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02/03/2011

Larmes de crocodile

 

 Indignation générale. Les crimes de Khadafi indisposent le monde entier. Jusqu’aux plus fidèles supporters du monstre.  

 Question : qui s’intéressait il y a seulement 1 mois à la situation du peuple libyen ?  

 Il n’y a pas si longtemps, alors que l’Innommable était déjà dictateur et sanguinaire, son anti-américanisme, sa posture anti-occidentale étaient approuvés et même admirés par certaines gauches et extrêmes gauches mondiales.  

 Mais le vent a tourné. La monstruosité du héros anti-impérialiste se révèle au grand jour quand son peuple se réveille. On ne sait pas si le jet stream planétaire de la démocratie viendra à bout des barbaries totalitaires. On ne sait pas, on le souhaite. Mais ce qu’on sait, ce qu’on voit, c’est que des peuples se lèvent qui font entendre la voix de la raison restée trop longtemps inaudible dans ces parties du monde. Et les bêtes immondes blessées, acculées, montrent ce qu’elles sont quand les armes qu’elles ont elles-mêmes affûtées se tournent contre elles : des êtres cupides qui n’ont réussi qu’une chose, spolier le peuple et amasser des fortunes. Le vent a tourné, la tempête gronde. Les rats quittent le navire, et pas seulement les membres des cliques dictatoriales. Les amis d’antan –communistes en particulier qui ne levaient pas le petit doigt contre Khadafi (1) après avoir adulé les Honnecker et Ceaucescu, ces bâtisseurs de palais pour eux, de prisons pour leurs peuples, les communistes maintenant vont-ils oser poursuivre le guide d’un pays frère pour crime contre l’humanité ?  

 L’ONU prend ce chemin. Bizarre aussi cet empressement de l’organisation internationale pour condamner le dictateur. Je me rappelle une certaine conférence à Durban, au cours de laquelle les accusations d’atteinte aux droits de l’homme étaient exclusivement pointées sur Israël. Les atteintes aux droits des femmes dans les pays musulmans ? Motus. Les déclarations guerrières et antisémites de Ahmedinejad ? Bouche cousue. Plus récemment : la persécution des chrétiens d’Orient ? Chut… Le sort de Sakineh ? Les condamnations des opposants en Chine ? Le Tibet ? Les emprisonnés politiques à Cuba ? Les provocations guerrières de la Corée du nord ? Chut ! L’ONU se réveille un peu tard, ce qui nous donne le droit de mettre en doute la sincérité des membres de sa commission des droits de l’homme, à majorité musulmane ou tiers-mondiste il est vrai.  

 Quant à la France, et à bien d’autres états éplorés aujourd’hui sur le sort du peuple libyen, que n’ont-ils pas réagi plus tôt ? Après l’attentat meurtrier sur le vol écossais, attentat commandité par ce même dictateur, les familles des disparus se sont battues pour que les coupables soient jugés. La France a fait la sourde oreille. Et Kadhafi fut invité dans notre pays, celui où sont enterrées des victimes de sa folie sanguinaire.  

§

 

  (1) Les communistes et Khadafi, références : 

 l’Humanité des 3 et 4 janvier 1991 (sur le rallye Paris-Dakar en Libye sans aucun commentaire politique, et Khadafi présenté comme modérateur et négociateur dans la crise du Golfe) ;

l’Humanité du 16 avril 1992  « les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France et la cohorte des vassaux et des mendiants… » qui exaspèrent « des centaines de millions d’hommes et de femmes du sud… » ;

l’Humanité du 28 mars 1998 : Castro, Rasfanjani et Khadafi « Des dirigeants de trois Etats que les Etats-Unis considèrent comme "hors la loi" et tentent de mettre au ban de la communauté internationale. » S’ils n’étaient pas hors la loi, qu’étaient-ils donc pour les communistes français ? 

 

Plusieurs remarques : 

1/ On met dans le même paquet un peuple et son dictateur. S’attaquer à Khadafi, c’est s’en prendre au peuple libyen ;

2/ On attise l’opposition peuples du sud/ occident, en accusant –et en des termes qui rappellent la littérature stalinienne (vassaux, mendiants)- les sempiternels coupables que sont les états occidentaux, USA en tête ;

3/ L’humanité rejette les mesures qu’elle qualifie de mesures de force et d’intimidation (l’embargo). Bon. Que proposaient les communistes ? 

 

 

14/02/2011

Vacances en dictature

 

 Un ministre prend des vacances dans un pays sous dictature. Pire : il aurait permis la livraison d’armes de répression au régime en question. Horrible. Oui c’est horrible de savoir que les deniers du peuple, donc de vous, de moi ont pu servir à contenir, pire à empêcher par la violence une révolution démocratique dans un pays quel qu’il soit. 

 C’est le rôle de l’opposition d’exiger une sanction. Mais parmi ceux qui réclament sa démission il y a des gens qui ont noué des liens et qui ont encore des rapports avec des régimes peu recommandables et qui font du commerce avec les pires dictatures que le monde connaît aujourd’hui. Et puis… il y a le passé. 

 Ces amitiés entretenues pendant des décennies avec les bons tyrans africains ou arabes, il s’agit bien de ministres, de gouvernants de ce pays, n’est-ce pas ? Tenez par exemple, le commerce avec l’Irak de Sadam Hussein ? 

 Parmi ceux qui réclament la démission de la personne en cause figurent des hommes et des femmes qui furent moins revendicatifs lorsque le secrétaire général d’un grand parti politique français fit l’éloge du paradis roumain retour de vacances au pays des Ceausescu.  

 Un autre secrétaire général devint ministre quelques années après un glorieux séjour à Moscou pendant la deuxième guerre, les militants de son parti risquaient leur vie et nombre d’entre eux la perdirent en se battant courageusement sur le sol français contre les nazis. Moscou, Staline, Thorez. Puis De Gaulle, Thorez ministre de la fonction publique de 1945 à 1947 et vice-président du conseil en 1947… Et allez ! 

 Berlin 1936, les JO. Le sport, les bras levés devant les dieux du stade. Comme se tenait devant Hitler et Coubertin le grand meeting de la race pure, des milliers d’opposants au nazisme, sociaux-démocrates, communistes, juifs étaient persécutés, les camps ouvraient leurs portes. Mais l’important était de participer. 

 Et on s’effarouche aujourd’hui de voir un ministre emprunter l’avion d’un milliardaire pour passer ses vacances dans la Tunisie de Ben Ali ?  

 Oui c’est horrible. Encore plus d’apprendre que des armes étaient destinées aux milices d’un dictateur, des armes produites, financées par une démocratie. La nôtre. Attitude qui n’a donc rien à voir avec le pacifisme, ni avec un vague esprit de réconciliation. On sait que les dictateurs n’ont que faire des accords de paix. Ils savent, quand c’est leur intérêt, donner des gages d’amitié. Quand à faire des concessions, pas question. C’est toujours aux démocraties de se mettre au pas. Gardons tout de même le sens de la mesure. Le copinage avec les dictateurs ne date pas d’hier. On les accueille même sur notre sol. Rappelez-vous Duvalier, Jaruzelski, Hafez el Asad, Kadhafi, Khomeiny… Au chapitre du terrorisme d’état, Ben Ali tenait sa place. Admettons. Mais les hauts cris de l’opposition, je les entends depuis seulement huit jours. 

  Je ne suis pas fier du comportement de la France vis-à-vis des révolutions en cours, mais comment s’en étonner, quand on voit avec quelle indulgence nos politiciens de gauche comme de droite laissent proliférer sur leur propre sol les colporteurs des intégrismes les plus menaçants pour la démocratie et la république. 

 

 

 

03/01/2011

Appel à la communauté internationale!

Je viens de lire l’ Appel à la communauté internationale : Sauvez Madagascar du totalitarisme absolu ! 

Nous sommes vraiment peu informés en France sur la situation catastrophique dans laquelle se trouve Madagascar depuis la venue au pouvoir des putschistes : 

L’ancien juge de la Cour Pénale Internationale et sa fille sont arrêtés pour avoir proposé des solutions de sortie de crise. 

Le Président et maire élu de l’Association des Maires de Madagascar a été arrêté avec brutalité et conduit également en prison alors qu’il s’apprêtait à lire son discours devant  des manifestants pacifiques. 

Des membres de la mouvance légaliste sont détenus depuis plusieurs jours dans des conditions intolérables. 

La presse n’est pas épargnée car la censure a été rétablie et 80 stations de radio ont été fermées. 

Plusieurs centaines de personnes sont détenues dans les prisons d’Antanimora et de Tsiafahy dont certaines n’ont jamais été jugés.

 

 Oui, les médias français sont bien discrets, laisserons-nous longtemps le peuple malgache isolé face à la menace totalitaire ? 

Vous pouvez lire l’intégralité de la pétition sur le site de Citoyenne malgache (dans les favoris ci-contre), ou sur : 

http://www.ipetitions.com/petition/sosmadagascar/