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15/06/2011

Dictatures à n'en plus finir

 

 

Mohammed Hosni Moubarak, président de la République arabe d’Egypte et Zine el-Abidine Ben Ali, président de la République tunisienne sont partis, pedibus cum jambis, et même avionibus, laissant derrière eux des peuples joyeux mais dans l’incertitude, et aussi  plus loin ou pas très, des copains et des coquins pas toujours en symbiose avec la belle idée de la marche en avant inéluctable vers plus de démocratie et de progrès humains.

 Mouammar Kadhafi, Chef et guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, bien seul sur le tarmac, ne sera regretté par personne, mais qui sait, ceux qui le chassent sont-ils des démocrates pour autant ? 

 Et la liste est encore longue de ces espèces en voie de disparition mais trop souvent protégées. Comble de l’horreur, tous ces petits chefs qui se prennent pour les pères des peuples meurent toujours de leur belle mort, et jamais ni par le fouet, ni par pendaison, ni par lapidation, ni d’une balle dans la tête, supplices qu’ils infligent aux autres. Terrible injustice.  

 Ce qui suit n’est ni un tableau comparatif, ni une liste de régimes soumis au banc d’essai. Non, simplement un projet d’épitaphes qui, un jour prochain je le souhaite, seront gravées dans le marbre d’une sombre nécropole où les peuples riant, chantant et dansant viendront se recueillir.

 

Abdallah bin Abdelaziz al-Saud,

roi d’Arabie saoudite. Il partage le pouvoir avec les théologiens musulmans (ulémas) qui imposent  les principes de l’islam dans la vie quotidienne, entre autres ceux concernant le statut des femmes. 

Alexandre Loukachenko,

président de la République biélorusse. Un pouvoir autoritaire et quasi-absolu. Certaines survivances du système communiste : les opposants sont accusés d’être à la solde de l’étranger,  et cas unique : le KGB n’a pas changé de nom ! 

Bachar el-Assad,

président de la République arabe syrienne. Régime dictatorial, opposition bridée, police secrète (moukhabarats) omniprésente, répression sanglante des manifestations populaires réclamant des réformes. On y tire sur la foule, on bombarde des villes. 

Hu Jintao,

président de la République populaire de Chine. Système de parti unique, communiste. Inexistence de syndicats ou d’associations indépendantes du pouvoir, sinon dans la clandestinité. Persécution des dissidents, cas de torture, déportation sans jugement dans des camps de « rééducation ». Liberté d’expression muselée. Répression violente au Tibet, interdiction de tout mouvement séparatiste.            

Kim Il-sung,

président éternel de la République populaire démocratique de Corée. C’est du communisme, tendance dure. Les Coréens du nord vivent dans la misère et sous la chape de plomb d’un parti unique omnipotent qui interdit toute liberté au peuple. Sinon gare ! Direction les camps et le travail forcé.  

Mahmoud Ahmadinejad,

président de la République islamique d’Iran.  Application stricte de la loi islamique dont souffrent les femmes, les minorités ethniques et religieuses, et les droits humains en général. Procès à huis clos, poursuite des ONG luttant pour les droits des femmes, arrestations de journalistes, mauvais traitements, tortures, châtiments dégradants, punition par l’emprisonnement et le fouet, arrestations massives d’étudiants lors de manifestations, répression contre les minorités religieuses et ethniques, kurdes en particulier. 

Nguyen Minh Triet,

président de la République socialiste du Viêt Nam. Un parti unique, communiste, qui contrôle tout. Non respect des droits de l’homme : arrestations, condamnations à de lourdes peines de prison pour les militants démocrates, les défenseurs des droits pour les ouvriers d’usine, les blogueurs, les adeptes des religions.  

Omar el-Béchir,

président de la République du Soudan : suppression des partis politiques et instauration d’un code légal islamique. Tribunaux d’exception, mauvais traitements, aveux sous la torture, voilà ce qui attend les membres courageux de l’opposition dans ce pays. Cinq mandats d’arrêt ont été délivrés contre Omar el-Béchir par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre au Darfour, crimes contre l’humanité et génocide.  

Raoul Castro Ruz,

président de la République de Cuba. Système totalitaire où un parti unique, communiste, dispose de tous les pouvoirs. Les libertés publiques sont limitées, dont celle de la presse, dissidents politiques et « déviants » sexuels sont emprisonnés. C’est le cas aussi de poètes, dont certains ont été libérés (sous la pression internationale). 

Thein Sein,

président de la République de l’Union de Birmanie, ancien membre de la junte au pouvoir suite à une élection douteuse. Opposants au régime arrêtés, liberté d’information bafouée, députés d’opposition sous surveillance. De graves crimes commis par les militaires restent impunis.

 

 Encore faut-il ajouter à cette liste les noms de trop nombreux dirigeants d’états –africains en particulier- qui ignorent le droit à l’expression des journalistes, qui interdisent toute liberté d’association et de réunion, qui ferment les yeux face aux méfaits, et le mot est faible quand il s’agit de viols et de meurtres collectifs dont sont coupables les groupes armés plus ou moins téléguidés par les armées officielles.  

 Il faudrait aussi ajouter à cette liste les complices des dictatures, tels ces chefs d’états qui ont livré des armes sans lesquelles des crimes n’auraient pu être commis. La France a été longtemps le premier fournisseur d’armes sur le continent africain. Ce qui ne disculpe absolument pas les criminels africains qui les ont utilisées.

 

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20/05/2011

Aux femmes de France et d'Amérique

 

 Où sont donc passées les associations anti-racistes ? Depuis huit jours on ne les entend pas. Et comme ce n’est pas dans leurs habitudes, l’inquiétude me gagne. J’ai tout essayé : Internet, radios, télés. J’ai lu la presse. Rien. Rien de rien. Pas trace du MRAP, de SOS-racisme, de la LICRA. J’écoute les commentaires des hommes politiques (il y a encore très peu de femmes dans ce milieu), ils sont absorbés dans leurs querelles de chapelle, qui votera pour qui, qui ira jusqu’au bout, qui parlera le premier, qui attend son heure… 

 Allo, le MRAP, allo allo !

 Allo, SOS-racisme, allo allo !

 Allo, la LICRA, allo allo ! 

 Mais où sont-ils donc passés ? Moi, j’ai ma petite idée. Ils ont pris la poudre d’escampette. Fuyant le régime totalitaire qui se met en place jour après jour dans notre pays (voir la suppression des panneaux annonçant la présence de radars sur les routes) ils ont gagné des cieux plus conformes à leur idéal, où les véhicules jouissent de la libre circulation.  

 Pour les droits de l’homme (les femmes sont encore peu nombreuses dans notre pays) c’est un grand malheur. Car pas loin d’ici à quelques heures d’avion, une personne de couleur a été violemment agressée. C’est une jeune femme, employée de maison, mère de famille. C’est tout ce que l’on sait. Car pour le reste, radios télés et journaux n’ont de mots que pour son agresseur, son tourment, son calvaire. 

…alors ils le saisirent et l’emmenèrent. Ils le conduisirent chez le procureur. Au milieu de la cour, ils allumèrent un feu, et s’assirent. Une servante l’aperçut, le dévisagea et dit : « C’est lui ! » Les hommes qui le gardaient se moquaient de lui et le frappaient. Ils lui avaient couvert le visage et lui disaient : « Devine qui t’a frappé ! » Et ils l’accablaient d’autres injures encore. Quand il fit jour, les anciens du peuple, juge, procureur et greffiers se réunirent et le firent comparaître devant leur assemblée. Ils lui dirent : « Si tu es le directeur du FMI, dis-le nous ! » Il répondit : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas. » Ils lui dirent tous : « Tu es donc le directeur du FMI ? » Il répondit : « Oui, je le suis. ».

 Le procureur avec sa garde le traita avec mépris et, pour se gausser de lui, lui fit revêtir l’habit des détenus, et entraver les mains. Lui, se tournant vers la bande : « C’est avec des épées et des bâtons que vous êtes venus m’arrêter, comme s’il s’agissait d’un brigand. Pourtant, tous les jours j’étais assis dans le temple, parmi vous à lutiner, et vous ne m’avez pas arrêté. »

 C’est alors qu’on l’emmena. Il était suivi d’une grande foule de journalistes et de notables du parti socialiste qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Des méchants l’injuriaient et s’écriaient : « Qu’il se sauve lui-même s’il est le directeur du FMI ! »

 Arrivés au pied du Calvaire, on l’y crucifia, ainsi que les malfaiteurs, l’un à droite, l’autre aussi. Car Lui était de gauche. La foule se tenait là et regardait. On fit des lots de ses biens : placements boursiers, salaires, appartements et villas, on les tira au sort. Laissant Anne effondrée au pied de la croix, tous s’en retournèrent en se frappant la poitrine. Quand aux femmes de France et d’Amérique qui avaient subi les assauts de l’Homme, elles se tenaient à l’écart, réduites au silence.

 

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