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21/08/2010

à Beaussais, en Poitou: la Maison du Protestantisme

  Exposition documentée, « parcours spectacle multimédia » intitulé « Jean Migault, un protestant dans la tourmente », explications détaillées d’une conférencière, visite d’une chapelle romane devenue temple suite au Concordat de 1801 : rien n’est oublié de cette époque d’intolérance quand ceux qui lisaient et s’en tenaient à la Bible étaient persécutés par la soldatesque catholique, dont la hiérarchie établie au Vatican détenait la seule et unique vérité…

 

 Après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, en vertu de la maxime « un roi, une foi, une loi », la chasse aux hérétiques commence, les pasteurs ont quinze jours pour quitter le royaume, d’autres s’exilent vers les pays du « Refuge » : l’Allemagne, l’Angleterre, les Pays-Bas. Pour les autres, la majorité des fidèles, c’est l’époque du « Désert » : dans les bois, les champs, paysans, hommes et femmes se rassemblent et prêchent. Le roi « soleil » envoie ses Dragons, logés de force dans les foyers huguenots, tout leur est permis…

 

 Ressemblance troublante avec une situation vécue en France plus récemment. D’ailleurs l’exposition s’intitule : « Résistances ». On sait la part importante prise par les protestants dans la lutte contre l’envahisseur nazi, et pour le secours qu’ils apportèrent aux enfants juifs.

 

 Pour compléter la visite : à pied, le sentier huguenot ; en voiture, sur 90km « Sur les traces de Jean Migault, maître d’école au XVII° siècle ».

06/07/2010

Où l'Eglise et l'Islam font bon ménage...

 

Lu dans Les échos n°77, Saintes-est, mars 2010, sources des textes  La Croix, Panorama, Zenit, France catholique :

 

France : L’Institut catholique de Paris réalise une idée de la République française

 

 Lancée par la République française et réalisée paradoxalement par l’Institut catholique de Paris en raison du refus, au nom de la laïcité, des universités publiques de dispenser un programme de mise à niveau à des étudiants de confession musulmane, les imams ou aumôniers musulmans parmi eux six femmes ont reçu leur diplôme universitaire « interculturalité (1), laïcité et religions » à l’Institut catholique de Paris.

 L’une d’elles, mère de cinq enfants, arrivée il y a neuf ans de son Algérie natale, fut d’abord aumônier de prison agréée. Elle est désormais aumônier militaire, à l’hôpital militaire de Lyon et à l’Ecole de santé. Elle a suivi la formation mise en place par l’Institut catholique de Paris, destinée « aux cadres religieux, culturels ».

  « Cette formation me permet de mieux comprendre, donc de mieux expliquer les codes culturels de la société française et les principes du pacte social sur lequel repose la société, et d’aider les musulmans à vivre leur religion de manière sereine dans un pays très sécularisé.» Cette formation suscite un intérêt croissant.

 

Fin de citation.

 

 Catholiques et musulmans sont enfin réunis pour la défense de la laïcité et du pacte social. On ne saurait trop les en remercier, en ces heures sombres où démocrates, libres penseurs, agnostiques et autres blasphémateurs mettent en péril l’idéal républicain. Allah akbar, amen.

 

(1) interculturel, elle adj. Didac. Qui concerne les rapports entre plusieurs cultures.

 © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001

 

 Dans l’atmosphère morose de notre société en crise, l’interculturalité pourrait changer bien des choses. Dans un complexe nautique par exemple, on peut très bien concevoir une baignade commune pour catholiques intégristes (2), catholiques socialistes (3) de plus en plus nombreux, musulmans chiites, sunnites (4) ou militants du Hamas et du NPA, musulmans démocrates ouverts à la discussion (5), musulmans socialistes (6) musulmans de l’UMP (7) en forte progression, animistes (8), hassidites (9), pharisiens (10), sadducéens (11), esséniens (12), arianistes (13), anabaptistes (14), évangélistes (15), mormons (16). Fermera-t-on pour autant la porte aux adeptes des Mystères, ces nostalgiques des cultes d’Osiris ou de Mithra ? Certes non, les fonts baptismaux (17) interculturels ouvriront leur porte à tous, dans le plus profond respect de l’esprit religieux depuis toujours ivre de paix et de tolérance. Une restriction toutefois, on évitera de plonger pécheresses et hommes dans le même bain, des essais sont en cours pour définir des horaires différents pour les deux sexes. La baignade sera interdite, cela va de foi, aux apostats (s’il en reste), incroyants, agnostiques, libertins, libres penseurs et autres desperados et empêcheurs de prier en rond.

 

 

 (2) contacter Bruno Gollnisch ;

 

(3) contacter Martine Aubry ;

 

(4) La sunna (ou Tradition) constitue l’orthodoxie musulmane, et on peut voir en les sunnites les musulmans orthodoxes. En fait, les sunnites (près de 900 millions de musulmans) et les chiites (env. 125 millions) se distinguent en ceci: les sunnites affirment la légitimité des califes qui succédèrent à Mahomet, alors que les chiites n’ont pas admis la déposition d’Ali, gendre de Mahomet, en 659. *

 

(5) j’ai appelé plusieurs fois, ça ne répond pas ;

 

(6) contacter Martine Aubry ;

 

(7) attendre encore un peu avant de contacter François Fillon, il est en cours de conversion ;

 

(8) animisme n. m. Croyance attribuant aux choses une âme, une conscience.*

 

(9) hassidisme n. m. Courant mystique et ascétique du judaïsme traditionnel qui se développa principalement aux XIIe et XIIIe s. et fut restauré par le Ba’al Shem Tov (1700 - env. 1760).*

 

(10) pharisien, enne n. et adj. Personne qui pratique une piété tout extérieure. Mod. Personne qui observe avec une rigueur pointilleuse les préceptes d’une morale étroite et toute formelle, et qui se pose en modèle de moralité, de vertu. ­ adj. Une attitude pharisienne. *

 

(11) sadducéen, enne ou saducéen, enne . Membre d’une secte juive issue des classes riches et de la haute hiérarchie sacerdotale, qui affirmait la primauté de la Torah sur toute tradition orale et niait la résurrection des morts. *

 

(12) essénien, enne adj. et n. Relatif à une secte juive du temps du Christ, dont les membres, au nombre de quelques milliers, menaient une vie ascétique de type monacal. *

 

(13) arianisme, hérésie d’Arius qui, niant l’unité et l’identité de substance du Fils avec le Père, ne reconnaissait que partiellement la nature divine de Jésus-Christ, infirmant ainsi le dogme de la Trinité. *

 

(14) anabaptiste [anabatist] n. Adepte d’un mouvement protestant qui dénie toute valeur au baptême des enfants et réserve ce sacrement aux adultes.*

 

(15)  évangéliste n. m.  1. Prédicateur de l’Église réformée. *

 

(16) mormon, one n. et adj. Membre d’un mouvement religieux («Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours») fondé aux États-Unis à partir de 1830, dont la doctrine repose sur l’Ancien Testament mêlé d’emprunts à diverses religions (partic. au judaïsme). adj. La foi mormone. *

 

(17) cuve qui contient l’eau du baptême ;

 

Les notes marquées d’un *  sont extraites de © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001

 

§

 

 Du texte cité plus haut, je retiens particulièrement l’énoncé :

 

« aider les musulmans à vivre leur religion de manière sereine dans un pays très sécularisé »

 

sous-entendu TROP sécularisé, c’est-à-dire : dans une société qui a exclu la religion du domaine public. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec cette analyse de Roger Garaudy, philosophe converti à l’islam:

 

« …ayant accueilli dans une large mesure les perversions grecques du dualisme, jusqu’à interpréter, dans un esprit de résignation, l’opposition de Dieu et de César (…) comme un dualisme de la foi et de la politique, il (le christianisme, NDLR) laissait à César, depuis Constantin, plein pouvoir sur la vie politique et sociale, l’aidant même dans sa tâche, car, par ce dualisme frileux, il faisait de la foi une affaire privée, n’ayant plus prise sur l’organisation de la société. La politique est ainsi devenue autonome, portant en soi ses propres fins, sans rapport avec l’homme ni avec le divin. »

 

Et puis Zorro est arrivé :

 

« L’Islam, en refusant les faux dualismes de la politique et de la foi (…) peut nous aider à revivifier le christianisme lui-même et à surmonter la crise de désintégration du tissu social. » (18)

 

CQFD : l’islamisation, ultime espoir pour la hiérarchie catholique de saper définitivement la loi de séparation de l’église et de l’état. Voir avec quel empressement certains de nos élus –dans un esprit œcuménique- accordent des terrains pour la construction de mosquées, tout en s’avouant impuissants à empêcher la fermeture des bureaux de poste, des écoles, des hôpitaux, bref des services publics.

 § 

(18) Roger Garaudy.- Promesses de l’Islam, éditions du Seuil, 1981, page 57.

14/04/2010

Monde sans dieu, un moindre mal

 Remarquez bien, quelle que soit notre colère, et d'abord celle des parents des victimes, il serait malvenu pour la société civile de jeter la première pierre à l'Eglise. Car si la pédophilie s'abrite parfois sous une soutane, elle fait des victimes dans d'autres milieux, sur tous les continents, et probablement depuis les siècles des siècles.

 

 S'il n'y avait que le mal fait à des enfants, ce serait déjà terrible. Mais il y a ce silence. Silence qui constitue depuis deux mille ans toute la force de la politique de l'Eglise. Silence plus bavard que les plus longs sermons. Silence sur les faits et méfaits imposés ou permis pourvu que le dogme soit sauf. A commencer par l'école, et je pense même à celle du diable, à la communale, la laïque. Peut-être ai-je particulièrement souffert de ce silence parce que je n'étais pas catholique? On nous présentait St Louis comme un roi exemplaire rendant la justice sous un chêne, le départ en croisade comme une guerre sainte, le massacre de la St Barthélemy comme un épisode « tragique » de la guerre des religions, l'évangélisation de l'Amérique comme une action civilisatrice dans un monde de sauvages, on se taisait autant qu'il était possible en classe de quatrième sur le rôle contre-révolutionnaire de l'Eglise, pilier de l'ordre monarchique en 1789, quand aux années noires du siècle dernier, motus et bouche cousue sur la collision catholicisme-pétainisme-antisémitisme, sauf une page ou deux dans le manuel d'histoire, maigre feuille de vigne cachant l'infamie, éclairée trop souvent par les propos d'un professeur montrant que parmi les gens d'Eglise, il y avait parfois un Juste.

 

 Combien de discours entendus sur la fonction irremplaçable de la religion en matière de morale ! Du collège à l'université, combien de fois m'a-t-on rappelé que -existence de Dieu ou non- l'amour du prochain nous était enseigné par les Ecritures, transmis par le catéchisme, montré en exemple par les prêtres. On disait et répétait que sans religion, l'homme serait un loup pour l'homme. Jusqu'en terminale où le professeur de philosophie, debout sur l'estrade, levant le bras, évoquant Raskolnikov, nous fixant l'un après l'autre dans les yeux, et là j'oubliais tout, le bac, ma copine, la révolution prolétarienne (c'était les années soixante), toujours le bras en l'air, il se tournait vers l'un d'entre nous, c'était moi.

 

  • - Pourny! Qui, quelle instance, quel pouvoir pouvait encore stopper le geste meurtrier? Qui? La peur d'être vu? La crainte de la police? L'apparition soudaine, au moment crucial, d'un sentiment humain, du sens de la fraternité? La compassion vis-à-vis d'une vieille femme sans défense? La peur? Mais la peur de quoi? De la peine de mort? De la prison? De la justice des hommes? Non. La seule force qui aurait pu encore arrêter son bras, elle n'est pas humaine. C'est la peur du Jugement, du vrai de vrai, du Jugement Dernier, celui de Dieu.

 

 Certes, je me dis par la suite que vu le nombre de crimes dont les hommes s'étaient rendus coupables dans l'histoire, la peur du jugement d'un dieu n'était pas si efficace qu'on avait bien voulu l'enseigner. Néanmoins, je me dis que si cette peur n'existait pas, si l'Enfer n'était qu'un mauvais cauchemar destiné à faire régner l'ordre dans les sociétés humaines, et le Paradis une incitation à aimer son prochain et à faire le bien autour de soi, les hommes par eux-mêmes, dans un monde donc abandonné par les dieux, seraient bien incapables de vivre dans la paix, d'amour et d'eau fraîche. Et puis boum badaboum !  Non seulement la peur du Ciel ne fait pas barrage au crime, mais les représentants du ciel sur la terre sont eux-mêmes des criminels. Pour l'église catholique, moins qu'avant et en cachette. Pour l'islam, ouvertement et sur une échelle génocidaire. La « sainteté » de la guerre justifiant l'opprobre : viols, mariages forcés, crime d' « honneur », apologie du négationnisme et même du nazisme, menace nucléaire... Agir au nom d'un dieu justifie tous les crimes.

 

 Peut-être n'avons-nous pas encore bien appris à vivre dans un monde sans dieu. Après tout, les religions ont semé la zizanie, le mal et le meurtre pendant des millénaires, et la disparition du Grand Horloger n'indique que deux siècles au cadran, il nous faudra encore un peu de temps pour nous faire à l'idée que nous sommes seuls, bien seuls au moins sur cette planète, et que le monde nous appartient, pour le bien comme pour le mal. Mais que les religions mettent un bémol à leurs sermons, qu'elles règlent leurs problèmes existentiels et cessent de nous donner des leçons.

 

§