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19/05/2012

Mais quelle diversité ?

 

 

 

 Qui divise les hommes ? Les libres penseurs ? Les athées ? Les humanistes ? Certainement pas. Et pas plus les croyants de bonne foi –il y en a- qui pratiquent leur religion sans en imposer aux autres, et surtout sans prescrire quoi que ce soit concernant la conduite des autres. Respecter la diversité du monde, d’accord, et même s’en réjouir. Mais pas les multiples facettes de l’ignorance. Si les hommes avaient su, les religions ne seraient jamais sorties d’où elles viennent. Du cerveau de quelques illuminés assoiffés de pouvoir. Depuis le premier sorcier qui a prétendu lire dans les étoiles ou les entrailles des animaux, jusqu’aux papes et ayatollahs qui prescrivent comment il faut vivre (et aussi comment il faut mourir), les religions n’ont pas cessé de pomper l’air à l’humanité. Qu’elles ne nous donnent pas des leçons de diversité, car elles disent toutes la même chose ou à peu près : qu’il faut courber l’échine, suer pour survivre, accepter l’injustice car les derniers seront ceci cela…, accoucher dans la douleur, supporter jusqu’au bout, et quel bout, les souffrances des maladies incurables, voiler la moitié de l’humanité, exciser les petites filles, contrôler et même fermer les écoles et beaucoup d’autres choses peu réjouissantes. 

 On dit que dans certaines villes pas loin de chez nous, on prévoit la construction de plusieurs mosquées pour répondre aux besoins des différentes mouvances musulmanes ? Chaque jour nous apporte dans ce pays de nouvelles surprises qui ne vont jamais dans le sens du raisonnable. Elle a bon dos la diversité dont on nous rabat les oreilles. Satisfaire les multiples facettes de la sottise élevée au rang de religion n’a rien à voir avec l’esprit de tolérance, encore moins avec l’humanisme. J’appellerais cela plutôt de la couardise. Ceux qui sont en charge de la république n’agissent plus selon la raison, mais selon les pressions qui s’exercent sur eux.

 

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20/04/2012

Si les civilisations se valent ?

 

 Les propos du ministre affirmant que toutes les civilisations ne se valent pas visaient les états musulmans, l’orient de façon générale. L’argument qu’on pourrait lui opposer est que le pire de tous les crimes a été commis en occident, au XX° siècle. Un crime commis contre des millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui avaient le tort d’être nés. N’allons pas chercher ailleurs qu’en occident l’origine du nazisme. Le communisme aussi a son berceau en occident même s’il perpétua et perpétue toujours ses crimes jusqu’en Asie. Mais à moins de dire –ce que certains ont fait- que c’est l’âme allemande, l’âme russe qui sont criminelles et de plonger ainsi dans la xénophobie, on doit reconnaître que nazisme et communisme sont affaires de politique, de crise économique et politique, pas de civilisation. Une fois le nazisme vaincu et le communisme rejeté l’Allemagne renoua avec la démocratie et les libertés qu’elle avait connues avant les dictatures.(1) 

 Selon le dictionnaire, une civilisation est un « ensemble des phénomènes sociaux, religieux, intellectuels, artistiques, scientifiques et techniques propres à un peuple et transmis par l’éducation ». exemples : civilisations grecque, chinoise, occidentale. Civilisations précolombiennes. © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001 

 Nazisme, fascisme ou communisme ne sont pas propres à tel ou tel peuple. Pas plus qu’il n’y a de tendance allemande au nazisme, il n’y a de prédisposition russe au communisme. Il n’y a pas de civilisation allemande ou russe, tout au plus des coutumes, et une multitude de façons de penser, de croire, de vivre. Et même dans le cas de la Russie où une religion l’emporte sur les autres, il est encore possible de ne pas y adhérer, de ne pas suivre ses recommandations. Et le pouvoir en place –si critiquable soit-il- n’est ni le représentant ni le chien de garde d’une idéologie. Mais là où depuis des siècles il est dans l’ordre des choses de couper la main d’un voleur ou de lapider une femme adultère, reconnaissez qu’il ne s’agit pas de la lubie ou du programme politique d’un fou ou d’un tyran de passage. C’est bien un fait de civilisation. 

 Mais attention ! Ce n’est pas bien de dire que les civilisations ne se valent pas, c’est incorrect politiquement. Pourtant, on admet facilement que les civilisations ne se valent pas toutes dans le temps. Est-il interdit de dire que la civilisation occidentale au vingt et unième siècle est plus respectueuse des droits humains que celle d’avant la révolution française ? Et même qu’elle lui est supérieure eu égard à la place qu’elle réserve aux femmes, au droit du travail, aux devoirs envers les enfants, à l’instruction publique, à l’exercice de toutes les libertés, sans parler de l’abolition de l’esclavage ? 

 Si les civilisations ne se valent pas dans le temps, pourquoi se vaudraient-elles dans l’espace ? Pourquoi serait-il interdit de dire qu’une civilisation du vingt et unième siècle qui ne respecte pas ses femmes, qui impose le mariage d’une jeune fille avec l’homme qui l’a violée, qui confond éducation et bourrage de crâne, qui prive son peuple des libertés, qui fouette, qui ampute, qui décapite, qui interdit tous les cultes sauf un, je ne vois vraiment pas pourquoi on s’interdirait de considérer cette civilisation comme inférieure, pire : condamnable. Et on nous parle de droit à la différence ? Mais de quels droits disposent les filles, les femmes, les chrétiens, les libres penseurs et les démocrates dans les états sous domination islamique, sinon celui de se taire ?  

 Car ces gens pour qui tout ce qui vient d’ailleurs est béni des dieux, qui s’indignent dès qu’on met en doute les « valeurs » d’une civilisation autre que la leur oublient que le mépris des droits humains se fait toujours au détriment des innocents. Nos angelots d’ici toujours prêts à bondir dès qu’on touche un cheveu d’un jeune délinquant auteur d’une agression à main armée font la sourde oreille quand sur un autre continent une femme portant un pantalon est condamnée à cinquante coups de fouet. Ils ont l’ouïe sélective, mais c’est un mal connu, et –pour rendre hommage à André Theuriet- depuis belle heurette dans mon pays. 

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(1) La sortie du totalitarisme communiste est plus laborieuse car le système qui est issu du mouvement ouvrier et se présente comme le porte drapeau des intérêts des travailleurs est plus pernicieux et imprègne plus les consciences. Bien que le régime ait tué ou déporté des millions d’individus et même de peuples, on peut encore se déclarer communiste dans nos démocraties sans encourir les poursuites qu’encourrait un nazi déclaré. Ce sera plus long, mais la Russie renouera avec la démocratie et les libertés.

  Ce sera plus long aussi car suite aux années de privation, l’irruption brutale du capitalisme contribue à la formation d’une société dans laquelle les individus n’ont d’autre but que l’enrichissement personnel, où rien n’importe plus que la consommation et la seule poursuite des biens matériels. Pour reprendre une idée de Jean Ferrat, les portes du jardin zoologique se sont ouvertes, mais c’est pour laisser en pleine jungle ces gens, libres mais désemparés. 

 

18/01/2012

De la discrimination acceptable entre les citoyens

 

« L’Etat chrétien exige pour la jouissance de certains droits la condition de la religion. Il ne suffit pas qu’une personne soit ressortissante de cet Etat. Et rien d’étonnant à cela car l’Etat est libre de la réglementation de la jouissance juridique des citoyens… L’Etat chrétien considère le critère religieux comme la base de discrimination acceptable entre les citoyens en ce qui concerne certains droits, en raison de la qualité chrétienne de l’Etat et du fait que ce droit empêcherait de violer les normes du christianisme. Or celui-ci exige pour la jouissance de certains droits la condition de l’appartenance à la religion chrétienne. »  

 Ben dis donc, ça va jaser! Sûr que le MRAP et SOS-racisme vont monter au créneau. Une déclaration de l’aile droite tendance dure de la fraction jusqu’auboutiste des fondamentalistes catholiques favorables au rétablissement en France d’une monarchie de droit divin ?   

 Mais non, c’est un jeu ! Remplacez « chrétien » par « islamique », « christianisme » par « islam », « religion chrétienne » par « islam », et vous avez sous les yeux une idée –en négatif-  du statut des non-musulmans (dhimmis) en pays musulman. (1) Voici donc ce qu’il fallait lire : 

« L’Etat islamique exige pour la jouissance de certains droits la condition de la religion. Il ne suffit pas qu’une personne soit ressortissante de cet Etat. Et rien d’étonnant à cela car l’Etat est libre de la réglementation de la jouissance juridique des citoyens… L’Etat islamique considère le critère religieux comme la base de discrimination acceptable entre les citoyens en ce qui concerne certains droits, en raison de la qualité islamique de l’Etat et du fait que ce droit empêcherait de violer les normes de l’islam. Or l’Islam exige pour la jouissance de certains droits la condition de l’appartenance à l’Islam. » 

 Ouf ! Pardon de vous avoir fait peur, vous les francs-tireurs combattants du multiculturalisme, il n’y a toujours pas en France d’exigence particulière et surtout pas religieuse pour accéder à la citoyenneté. Et contrairement à certains pays musulmans où la construction des églises est interdite (Arabie Saoudite, Yémen), nos élus vont poursuivre la construction de mosquées en contournant allégrement la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. 

 Chez nous, les chrétiens pourront toujours se convertir à l’islam sans tomber sous le coup d’une condamnation pour apostasie. 

 Et pendant ce temps, dans un silence de cathédrale c’est le cas de le dire- scrupuleusement respecté par les médias français, les chrétiens d’Orient sont persécutés, ceux du Nigeria massacrés. Sur France-info, quand on évoque les « événements » dans ce pays, on parle de conflits interethniques, ou interreligieux. On ne dit pas que les attentats meurtriers sont commis par des islamistes, autant que possible on évite le mot dans lequel figure les cinq lettres islam. On dit : la secte Boko Haram. Au nom de Dieu clément et miséricordieux, chuuuuuuuut ! On pourrait froisser les cinq millions de musulmans qui sont déjà, tout le monde le sait, farouchement persécutés dans notre pays.

 

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(1) extrait du livre de l’Egyptien A.K. Zeidan : « Le statut des dhimmis en pays d’Islam » (1963) cité par Œuvre d’Orient, Les chrétiens de France au service des chrétiens d’Orient, juillet-août-septembre 2010, n°760, p.366.