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26/11/2014

Encore et toujours ce fameux coût du travail

 

 

Des études très sérieuses menées par des économistes tout ce qu'il y a de compétents aboutissent à la conclusion qu'en ces temps de crise dont la cause ne fait mystère pour personne, en langage clair une croissance qui ne daigne toujours pas montrer le bout de son nez, bref des études très sérieuses aboutissent à la conclusion que le travail coûte trop cher. La solution: le blocage des salaires. 

 Et c'est seulement maintenant qu'on s'en aperçoit ! Il y avait bien besoin de longues études sérieuses pour arriver à cette évidence ! Cela fait des siècles que le travail coûte trop cher, les travailleurs en demandent toujours plus, à leur décharge je dirais que c'est humain. C'est dans la nature de l'homme de ne pas se contenter de ce qu'il a. Comme si le bonheur dépendait des biens matériels. Maudite société de consommation qui fait de nous des individus perpétuellement dans le besoin ! Elle nous bourre la boîte aux lettres de gros catalogues en couleurs pour nous dire après au magasin: pas touche, attends la reprise, un boulot, un salaire

 J'écrivais récemment que l'homme vit dans le projet. Cela était vrai pour l'ouvrier. En mettant chaque mois quelques sous de côté, il pouvait espérer partir un jour en vacances et faire construire une maison. Je dis que vivre dans le projet était vrai, car des études sérieuses d'économistes compétents aboutissent à la conclusion qu'il va falloir mettre fin à tous les projets en cours. Et vous verrez, quand les classes laborieuses coucheront dehors sous des cartons, la croissance reviendra et la France ira beaucoup mieux. 

 Messieurs les diplômés en économie, toute peine mérite salaire, le travail est une richesse, n'y touchez pas.

  

 

§

23/04/2011

850 euros

 

 Ce matin j’ai une pensée pour les familles d’agriculteurs qui s’épuisent pour rien ou quelques centaines d’euros. Le plus beau travail, vital pour l’humanité, celui sans lequel ceux qui gouvernent et ceux qui n’attendent que ça perdraient quelques kilos et plus encore.  

 Pour les pêcheurs qui risquent leur vie en mer pour respecter des quotas fixés par des écologistes de bureau protecteurs des espèces animales. 

 J’ai une pensée pour ces travailleurs des champs et de la mer qui n’en peuvent plus d’être oubliés, méprisés. 

 Une pensée pour ceux qui n’étaient ni en mer ni dans les champs, mais qui ont inhalé pendant quarante ans fumées et poussières de l’usine, qui en sont morts ou qui vivotent avec une retraite ridicule sans réclamer ni se plaindre. 

 Une pensée aussi pour les femmes de Moulinex disparues corps et âmes des chaînes de radio et de télévision, que des patrons ont mises à la rue en remerciement d’années de travail. 

 Une pensée pour les chômeurs, les vrais : les travailleurs sans emploi. 

 Le Travail, parlons-en. Un président nous en avait dressé un tableau idyllique. Il fallait remettre cette grande chose à sa place, en distribuer les fruits selon le mérite. Une belle idée, la plus belle peut-être en ce siècle. Mais allez ! Oublié tout cela. Un politicien de la pire espèce propose d’accorder un salaire qu’il qualifie de citoyen à des personnes qu’il dit sans ressources. Huit cent cinquante euros. Pour des individus payés à ne rien foutre. L’autre là, en bas de chez moi, qui passe son temps à procréer et à manipuler son nintendo, qui touche le chômage, les allocations familiales, et qui bouffe les produits de gens qui marnent en mer, dans les champs et les étables, celui-là toucherait l’argent des impôts de ceux qui travaillent ? Honte ! 

 Et combien d’hommes et de femmes seraient bien contents, après un mois d’activité bien souvent peu gratifiante sous la pression de chefs eux-mêmes sous la pression de chefs, après un mois passé dans des trains bondés ou dans les embouteillages, une fois payés leur carburant ou leur carte de transport, combien d’hommes et de femmes seraient bien contents de se voir distribuer 850 euros ? 

 Encore une fois, c’est la paresse et la magouille qui seraient récompensées. Rien d’étonnant dans cette proposition d’un candidat à la candidature suprême. C’est dans l’air du temps. Les bourgeois pratiquent la charité et le crient bien haut. Il faut faire plaisir à tout le monde, même à ceux qui n’attendent que cela, qui vivent sans souci du lendemain dans l’assistanat professionnel. Car bien que ne travaillant pas, ce sont des pros. Ils savent à qui s’adresser pour assurer leur avenir, connaissent les lois, les adresses des bureaux d’aide sociale, des associations humanitaires, savent comment faire le plein en matière d’allocations, de primes et de ristournes. La société entretient ce genre d’individus, et méprise ceux qui les font vivre. Je n’emploie jamais ce mot, mais aujourd’hui, je l’ai à la bouche : écoeurant.