour montrer au Recteur que notre point de vue est bien celui de la majorité des parents et des professeurs. En tant qu'adultes responsables, nous ne nous voilons pas la face devant la réalité de ce qui se passe dans les écoles.

Nous ne pensons pas qu'étouffer les faits fera progresser les choses. Nous pensons que seule la transparence permettra de s'attaquer à la violence qui mine nos écoles.

Enfin, par principe, nous sommes opposés à toutes les tentatives du pouvoir de balayer sous le tapis les faits qui ne l'arrangent pas. La France n'est pas (encore), une dictature militaire ! Si vous partagez notre désir que le public soit correctement informé sur ce qui se passe dans les écoles de la République, merci de signer notre lettre au Recteur d'Amiens.(…) »

 

Adresse du site :  www.soseducation.com

 

 

27/03/2010

Si je parle...

 Si je parle on brûle ma voiture. Voilà ce qu'on entend à sept heures du matin à la radio. Ensuite, calme plat. C'est à Sevran, Seine-st-Denis. Deux bandes s'affrontent, des blessés, l'un d'eux dans le coma. Trafic en tous genres, drogue. Une habitante parle (à sept heures, je le rappelle, après on ne l'entendra plus). Elle dit qu'ils s'installent dans le hall de l'immeuble, table et chaises, les clients arrivent, transactions, bref la routine. En termes clairs, la pègre a pris possession des lieux. A sept heures du matin, encore mal réveillé, on se demande si la république existe encore. Sur place, les gens normaux se taisent, l'omerta est la règle (1).

 

 Le maire parle : non, ce n'est pas un problème de noirs ou d'arabes (réponse au journaliste qui faisait la liaison avec les propos d'Eric Zemmour), c'est un problème social. A mi-mot, contre celui qui évacuerait le problème social, on sent poindre l'accusation de racisme. La suite vous la connaissez, on a droit au discours sur le chômage, le mal-être, la banlieue défavorisée, l'absence de police de proximité, la prévention, tout le monde est gentil, c'est la faute à la société... l'impérialisme américain a eu chaud, pour un peu il était responsable de l'altercation. Bref, le maire n'a rien dit, c'était la cassette enregistrée qu'on entend depuis que les représentants de la république ont décidé que la France devrait s'accommoder du mélange entre les gens honnêtes et les trafiquants de drogue. Ils ne le disent pas comme ça, mais le résultat est que la ménagère qui rentre chez elle doit dire trois fois pardon, baisser les yeux et s'excuser d'exister.

 

 Je parlais d'omerta dans le quartier, à l'évidence la politique du laisser faire menée par nos angelots suppose la loi du silence au niveau national. Une radio comme France-info si prompte à dénoncer les bavures policières -ce qui est tout à son honneur- reste muette comme une carpe dès qu'il s'agit d'évoquer la violence entre les bandes, sinon pour en rendre responsable le monde entier sauf les bandes en question. Les dégradations dans les transports, dans les établissements publics, les incivilités, l'absentéisme scolaire, le vol d'un portefeuille, le viol en réunion, l'agression d'un professeur, ne cherchez pas : c'est la Société qui est responsable de tous ces maux. Si le professeur se fait agresser, la faute en revient au nombre insuffisant de surveillants. Le trafic de la drogue et le règne des caïds dans les quartiers ? C'est à cause de l'absence de police de proximité... Je voudrais les y voir, nos diplômés de l'ENA, faire le pied de grue le soir à Sevran, quand les clients arrivent. L'absentéisme scolaire ? Parlez donc de porter atteinte aux saintes allocations familiales... non, vous faîtes fausse route, les parents n'y sont pour rien. Leurs enfants, ils ne les ont pas faits exprès.

 

« Rien ne ressemble plus à un innocent qu'un coupable qui ne risque rien. » disait Tristan Bernard.(2)

 

  Du secrétaire général au militant de base, on cultive le culte de l'irresponsabilité, dans presque tous les partis. Oui, presque. Le Front national peut se frotter les mains. Ses meilleurs alliés sont les délinquants, car les grands de ce monde, ceux qui ont voix au chapitre, aux télés et aux radios, ont décidé que les délinquants n'en étaient pas, mais qu'ils étaient des victimes d'un système social qui les a oubliés. Quand aux victimes, les vraies, surtout, chuuuut ! n'en parlons pas, ne troublons pas le sommeil de nos élus. Un sommeil troublé seulement par ceux qui n'ont toujours tenu de discours que celui de la haine, et qui, pour des raisons purement électorales sont montrés du doigt par ces diplômés de l'ENA dont l'angélisme politique est une machine à fabriquer du Front National.

 

                                                                §

  

(1) omerta n. f. Loi du silence, imposée par une mafia. © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001

(2) L'enfant prodige du Vésinet

 

15/07/2009

Fatima

 

 

  

 Les pompiers découvrent le corps calciné d’une jeune fille dans une cave de la banlieue lyonnaise. La tête de la victime est recouverte d’un sac en plastique. Un tuyau d’arrosage est enroulé autour de son corps. Elle a probablement été tuée par asphyxie, puis brûlée.

 

 Son frère est arrêté. Il porte des traces de brûlures sur les jambes, et les explications qu’il en donne sont « farfelues ». Il est mis en examen pour homicide volontaire.

 

 Voilà pour les faits.

 

 Le jeune homme de 17 ans est décrit comme « violent ». Il aurait agi pour des raisons familiales. On évoque par ailleurs « une famille avec des valeurs religieuses ». On est en droit de se demander ce que la religion vient faire dans cette tragédie ! D’ailleurs le procureur de la République, sage et prudent, a bien remis les choses en place :

"Il est dès lors prématuré … d'échafauder une quelconque hypothèse sur les mobiles... Rien ne permet de soutenir en l'état qu'il puisse y avoir une connotation religieuse".

 Selon des sources non officielles, on supputait que le jeune homme n’aurait pas accepté le mode de vie de sa sœur aînée. Visiblement, on supputait bien : on apprend –et la nouvelle fait l’effet d’une bombe !- que, suite à l’autopsie du corps de celle qu’on pensait être une victime, celle-ci avait eu un récent rapport sexuel avec son petit ami ! (à 21 ans, et sans que sa famille l’y ait autorisé)

 Cela n’empêche pas le mouvement Ni Putes Ni Soumises de dénoncer une fois de plus le machisme et la dégradation de la condition des femmes dans les quartiers !

Sans commentaire !

                                                              signé : L’avocat du Diable

 

§

 

Elle s’appelait Fatima.

 

Le plumitif qui a écrit ces lignes, je ne sais s’il est l’avocat du diable, mais le porte-parole de débiles dont la pensée ne dépasse pas le niveau de la prière, sûrement il l’est.

 

Des débiles encore trop nombreux, il suffit de lire leurs commentaires, de consulter leurs blogs, d’écouter leurs interviews, car ces gens-là savent profiter de la liberté que leur laisse la démocratie, liberté qu’ils refusent aux autres. Qu’ils refusent aux filles, aux femmes, à leur propre sœur. Jusqu’au meurtre.

 

Etonnante l’appréciation du procureur. Certes, on ne lui demande pas d’afficher des certitudes avant le démarrage de l’enquête. Mais affirmer d’emblée que

 

« Rien ne permet de soutenir en l'état qu'il puisse y avoir une connotation religieuse »

 

est déjà une façon de s’engager sur le chemin des certitudes, et de faire du tragique événement un cas isolé, l’œuvre d’un fou.

 

 On relève la même attitude chez certains commentateurs du procès des assassins d’Ilan Halimi : Fofana serait un déséquilibré, un fou, un cas particulier. Décidément, il y a dans nos banlieues un nombre grandissant de cas particuliers. Des jeunes filles brûlées aux homosexuels agressés, sans oublier les propos antisémites, machistes, homophobes, visiblement la violence des fous isolés fait des ravages.

 

 Et l’insistance des bonnes âmes à garder le silence, à rompre parfois en termes très mesurés celui-ci, n’est-elle pas une façon de dissimuler leur couardise, et de ne pas regarder la vérité en face : insensiblement mais sûrement, la République s’incline face au communautarisme, et au plus dangereux de tous : l’islamisme.

 

§