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24/10/2009

Une pensée qui n'a de libre que le nom (suite)

 

 

 Quelques mots encore à propos de la déclaration de la Fédération nationale de la libre pensée devant la mission parlementaire (Paris, 16 septembre 2009). On peut lire :

 

« Nous tenons à préciser que, pour les libres penseurs, il est indéniable que le port imposé de la burqa ou du niqab est un symbole de l’oppression. Mais en quoi le port de la soutane pour les prêtres, de la robe de bure pour les moines, de la robe et de la cornette pour les religieuses, du schtreimel, du spodik ou du caftan pour certains juifs est-il moins oppressif que le port de la burqa pour certaines musulmanes ? »

 

 Comparer le port de la soutane et celui de la burqa ? Je me demande s’il est nécessaire de relever cette méprise. Oh, et puis si, comme ça, pour s’amuser. La première est portée (de moins en moins, peu importe) par les prêtres catholiques, et non par les pratiquants de cette religion. Il en est de même des coiffes des religieuses qui d’ailleurs, ne cachent pas le visage. A notre époque personne n’oblige personne à entrer dans les ordres, donc à s’habiller ainsi.

 La burqa elle, est imposée. Soit directement par l’entourage, il y a souvent un fou de dieu dans les parages, grand frère, petit frère, parent, « ami », mollah de proximité, soit par la pression diffuse ambiante ou encore –pourquoi pas, passé un certain degré d’absurdité, au-delà des bornes il n’y a plus de limites comme disait un ancien président- par choix. Mais alors là, on risque le hors sujet, je pense à ces femmes qui par désespoir amoureux entraient au couvent, au moins entre quatre murs elles voyaient clair.

 

 Un peu plus loin notre auteur place sur le même plan la burqa et les coiffes pour les juifs, le schtreimel par exemple qui est porté à Jérusalem pendant les fêtes et le sabbat, je me demande s’il est nécessaire de relever cette méprise. Oh, et puis si, comme ça, pour s’amuser. Quel rapport entre les deux ? Un signe ostentatoire d’appartenance à une religion ? La kippa, oui. D’ailleurs, elle est interdite dans les écoles. La burqa, habit religieux ? Ca se discute, les avis sont partagés. L’essentiel n’est pas là : les porteuses de la burqa ou ceux qui la font porter revendiquent une appartenance religieuse, ça oui. De la façon la plus réactionnaire qui soit, en exhibant sur la place publique leur mépris du sexe féminin. Rendez vous compte : on est en train de discuter pour savoir si le fait d’imposer aux femmes de se promener visage découvert est une atteinte aux libertés démocratiques ! Ainsi bon an mal an, l’islam avance. Par la provocation, et en poussant le bouchon le plus loin possible, on sème le doute, tout en sachant qu’une frange appréciable de l’opinion soit :

 

-         se désintéresse du problème ;

 

-         n’ose rien dire, se rendant compte qu’on va vers un affrontement qui risque d’être douloureux pour tout le monde, et chacun aspire à la paix ;

 

-         laisse faire sciemment, car tout ce qui s’attaque à la méchante démocratie capitaliste est bon pour le moral… et –dans la lancée- peut ouvrir l’appétit et faire avaler d’autres dogmes ;

 

  Je me demande même si, faute de combattants (la jeunesse ouvrière se faisant rare), certains groupes extrêmes ne cherchent pas, à séduire une nouvelle clientèle, en particulier dans les banlieues. Grave.  La religion ne serait plus l’opium du peuple ?

Commentaires

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Bonjour Michel

Combien on parie que dans quelques années, il y aura des partis islamiques (istes) dans nos "démocraties" ?

Je pense à ça depuis qques jours... je sais pas pourquoi... peut-être à cause des mosquées qui se construisent un peu partout...
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Écrit par : Chriz | 26/10/2009

Ont-ils vraiment besoin de se constituer en partis politiques ? Ils ont déjà pour les défendre l’extrême-gauche et une partie de la gauche (au nom de la sacro-sainte démocratie), des associations prétendues anti-racistes (le MRAP de Mouloud Aounit), une bonne partie des médias, les droitsdel’hommistes (la Ligue des droits de l’homme), l’extrême droite (toujours prête à répondre aux appels du pied antisémites, voir aussi les déclarations de Le Pen sur le conflit israélo-palestinien : entre l’éléphant et le moustique, devinez qui est qui…), les négationnistes (des militants « pro-palestiniens » applaudissent les gesticulations de Faurisson et Dieudonné), une multitude de sites et de blogs, le Vatican, très intéressé par l’évolution des choses et la possible et si longtemps espérée remise en cause de la loi de 1905, est-ce que j’oublie quelque chose ? Oui, justement, les penseurs dits « libres » cités au-dessus. Bref, la coupe est pleine. En même temps, je me dis que sans ces thuriféraires du communautarisme et de la sainte diversité culturelle, nos démocraties auraient encore assez de force pour renvoyer l’islamisme là d’où il n’aurait jamais dû partir : du cerveau d’une minorité de fous assoiffés de pouvoir et de sang. Et peut-on croire que des Ahmedinejad, des Khadafi, des Assad simplement pour le plaisir d’emmerder le monde seraient encore en place? Nos bons révolutionnaires et auto promus humanistes bien au chaud sous la couette démocratique ont-ils conscience, eux qui ont perpétuellement le mot « peuple » à la bouche, que leur attitude sainte-nitouche est un coup de poignard dans le dos de millions d’Iraniens, de Palestiniens, d’Arabes, d’Indonésiens… dans le dos aussi de ces héros, surtout héroïnes, les Talisma Nasreen, Benazir Bhutto qui luttent contre la bête immonde ?
Finalement, et pour te répondre, je me demande si les islamistes ne commettraient pas une erreur en se constituant en partis politiques : ce serait la meilleure façon de les cerner, de les montrer du doigt, de les obliger à parler en leur nom, d’afficher leur programme… et quel programme ! En attendant, d’autres le font pour eux. Ils s’en mordront les doigts un jour peut-être, mais ils le font pour eux.

Écrit par : pourny | 26/10/2009

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