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08/05/2010

Piqûre de rappel pour marxistes ayant la mémoire courte

 

Candidate présentée voilée aux élections régionales,

silence sur la burqa,

silence sur la prolifération des mosquées,

silence sur les prières dans l'espace public,

silence sur le régime policier des ayatollahs,

silence sur les atteintes aux droits des femmes dans les pays musulmans,

solidarité affichée avec le Hamas et le Hezbollah,

 

bizarrement l'extrême gauche ne s'émeut des atteintes à la laïcité que lorsqu'elles sont le fait de l'église catholique. Tiens donc ! Les religions ne seraient-elles pas toutes des obstacles à l'émancipation de l'humanité ?

 

 Ces révolutionnaires qui -encore récemment- brandissaient le petit livre rouge, les œuvres de Lénine ou de Trotsky, certains même nous donnant des leçons de marxisme, semblent avoir la mémoire courte. C'est d'autant plus inexcusable, que je suis bien certain que traînent encore sur leurs étagères quelques livres du bon vieux Marx qui, sur la question religieuse était on ne peut plus clair. C'est pourquoi l'idée m'est venue de retourner dans mes livres pour m'assurer que je ne rêvais pas, que l'esprit des Lumières avait bien éclairé leurs écrits, qu'ils avaient affronté en philosophes matérialistes qu'ils étaient, la question religieuse.

 

 Malheureusement, je n'ai pu mettre la main sur le livre en question, « Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel », il a probablement trouvé refuge sur une étagère chez un ancien compagnon d'idée, tant mieux pour lui, qu'il en fasse bon usage. Je me suis rabattu sur la version anglaise, la seule dont je dispose, j'ai donc dû traduire, mais n'étant pas un spécialiste de cette langue, je recopie ici d'abord le texte en anglais, extrait de : « Marx § Engels.- Basic writings on Politics and Philosophy, edited by Lewis S.Feuer, New York 1959"

 

 

 "Man makes religion, religion does not make man. In other words, religion is the self-consciousness and self-feeling of man, who either has not yet found himself or has already lost himself again. But man is no abstract being, squatting outside the world. Man is the world of man, the state, society. This state, this society produce religion, a perverted world consciousness, because they are a perverted world. Religion is the general theory of that world, its encyclopaedic compendium, its logic in a popular form, its spiritualistic point d'honneur, its enthusiasm, its moral sanction, its solemn completion, its universal ground for consolation and justification. It is the fantastic realization of the human essence because the human essence has no true reality. The struggle against religion is therefore mediately the fight against the other world, of which religion is the spiritual aroma.

 Religious distress is at the same time the expression of real distress and the protest against real distress. Religion is the sigh of the oppressed creature, the heart of the heartless world, just as it is the spirit of an unspiritual situation. It is the opium of the people.

 The abolition of religion as the illusory happiness of the people is required for their real happiness. The demand to give up the illusions about its condition is the demand to give up a condition which needs illusions. The criticism of religion is therefore in embryo the criticism of the vale of woe, the halo of which is religion."

 

 L'homme fait la religion, la religion ne fait pas l'homme. En d'autres termes, la religion est la conscience de soi et le sentiment que l'homme a de lui-même, quand celui-ci ne s'est pas encore trouvé, ou s'est déjà à nouveau perdu. Mais l'homme n'est pas un être abstrait, hors du monde. L'homme est le monde de l'homme, l'état, la société. Cet état, cette société produisent la religion, conscience d'un monde perverti (1), parce qu'ils sont un monde perverti. La religion est l'idée générale de ce monde, son abrégé encyclopédique, sa logique à destination du peuple, son sommet spirituel, son enthousiasme, sa sanction morale, son achèvement solennel, un espace universel propre à consoler et à justifier. C'est la réalisation fantastique de l'essence humaine précisément parce que l'essence humaine n'existe pas. La lutte contre la religion est par voie de conséquence le combat contre l'autre monde, duquel la religion est l'arôme spirituel.

 La détresse religieuse est à la fois l'expression d'une détresse réelle et la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de l'opprimé, le cœur d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit d'une situation dépourvue de toute spiritualité. Elle est l'opium du peuple.

 L'abolition de la religion comme bonheur illusoire du peuple est nécessaire pour accéder au bonheur réel. L'exigence d'en finir avec les illusions justifiant sa condition, c'est l'exigence de mettre fin à une condition qui a besoin de ces illusions. La critique de la religion est donc au cœur(2)  de la critique de la Vallée des larmes (3), dont la religion est le halo.

 

(fin de citation)

 

  • (1) ou inversé, ou renversé?
  • (2) mot à mot: à l'état embryonnaire;
  • (3) le monde réel, terrestre;

 

Ce n'est pas tous les jours que je suis amené à faire l'apologie du marxisme -je pense surtout aux applications qui en ont été faîtes-, mais là, chapeau. Ce sont des paroles de visionnaire. En relisant ces lignes, je ne peux m'empêcher de faire le rapport avec le rôle joué par les associations caritatives pratiquement toutes infiltrées (en Europe) par les églises chrétiennes, et qui par charité évitent au peuple de réclamer justice, je pense aussi à la doctrine sociale réactionnaire de l'Eglise, et bien sûr à la bêtise islamiste élevée, grâce à la complicité des gauches en Occident, au rang de religion respectable. Je vous renvoie aux propos de madame Buffet (communiste ?) qui, à propos du barbu polygame et des poursuites engagées, accusait le gouvernement d'opération politicienne, et souhaitait que les musulmans de France puissent pratiquer leur culte en paix.

 

§

05/05/2010

Etre pieux, ce n'est pas...

... se montrer souvent voilé, tourné vers une pierre, s'approcher de tous les autels, se prosterner sur la terre, ouvrir les paumes de ses mains devant les sanctuaires des dieux, inonder les autels du sang des animaux à quatre pieds et lier les souhaits aux souhaits. C'est plutôt pouvoir considérer toutes choses d'un esprit pacifié.

Lucrèce (98 à 55 av JC) De la nature des choses

20/02/2010

Ce n'est pas la loi qui est liberticide. C'est la religion.

« chiens de garde du système ! »

« idiots utiles du sarkozysme ! »

« détracteurs perpétuels ! »

« sycophantes professionnels ! »

« sites internet qui ne représentent qu'eux-mêmes et encore ! »

« fêlés de la toile ! »

« délateurs (qui) ont un rouleau de la Thora ou un crucifix dans l'oreille ! »

« aboyeurs de service ! »

« beaufs » !

« connards ! »

« Torquemada de banlieue, Vychinski d'opérette ! »

« censeurs ! »

 

Voici comment sont désignés ces « chiens de garde du système » que sont les partisans d'une loi interdisant le port de la burqa. Frappant, n'est-ce pas ? C'est le langage adopté non par le capitaine Haddock, mais par Christian Eyschen, en page d'accueil (si l'on peut dire !) du site de la Fédération Nationale de la Libre Pensée. Soyons juste. Hormis ces injures qui cachent mal, au-delà du vide de la pensée, un certain agacement, on peut lire ceci :

 

« Nous sommes contre le port du la burqa, du niqab , de la soutane, de la cornette, du schtreimel et autres grigris totémiques et religieux. Nous considérons que toute marque d'appartenance religieuse est une abdication de la liberté de pensée. C'est clair, simple et net. »

 

 Non justement, ce n'est ni clair ni net. L'auteur de ces lignes sait bien que le port de la burqa ou du niqab ne peut pas être mis sur le même plan que celui de la soutane, de la cornette ou du schtreimel. Qui osera dire que de nos jours, le port de la soutane, de la cornette ou du schtreimel a été imposé à des citoyens de ce pays ? Comment un libre penseur peut-il être contre le port de la soutane et de la cornette par les prêtres et les religieuses ? Interdire ces habits ou ces coiffes serait revenir à ce qui fut pratiqué il n'y a pas si longtemps dans ces états totalitaires où les cultes étaient interdits, ce qui ne peut être le cas dans un état laïque.

 

 Interdire le port de la burqa ? Peut-être. Mais il ne faudrait pas qu'un débat de chiffonniers nous fasse oublier le reste. Car il y a urgence à interdire le voile dans tous les services publics, à rétablir la vente de la viande de porc dans toutes les boucheries et la restauration, à interdire les prières dans l'espace public, à rétablir la mixité dans les piscines, à condamner avec la plus grande sévérité les agressions homophobes et les brutalités contre les femmes, à permettre aux médecins hospitaliers d'exercer leur métier, à faire respecter la laïcité à l'intérieur de l'école (contenu des cours) et concernant l'accompagnement des sorties éducatives...

 

 De toute façon, interdiction ou pas, ce n'est pas la loi qui est liberticide, mais la burqa. Ce camouflage est exclusivement imposé aux femmes... ou s'impose à elles, ce qui est encore plus grave ; il dissimule la totalité du corps ne laissant apparaître que les yeux et parfois derrière une grille, annihilant la personnalité et même l'humanité de celles qui le portent. Burqa ou niqab, religieux (ou politiques ?) -en tous cas provocateurs- ces accoutrements sont l'expression de la phallocratie la plus sordide, qui veut cacher aux yeux de tous cet éternel objet de luxure : la femme, à l'origine du péché et de tous les malheurs du monde.

 

 L'article en question est illustré d'images représentant des supplices imposés par la Sainte Inquisition catholique. Quel rapport avec le texte ?

 

 Curieusement, aucune image montrant lapidations, pendaisons et décapitations en public, autant de violations de la liberté de penser et de croire dans ces états qui appliquent AUJOURD'HUI et pas si loin de chez nous une loi qui condamne apostats, homosexuels, défenseurs des droits de l'homme, militantes pour les droits des femmes, opposants politiques, et aussi... libres penseurs et ...femmes ne cachant pas leur visage.

 

Oui, curieusement, dans sa lutte contre l'obscurantisme religieux, la FNLP fait l'impasse sur l'islam. Même si l'église catholique qui, en matière d'obscurantisme a des leçons à donner à tout le monde, représente un danger constant pour la laïcité, il faut être aveugle ou avoir des idées fixes et préconçues pour ne pas constater que l'islam et son cortège de règles d'un autre âge marquent des points tous les jours contre la démocratie (dont ils profitent), la laïcité (qu'ils exècrent), et les lois de la république (qu'ils respectent quand elles ne vont pas à l'encontre des sourates du coran). Je reste quant à moi persuadé que les religions sont un opium pour le peuple. Toutes. 

 

N'est-il pas étonnant de lire:

 

« délateurs (qui) ont un rouleau de la Thora ou un crucifix dans l'oreille ! »

 

 On croirait entendre Tariq Ramadan ou plus simplement, pour s'en remettre à Dieu plutôt qu'à ses saints...

 

« Verset 5.51 : Ô les croyants ! Ne prenez pas pour alliés les juifs et les chrétiens ; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d'entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes. »

 

. Ah ! la Thora (et le schtreimel cité plus loin). Vous ne le saviez pas,  « Bande de fêlés de la toile », vous ne saviez pas que la république était menacée par le judaïsme ? Non mais regardez un peu ces synagogues qui fleurissent partout, financées par les deniers publics... Ces cantines scolaires et ces restaurants Quick qui nous imposent la nourriture cashère... ces piscines où le CRIF a imposé à Martine Aubry des horaires différents pour les hommes et pour les femmes...

 

 Décidément, débordés que nous sommes par l'outrecuidance des juifs et des chrétiens, l'avenir n'est pas rose pour les laïques, oh non ! Heureusement la Fédération Nationale de la Libre Pensée est là qui veille et qui attend, mon petit doigt me dit qu'elle recevra du renfort, j'ai entendu de gauche et de droite des propos ressemblant fort à ceux tenus par Christian Eyschen, de la bouche ou de la plume de célébrités telles Dieudonné, Aounit, Siné, Mermet, Garaudy, l'abbé Pierre (1), en gros :

 

« l'Occident (entendons le capitalisme mais il n'est pas interdit de colorer celui-ci d'une petite note antisémite, en tous cas nettement xénophobe anti-américaine) l'Occident donc est coupable de tout, croisades, colonisation, exploitation du tiers-monde, crises, guerres, massacres, drogue, déchéance, luxure, judaïsme, je crois que j'oublie quelque chose, ah ! La philosophie des Lumières, la tolérance et... l'athéisme... » Oh pardon !

 

La démocratie occidentale, voilà l'ennemi :

 

« Par ses deux principes fondamentaux -celui du pouvoir n'appartenant qu'à Dieu, qui relativise toute souveraineté sociale, et celui de la « consultation » (shura), qui exclut toute médiation entre Dieu et le peuple-, se trouvent écartées à la fois toute tyrannie absolutiste sacralisant le pouvoir et prétendant faire d'un dirigeant un dieu sur la terre, et toute « démocratie » de type occidental, c'est-à-dire individualiste, quantitative, statistique, déléguée et aliénée. Car la liberté n'est pas négation ni solitude, mais accomplissement de la volonté divine. »

(Roger Garaudy .-Promesses de l'islam, Seuil, Paris 1981, p33)

 

Garaudy n'est pas responsable de ses propos, c'est la foi, elle rend aveugle.

 

 Quand ces messieurs sont à court d'arguments, et qu'en désespoir de cause ils en viennent à défendre l'indéfendable (la burqa pour la FNLP, la candidate voilée pour le N.P.A.), ils nous refont le coup du discours fleuve à la Mao dans lequel chaque mot a son importance, et où il est interdit de déplacer une virgule: burqa et voile sont des prétextes avancés par « les chiens de garde du système » pour nous faire oublier l'essentiel : 

 

« la crise du capitalisme, de l'augmentation considérable du chômage, de la destruction massive des services publics, des remises en cause croissantes de la République une, indivisible, laïque, démocratique et sociale » (citation du même article)

 

Autrement dit, si vous ne partagez pas cette analyse (infaillible et indiscutable, c'est du marxisme !), vous êtes un « idiot utile du sarkozysme », un « sycophante (2) professionnel », un « connard (3) », pire, et celle-là il fallait vraiment être à bout de nerfs pour la trouver : un « abonné à la boîte aux lettres de la Kommandantur ! (4) ».

 

Je mets cette expression excessive sur le compte de la vexation. Je conçois très bien qu'il n'est pas facile pour un responsable de la Libre Pensée de qualifier de liberticide une loi qui interdirait le port de la burqa, sachant en outre, que le port de cet accoutrement est imposé ici et là-bas par les pires ennemis des libertés, et qu'il est, ici comme dans ces contrées où les fous de dieu ont le gibet facile, le symbole de l'empire de la bêtise humaine sur la moitié de l'humanité.

 

 Mais la lecture d'une telle prose sur un site qui se présente comme celui de la Libre Pensée m'ébaubit. Et je me dis, car ces gens-là font de la politique, que si par malheur un jour le pouvoir était confié à ces Vychinski (les vrais, pas ceux d'opérette), les pauvres bougres qui ne partageraient pas leurs analyses seraient classés ennemis du peuple. Cela s'est vu dans l'histoire.

 

§

 

 

(1) Sans parler, mais là je vais encore étonner la gauche bien pensante... sans parler de la littérature du Front National pendant l'offensive israélienne contre le Hamas à Gaza l'année dernière (cf « L'éléphant et le moustique »).

(2) délateur, par extension : homme fourbe

(3) con(n)ard, arde : nom et adj. Vulg. Crétin, abruti

(4) à propos de Kommandantur : il faudra bien qu'un jour on mette au clair l'historique des liens entre le monde musulman et le nazisme, la culture de la haine du juif, l'apologie de Hitler, l'aide apportée par certains états aux criminels nazis en fuite, et aussi cette façon qu'ont certains mouvements islamistes d'inverser les rôles par la méthode du « turnspeech » : associer croix gammée et Israël, le véritable holocauste étant d'après eux celui vécu par les Palestiniens...Sans oublier la propagation du négationnisme dans les mêmes milieux. Nous y reviendrons.