17/11/2022
Avis de recherche
On peut être inquiet. Alors que des femmes courageuses manifestent dans les rues d’Iran, d’abord en hommage à Mahsa Amini, et pour faire valoir leur droit de s’habiller comme elles l’entendent, alors que la dictature religieuse tire à balles réelles, voilà qu’ici... on est sans nouvelles de nos féministes! Où sont-elles passées? Pendant un court instant on a cru s’être trompés: deux ou trois d’entre elles (la tendance dure) sont apparues sur les plateaux de télévision pour se couper une mèche de cheveux, et puis pfffuit… le silence est revenu.
Que s’est-il passé pour que des combattantes d’ordinaire si résolues, toujours prêtes à en découdre avec le timide auteur imprudent d’un propos déplacé, prennent subitement la poudre d’escampette, quand à Téhéran des femmes se font descendre à bout portant parce qu’elles veulent simplement exister? Je crois savoir.
Elles sont en réflexion. Elles méditent. Elles se demandent enfin, et ce n’est pas trop tôt, si leur noble admiration pour la diversité des cultures ne les a pas conduites à une impasse. Diversité, oui. Mais jusqu’où? Jusqu’au port du voile pour le sexe féminin depuis le plus jeune âge? Se soustraire aux cours d’éducation physique à l’école? Plonger dans les piscines sans respecter les règles élémentaires d’hygiène?
Ah ça, elles vont en mettre des sujets sur la table, nos militantes! Leurs discussions doivent être animées. Mais rassurez-vous, elles vont nous revenir fringantes, et les ayatollahs d’ici et de partout n’ont qu’à bien se tenir!
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17:10 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran, femmes, féministes
23/08/2016
Républicaines d'opérette
« L’Islam est la religion d’Allah pour tous les êtres humains. Elle doit être proclamée et elle doit inviter (les gens) à l’adopter de manière avisée au moyen de sermons adaptés et de débats amicaux. Ces méthodes sont toutefois susceptibles de se heurter à une certaine résistance et les prédicateurs peuvent se voir empêchés d’accomplir leur devoir (…).Alors, le djihad et le recours à la force physique contre les ennemis deviennent inévitables (…). (1)
Si ces méthodes sont susceptibles de se heurter à une certaine résistance, les prédicateurs n’ont rien à craindre de la France où associations, partis, syndicats, intellectuels, artistes, journalistes, hommes politiques et quelques personnes ayant perdu la vue, le raisonnement et le sens de l’hygiène ne sont pas gênés de voir des déguisées tremper leurs longues robes dans l’eau de la piscine.
Vous souvenez-vous de la chanson : Où sont passées les gazelles ? Il faudrait la reprendre et se demander en ritournelle : Où sont passées les féministes ? Disparues, envolées, évaporées. Nos grandes bourgeoises de gôche, il y en a aussi de droite, n’ont pas été informées de la chose. Pour leur défense, elles ne fréquentent pas ces milieux où les gens sont religieux parce qu’ils sont pauvres. Ou alors elles sont informées mais pas suffisamment, sensibles aussi à cet argument imparable de la ligue des droits de l’homme : les gens s’habillent comme ils veulent, ne touchons pas aux libertés fondamentales. Interdit de rire. Le jour où des fous respectueux des traditions instaureront la punition par le fouet et la lapidation, j’en connais qui sauront fermer les yeux et se taire, qualités qui, je regrette de le dire, sont partagées par nombre de mes compatriotes. Et il y aura toujours une ligue pour invoquer les libertés dont celle fondamentale du droit à la diversité culturelle. Allez, républicaines d’opérette, continuez de vous taire, entrez dans la modernité, couvrez-vous, allongez vos jupes, baissez les yeux, et quand vous en aurez fini avec les enfants, la lessive et le ménage, pensez à la popotte, ça va être l’heure.
(1) extrait d’un manuel scolaire à destination des classes de première (17 ans) autorisé par l’autorité palestinienne (in Christian Delacampagne, Islam et Occident, les raisons d’un conflit, p 208)
09:49 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : islam, féministes