23/09/2025
Quelques notes sur la Slovaquie à propos du "Voyage de Jana"
La Slovaquie est un peu plus petite que la région Grand-Est en France (environ 50000km2), pour le même nombre d’habitants (5,5 millions). Membre de l’Union européenne, cette république occupe une place centrale dans l’Europe continentale. Après sa séparation d’avec la République tchèque, elle est indépendante depuis 1993. Paradis des randonneurs et des photographes, ses paysages sont variés et d’une grande beauté. Il ne lui manque qu’une chose : la mer.
Pourquoi avoir choisi la Slovaquie comme destination pour ce roman : « Le voyage de Jana » ? Après tout, pourquoi ne pas avoir imaginé « Le voyage de Jeanine » en France ou « Le voyage de Janneke » aux Pays-Bas ou « Le voyage d’Igina » en Italie ? La Slovaquie, la France, les Pays-Bas et l’Italie ont certes un triste point commun. Comme d’autres pays d’Europe leurs peuples ont souffert de la guerre, du nazisme, du fascisme, de l’occupation, des collaborations, des déportations. Nombre de leurs citoyens juifs sont morts dans les camps d’extermination. Mais il y a un fait qu’on a tendance à oublier : en 1945 la France et la majorité des pays d’Europe occidentale ont été libérés par les forces armées d’états démocratiques et libéraux qui n’avaient pas l’intention d’imposer leurs lois et leur régime politique aux pays débarrassés du nazisme. A l’opposé, la progression victorieuse de l’Armée rouge dans la partie orientale du continent a favorisé l’instauration de régimes communistes inféodés à Moscou dans des pays qui ne l’avaient pas demandé, comme la Tchécoslovaquie qui, avant la guerre, était démocratique. En réalité, Tchèques et Slovaques n’auront connu après-guerre que deux ans et demi de liberté. Le « Coup de Prague » en février 1948 scella le sort du pays qui, pendant 41 ans dut subir un régime totalitaire privant le peuple de tous ses droits.
Comme c’est difficile pour des français, des néerlandais ou d’autres européens de l’ouest d’imaginer quelle fut la détresse de ces gens à l’est de l’Europe qui, délivrés du nazisme, ont dû attendre presque un demi-siècle pour retrouver la liberté ! Ainsi les touristes français qui, au début du voyage de Jana, s’étonnent d’entendre de la bouche de la conférencière du château Oravsky Hrad que l’Armée rouge a libéré l’Europe jusqu’à l’océan… Ce jour-là, Jana ouvre les yeux. Quarante ans de bourrage de crâne, ça pèse !
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19:16 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chécoslovaquie, slovaquie, libération, communisme