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05/08/2011

Nadia El Fani, réalisatrice de...

 

 

... « Ni Allah ni Maître » est menacée de mort pour avoir affirmé qu’elle était athée. Son manifeste est rendu public sur le site de Ni putes ni soumises. 

 De quel droit peut-on interdire à quiconque de penser et de s’exprimer librement ?  

 Républicains, laïques, libres penseurs, femmes, hommes, de droite, de gauche ! Réveillons-nous !  

 Non, décidément non, l’islam n’est pas soluble dans la démocratie. Et ceux qui disent qu’il n’y a pas péril en la demeure, que les menaces en question proviennent des fondamentalistes, que la Tunisie est loin de chez nous, devront bien admettre un jour que les extrémistes sont les extrêmes de quelque chose.  

 Il y a des gens ici pour qui le respect de la diversité culturelle vaut toutes les bassesses, toutes les capitulations. Mais les principes républicains, la laïcité n’impliquent pas un refus ni un rejet des différentes cultures. Ce que la république a établi par contre, c’est le droit pour le citoyen de penser, de s’exprimer, de s’informer, de pratiquer ou non un culte sans nuire à la liberté et au droit des autres. 

 Non la Tunisie n’est pas dans un autre monde, elle est là, tout près vraiment tout près. Le combat des démocrates tunisiens est le nôtre. 

 Rendez-vous sur le site :

 

http://www.niputesnisoumises.com/

 

 

 

 

 

 

16/04/2011

Appliquer la loi !

 

 

 Ah ça, pour débattre, on est les plus forts ! Identité nationale, euthanasie, éducation, laïcité, islam… on est les plus forts. Et chaque fois, après avoir quelque peu distrait le peuple qui en a bien besoin le pauvre, le débat se tarit en eau de boudin.  

 Que n’a-t-on pas disserté sur la nécessité de mettre un terme aux souffrances de personnes condamnées par une maladie incurable, que n’a-t-on pas dit ! Il suffit que quelques politiciens zélés se constituent porte-parole de la lumière divine pour qu’une loi soit votée qui enterre la question avec la bénédiction des grenouilles. De bénitier elles vinrent alors, nous dire tout le bien qu’il faut penser des soins palliatifs protecteurs de la Vie qui nous est donnée par le Très-Haut, en d’autres termes qu’il faut souffrir pour être mort. 

 Pour l’éducation, le débat s’est engagé dès le départ sur une voie de garage : par l’annonce de massives suppressions de postes. Avec trente élèves par classe, les enseignants n’auront pas le loisir de participer aux discussions. Mais ce n’est pas grave. Les personnes les plus concernées seront : les inspecteurs, les ministres, les chercheurs du CNRS, les auteurs des manuels scolaires, les journalistes, les associations loi de 1901, les partis politiques, les syndicats, le MRAP, éventuellement un évêque et un imam, aujourd’hui la porte est ouverte à tous les vents. Peut-être nous faudra-t-il un jour inviter un marabout, pour éviter d’être accusé de racisme. Aucune de ces personnes n’a encore été poignardée par un élève en mal d’être, la distance qui sépare ces notables de la vie réelle est garante de leur objectivité dans ce débat crucial pour l’avenir de la république. 

 La laïcité gêne tout le monde. C’est vieux, c’est moche, il faut lessiver tout ça. Il y en a que ça arrange et non des moindres, surtout dans les quartiers politico-religieux des favorisés. L’islam glisse son ticket, la calotte de souche française profite du portillon ouvert. Introduction des religions à l’école… Mais non, seulement de l’Histoire des Religions ! Ah ? On n’apprenait pas l’histoire auparavant ? Certes oui, mais sans insister suffisamment sur son aspect saint : la lutte contre les suppôts de Satan, la belle aventure des Croisades, la conquête humanitaire des Amériques et cette touchante complicité entre sauvages et chrétiens, l’amitié séculaire indéfectible entre les religieux du Livre. Trop souvent nos professeurs négligent de mettre en lumière les découvertes scientifiques fondamentales qui ont fait de nous ce que nous sommes, et qui n’auraient pu être accomplies sans l’apport fondamental de la Sainte Eglise apostolique et romaine, sous l’étendard papal. Dans un esprit ouvert autant qu’œcuménique, il n’est pas interdit de penser que bientôt nos chers enfants apprendront à lire ces pages magnifiques des Saintes Ecritures, dans leurs versions chrétienne et coranique. 

 Quand à l’islam, en France il n’existe pas. Ou si peu. D’ailleurs, tout le monde est très gentil. Il n’y a donc pas lieu d’un débat. 

 Celui sur l'identité nationale conformément à son titre a été centré dès le départ sur l'idée d'appartenance à la nation. En conséquence, la parole fut donnée sans limites aux franchouillards de tous horizons, gens du terroir et gens du cru si bien chantés par le poète dans sa ballade des gens qui sont nés quelque part. Porte ouverte à tous les populismes de droite et de gauche réunis, qui considèrent la France comme le plus beau pays du monde, qui sa gastronomie, qui ses grands crus, qui ses grandes écoles, qui ses services publics, qui sa sécurité sociale, qui ses droits de l’homme, qui ses centrales nucléaires sécurisées, qui son air pur, bref, un jardin des Délices qui doit rester bien à l'abri entre ses frontières hexagonales. 

 Pour moi, aujourd'hui, ce qui est en cause, ce n'est ni la France ni la couleur de la peau des gens, c'est la démocratie et la république, les droits des femmes et l’avenir des filles, les libertés, toutes les libertés, de croire et de ne pas croire, droit de mourir dans la dignité, droit de choisir librement son partenaire sexuel, droit de caricature et de blasphème.  

 Et si l’on veut réellement sauvegarder la démocratie et la république, y a-t-il lieu d’un débat ? Commençons par appliquer la loi de séparation du religieux et de l'état. Mais pour cela, il faudrait que nos hommes politiques aient le courage de défendre ce que nos parents et grands parents ont conquis au prix de mille sacrifices. J'y crois encore.  

§ 

05/03/2011

Votre Sainte Eglise n'a pas de leçon de laïcité à donner à l'islam

 

 Si on pouvait en finir avec les racines ! Mais quelles racines Monsieur Sarkozy ? Chrétiennes ? Mais que m’importe le baptême de Clovis ? Dois-je rappeler tout le mal que votre sainte Eglise a fait au peuple ? à la France ? au monde ? A-t-on oublié avec quel acharnement Elle s’est employée à défendre la monarchie et ses privilèges quand un peuple affamé se préparait à transformer un pays et le monde ? Avec quelle violence, alors en pleine force de l’âge, Elle infligea tortures et peine de mort aux esprits éclairés, scientifiques, philosophes et aussi ne l’oublions pas, chrétiens dont la foi sincère mais non conforme au dogme était jugée hérétique ? Doit-on rappeler les conversions forcées, la persécution des juifs à la veille des croisades et encore après, et rappeler les dragonnades, le sort réservé aux protestants après la révocation de l’édit de Nantes ? Et rappeler quel fut Son rôle pendant le deuxième conflit mondial et le génocide nazi ? 

 Voyez-vous, si le peuple français cherche ses racines, je ne souhaite pas qu’il les cherche dans cette direction. De ce côté, il y eut trop d’intolérance, d’aveuglement, de violence. Des racines ? Un terme qui convient aux végétaux, pas aux êtres humains que nous sommes devenus, par l’évolution, l’expérience, l’intelligence, la mobilité, la liberté. Je suis certain Monsieur, que nous devons plus à Périclès qu’à Clovis. Plus à Socrate qu’à Thomas d’Aquin. Plus au courage de Jean Moulin qu’au silence de Pie XII. Plus à l’auteur de « L’esprit des lois » qu’au « préposé général » de la compagnie de Jésus porte-parole de l’absolutisme.  

 Si des racines sont à chercher, c’est au pied, en baissant la tête. La France ferait mieux de se souvenir, oh là attention, pas de ces héros de champs de bataille qui ont semé la mort sur l’Europe et outre-mer, non, pas des Louis XIV ou Napoléon, monstres qui seraient aujourd’hui présentables devant un Tribunal Pénal International, non. Ceux-là ne méritent pas qu’on se souvienne. Mais qu’on rappelle les vrais héros, ceux qui, contre une terrible adversité, ont mis leur esprit au service de la paix, de la tolérance et du progrès humain. Il y en a des milliers dont les corps reposent sous notre sol. Et ceux-là, Monsieur, au-delà de tout chauvinisme, ne sont pas tous français. Il y en a des milliers, Américains, Britanniques, Africains qui se sont battus, ici, pour qu’aujourd’hui un président de la république soit élu par un peuple, un peuple disposant de toutes les libertés.  

 Si une religion à but totalitaire menace aujourd’hui laïcité et démocratie dans notre pays et sur le continent, ce n’est pas en faisant l’apologie d’une autre que nous l’arrêterons. Votre Sainte Eglise n’a pas de leçon de laïcité à donner à l’islam. Et de dire cela ne m’empêche pas de respecter les chrétiens sincères, s’ils pratiquent leur culte en privé, et s’ils se défendent d’affirmer que ce sont là mes racines.