Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/03/2025

Le peuple n'était pas dans la rue, heureusement

 

 A bas l’état, les flics et les fachos. Voilà ce qu’on pouvait entendre au cours des manifestations du 22 mars.

 On dit souvent que les femmes et les hommes politiques qui sont au pouvoir sont coupés du peuple, qu’ils vivent dans un autre monde…Certes, on le voit bien lors des élections, abstentions record, vote pour des formations extrêmes... On le voit aussi dans la vie quotidienne, incapables de comprendre que si des millions de citoyens roulent au diesel, ce n’est pas parce qu’ils ne respectent pas l’environnement, mais parce qu’ils n’ont pas les moyens de faire autrement.

 Mais alors là, les slogans brandis et criés le 22 mars dépassent par leurs absurdités tout ce qui peut sortir de la bouche des politiciens parisiens.

A bas l’état ? Allons camarades, plus d’état, plus d’allocations familiales et sociales ?

Plus de police ? Là vous avez raison,  la bonté humaine, l’amour et la fraternité résoudront bientôt les problèmes.

Les fachos ? Avez-vous vu du fascisme aujourd’hui en France et en Europe ?  Oui, ce 22 mars, dans certaines villes de France, il y en avait comme un parfum.

§

13/10/2023

Attitudes honteuses, mais non surprenantes

 

 

Depuis quelques décennies l’extrême gauche a compris qu’elle avait définitivement perdu ce qui lui restait de faveur du côté de la classe ouvrière. Celle-ci en effet est partie vers d’autres horizons. Trop de blablas, de trahisons, de mensonges dont le plus grave a été de faire croire aux travailleurs qu’un avenir radieux se profilait à l’est.

 

Alors, s’il n’y a plus de classe ouvrière sur qui compter pour exister, autant s’en inventer une autre, un nouveau prolétariat, de substitution. L’islamisme des banlieues peut jouer ce rôle, il remplit parfaitement le cahier des charges: antioccidental, anticapitaliste (dans les mots), critique radicale du monde judéo-chrétien, héritier idéologique des mouvements de décolonisation... L’islamisme présente aussi des caractéristiques qui conviennent à l’extrême gauche d’aujourd’hui: la haine de la démocratie et de la liberté d’expression, le recours à la violence contre tout ce qui représente l’autorité: la police, l’état, l’armée.

 

Il y a aussi entre l’extrême gauche et l’islamisme une convergence que l’un et l’autre parviennent de moins en moins à dissimuler: la désignation d’Israël comme symbole d’un monde libre à maudire.

 

§

 

 

06/02/2020

S’ils parvenaient au pouvoir

 

 Comme c'est confortable de ne pas être en responsabilité ! Pour ces partis qui ne vivent que de la critique et de l'opposition systématique au pouvoir, il n'y a aucun risque à ce que chacun ajoute son grain de sel, cherchant à s’imposer, un livre sacré à la main, celui des précurseurs qui ont tout mis par écrit, manuel du savoir boucler le bec à tout dissident, véritable table de la loi, soufflée un jour à l’oreille d’un homme tout à fait ordinaire (mais qui avait l’ouïe fine) par Clio en personne qui ne supportait plus de voir les hommes tourner en rond autour des dieux. La lutte des classes ou le mythe de la race devaient mettre fin à ces manèges de foire, en fixant à l’humanité un but, une stratégie et des armes.

 Le dogme est rigide, indiscutable, cohérent. Au point que ses adeptes peuvent un jour dire une chose et le lendemain son contraire, avec la même assurance, sans que pour autant le principe sacré soit égratigné. Car pour ces gens là, le monde réel n'est pas celui dans lequel nous vivons, mais celui présenté dans le Livre, qu'ils ont respectueusement, mot à mot, copié en eux-mêmes. Ah on peut se moquer de Moïse et de ses tables de la loi ! Eux n'ont pas besoin de marbre, mémoire et entêtement leur suffisent. Ils examinent le monde qui les entoure, retiennent ce qui les arrange, et récitent perpétuellement le même texte, dans un flot de paroles, une logorrhée en forme de jugement dernier: ceux et celles qui gouvernent sont en réalité les représentants de ce qu'il y a de pire: monde de la finance et capitalisme.

 Mais si par malheur un jour ils arrivent au pouvoir, il y en a toujours un qui s’impose aux autres. Et le dogme, qu’il soit de gauche ou de droite, s’accommode fort bien d’un chef. On le nomme guide, conducator ou grand timonier, selon la culture et la langue, il est le garant de la table de la loi, et gare aux renégats. En général, le système policier est suffisamment efficace pour qu’il meure de sa belle mort (1), parfois en même temps que la dictature qu’il avait imposée.

 Alors si les vicissitudes dans les rangs des extrêmes nous amusent quelquefois, ne rions pas trop fort, car l’un de ces bonimenteurs, faisant miroiter à ses amis un possible accès au pouvoir, mettant les divergences aux oubliettes, pourrait bien un jour rassembler, et convaincre Pierre ou Paul que le désordre démocratique est tellement insupportable qu’une dictature ferait du bien à tout le monde, dictature du prolétariat si possible car tout ce qui vient de la gauche est nécessairement humain.

 

§


(1) beaucoup sont morts sans avoir été jugés comme Staline, Franco, Mao, Pinochet, Salazar, Hoxja, Suharto, Kim Jong Il, Bokassa, Pol pot et bien d'autres. Hitler a mis lui-même fin à ses jours.