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05/10/2009

Une pensée qui n'a de libre que le nom

  

 Ami lecteur,

 

 si, comme j’en suis sûr, votre esprit est libre de tout conditionnement, en pleine possession de son libre-arbitre, s’il s’efforce constamment de passer outre les préjugés, les dogmes et mots en « isme » qui ont fait tant de mal et restent –oh si !- très vivaces,

 

afin de vous éviter tout accident, je vais vous demander de vous asseoir, l’heure est grave.

 

Bon. Ce que vous allez lire n’est pas l’œuvre d’un porte-parole de l’islam de France, tendance dure. Je l’ai lu sur le site de la Fédération nationale de la Libre Pensée. Authentique, chacun pourra vérifier. Je cite :

 

« Il nous semble qu’interdire le port de la burqa, dans ce que nous considérons comme la sphère privée, est attentatoire aux libertés individuelles et démocratiques. Il semble aussi que nous soyons désormais dans une logique qui tend à restreindre toujours davantage la liberté de comportement des personnes. La population est toujours davantage surveillée, contrôlée, fichée. L’Histoire montre aussi qu’en renforçant sans cesse les pouvoirs du Pouvoir, on diminue toujours les libertés démocratiques des citoyens, les Elus républicains que vous êtes, ne peuvent être insensibles à cet environnement. »

 Les élus républicains dont il s’agit sont les membres de la mission parlementaire chargée d’émettre un avis sur l’opportunité d’une interdiction du port de la burqa en France.

 

 Ainsi le port de cet accoutrement d’un autre âge, qui manifeste la volonté de quelques religieux attardés d’opprimer la moitié de l’humanité, est présenté comme l’expression d’une liberté individuelle et démocratique ! Il faut être aveugle (ou de mauvaise foi) pour ne pas voir que ces femmes sont manipulées, qu’elles sont elles-mêmes victimes du fanatisme religieux. La personne qui a écrit ces lignes se rend-elle compte que dans certains états sous tutelle islamique, les femmes qui ne portent pas cet accoutrement sont punies, même battues dans la rue ? Et c’est la République qui, en l’interdisant, serait coupable d’autoritarisme, d’enfreindre les libertés démocratiques des citoyens ? Comment peut-on écrire des inepties pareilles ?

 

Poursuivons :

 

«Rappelons que ce sont toujours les dictatures qui ont voulu imposer un mode de vie et des modes vestimentaires. En 1872, le tsar Alexandre II a interdit, en Pologne, alors sous occupation russe, le port des papillotes et des longs manteaux (costume traditionnel) pour les juifs. Le Code civil de Napoléon I° interdisait le port du pantalon pour les femmes. De 1967 à 1974, la Grèce des colonels a interdit les cheveux longs et la minijupe. L’Histoire regorge de ces tentatives totalitaires de vouloir régenter la vie des gens. »

 

Nous vivons donc (ou cela ne va pas tarder) sous une dictature ! Ma vue baisse, je n’avais pas remarqué. J’ai beaucoup ri en apprenant que le tsar avait interdit les papillotes, et que Napoléon n’aimait pas les femmes en pantalon. Quand au port de la minijupe, une faute de goût impardonnable pour les colonels grecs. Des refoulés les colonels, car je suis bien certain qu’en privé…. Notez quand même que le pouvoir en place (en passe de devenir une dictature si l’on en croit notre auteur) n’a pas encore osé franchir le pas. Pour l’heure, il vise la burqa. Et faux-culs comme sont les socialistes, ils sont bien capables de proposer un ourlet, jusqu’au dessus du genou, une mini burka avec grillage devant les yeux, pour femmes (soumises) aux jolies jambes. Mais oui, mieux vaut en rire !

 

Poursuivons :

 

 « Notre pratique de l’engagement politique et militant nous conduit, ensuite, à nous interroger : Comment ferez-vous appliquer cette décision, en cas de refus des personnes ? Une telle décision est à la fois inapplicable et source d’affrontements considérables. Le rôle du législateur n’est pas d’allumer des brûlots, mais de permettre que chacun puisse vivre en paix, selon ses choix et ses éventuelles convictions. »

 

 Et alors, il est interdit d’interdire ? Mais ce n’est pas la République qui est source d’affrontements. Et l’excision ? Et les mariages forcés ? Et la polygamie ? Heureusement, il y a des lois qui nous protègent de ces mœurs barbares. Bien qu’elles ne soient pas toujours appliquées avec la rigueur nécessaire.

 

 Une femme déguisée en noir des pieds à la tête pourrait vivre en paix ? Qui allume des brûlots ? Les brûlots sont allumés par des fous de dieu qui imposent leur conception religieuse du monde, de provocation en provocation : séparation hommes et femmes dans les piscines, agressions des médecins dans les hôpitaux, tentatives de port du voile dans les services publics, port du burkini dans les piscines (au moins dans une à ma connaissance), déclarations négationnistes et antisémites, présence fréquente de porte-parole islamistes sur les plateaux de télé et dans les radios, envoi de livres défendant les thèses créationnistes dans les centres de documentation des collèges …

 

Quand à « permettre que chacun puisse vivre selon ses choix et ses éventuelles convictions » :

On ne doit pas parler la même langue. Quel choix ? Quel choix cette religion laisse-t-elle à la femme ? Aucun. Dieu l’a décidé ainsi. Les catholiques ont imposé cette vision du monde jusqu’aux Lumières, et la Révolution n’a pas suffi, il a fallu attendre la troisième république pour séparer religion et état. Aujourd’hui, on ne les entend plus beaucoup. Ils observent. Ils sont toujours là, dans l’ombre. Ils espèrent. L’islam peut beaucoup leur apporter. Une remise en cause des lois de la République ? Le retour des femmes à la maison ? Double avantage : on ferait chuter le taux de chômage et remplir à nouveau les lieux de culte. Comme disent les allemands : KKK, Kinder, Küchen, Kirchen, enfants, cuisine, église.

 

Les propos que j’ai reproduits ci-dessus peuvent provoquer le rire…ou la colère. Je pense à ces millions de femmes humiliées dans les pays islamistes, et je donnerais cher pour voir notre « libre » penseur aller là-bas prononcer son discours…non pas pour qu’il y risque sa vie, mais pour le voir porté en triomphe par des barbares d’un autre âge et faire la une des journaux aux ordres.

 

 Chez moi, ni rire ni colère. J’ai été membre de cette association il y a quelques années. Comment et pourquoi en est-on arrivé, au nom de la libre pensée, à prôner la tolérance face à l’obscurantisme ?

 

 

§

Commentaires

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Et ça t'étonne ?
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Écrit par : Chriz | 06/10/2009

Eh bien oui, ça m’étonne, et ce sera mon tour de t’étonner : je ne sais pas si c’est l’âge, la fatigue, la désillusion, le réchauffement climatique, l’arthrose de la hanche, la fuite d’eau dans la salle de bain, le choc tout à l’heure dans la voiture en entendant Charles Aznavour chanter « Il faut savoir » que ces gros connards de radio nostalgie ont coupé avant la fin (il faut savoir rester de glace quand le meilleur s’est retiré et qu’il ne reste que le pire…) à pleurer, Chris, à pleurer, bon je continue, d’avoir entendu hier à la radio à une heure où personne ne l’écoute qu’un imam égyptien a demandé à une étudiante d’ôter son (j’ai oublié le nom, ça ressemble à la burqa en moins coquet…) car le coran ne l’y obligeait pas (quand les "libres" penseurs de chez nous gna gna gna gna gna gna...), bref j’en viens à l’essentiel : je suis redevenu ce que j’étais à vingt ans : un idéaliste, je crois encore en l’homme, surtout d’ailleurs à la femme, c’est moins dangereux et beaucoup plus plaisant. Je sais que tu vas rire, mais je croyais qu’il y avait encore des gens qui pensaient librement, c'est-à-dire, qui ne tombaient pas dans les combines politiques. Je croyais (je sais qu’il ne faut pas, mais c’est plus fort que moi) que quand je voyais « libre pensée » écrit quelque part, les esprits s’ouvraient en grand, les cœurs aussi (le courage) et qu’on allait gravir des montagnes et gueuler à la face du monde, à la face des rats, des curés, des bonnes sœurs de gauche (à droite aussi, il en reste quelques unes), des crânes rasés, des ayatollahs, des donneurs de leçons, des négationnistes, des je sais tout, de la majorité silencieuse aussi elle m’énerve, bon dieu qu’elle m’énerve la majorité silencieuse, bref qu’on allait hurler, tu m’entends, hurler :
NI DIEU NI MAITRE !
Et puis patatras. Voilà, Chris. Je t’imagine devant ce galimatias sans queue ni tête. Il est tard, tu es fatigué. Voilà, Pourny c’est un mec qui ne croyais déjà pas en dieu, et qui croit de moins en moins à quelque chose. De temps en temps, mais ça c’est dans les gênes, un sursaut, je me dis « ah, ça, on ne va pas laisser passer, l’histoire nous a servi de leçon ! » eh bien non, non seulement on laisse passer, mais on ferme les yeux, PIRE : on tend le fouet pour se faire battre. Car il faut bien se dire : quand ces cinglés de Dieu ou d’Ailleurs auront les choses en main, ils ne feront pas de détail, penseurs libres ou pas libres, allez hop, tous en rang et pas une oreille qui dépasse ! Si encore on a des oreilles… Merci Chris pour tes commentaires, tu as dû remarquer que tu es le seul, j’en ai honte !

Écrit par : pourny | 06/10/2009

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J'ai changé de pseudo pour faire croire qu'il y a d'autres courageux... remarque : vaut mieux être pénard sur le blog que envahi par les raeliens ou les libres-penseurs de mes 2.

Disons que tu n'as jamais cessé d'être idéaliste, comme moi, mais avec des passages à vide et des moments de réveil...

Sinon, fais gaffe : je fais partie de la catégorie "crânes rasés" !!! (et depuis que je suis rasé, j'ai des crises de fachoisme par moment...)
^^
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Écrit par : Monsieur Martino | 07/10/2009

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