Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/02/2010

A Cuba, on emprisonne et on tue.

 

Ce qui est effrayant dans cette histoire

N'est pas que j'aie voulu

Jadis donner ma vie

Mais bien qu'aujourd'hui

Ils veuillent me l'ôter.

 

 

 

Sous le titre « Socialisme réel » ces lignes ont été écrites par Raul Rivero poète et journaliste. En 1995 il avait fondé l'agence Cuba Press qui ne comptait dans ses rangs que des professionnels qui exerçaient leur métier en dehors du contrôle de l'état. En 1997 il reçut le Prix international de Reporters sans Frontières pour son combat en faveur de la liberté de la presse. Il est l'auteur de nombreuses œuvres poétiques.

 

 Aujourd'hui, il est en prison. Il a été jugé le 04 avril 2009 avec son ami Ricardo Gonzalez Alfonso. Ce dernier, accusé d'être un « agent à la solde des Etats-Unis » fête cette année son 60° anniversaire en captivité. D'après RSF, vingt cinq journalistes sont actuellement détenus à Cuba. Dix neuf d'entre eux ont été arrêtés lors du « Printemps noir » (1) et condamnés à des peines allant de 14 à 27 ans de prison.

 

 Il y a quelques jours, le prisonnier politique Orlando Zapata, plombier-maçon, noir de peau, âgé de 42 ans, est mort. D'après le Nuevo Herald,  cet opposant à la dictature était « condamné au total, à 36 années de prison pour désordre public, il avait refusé de s'alimenter le 3 décembre dernier pour protester contre ses conditions de détention ». D'après sa mère, il ne restait plus sur son cadavre « que la peau sur les os ». « C'est un assassinat prémédité -dit-elle- , le pouvoir voulait en finir avec lui. »

 

 

 

Puisqu'on nous dit qu'il est impossible qu'un état socialiste prive de leur liberté des citoyens innocents,

 

Puisqu'on nous dit que les dissidents ne sont pas des citoyens comme les autres, qu'ils sont des agents l'ennemi impérialiste,

 

Puisqu'en Occident, les agences nous invitent encore et toujours à découvrir leurs formules de voyage vers La Havane destination de rêve, (2)

 

Puisqu'en Occident, les responsables politiques ont l'ouïe défaillante et n'entendent pas les mots, les cris des personnes emprisonnées,

 

Puisque enfin les appels, les déclarations, les communiqués ne suffisent pas,

 

il nous reste les mots du poète :

 

 

 

« Un spécialiste des interstices est venu

un critique littéraire ayant provisoirement grade de caporal

qui a ausculté de la pointe de son pistolet

le dos des livres de poésie.

 

Huit policiers

dans la maison

avec un mandat de perquisition

une opération propre

une victoire complète

de l'avant-garde du prolétariat

qui a confisqué ma machine à écrire Consul

cent quarante-deux pages blanches

et un tas de paperasses tristes et personnelles

qui était ce que j'avais de plus périssable

cet été. »

 

 

§

 

 

Ces quelques vers ainsi que ceux reproduits en haut de page ont pour auteur Raul Rivero aujourd'hui emprisonné, et sont extraits de l'anthologie des poètes censurés à Cuba sous le titre :

 

Anthologie de la poésie cubaine censurée,

 

proposée par Zoé Valdés, éditée par Gallimard avec la collaboration de Reporters sans frontières et de la FNAC en 2002.

 

 

 

(1) à ne pas confondre avec le Printemps de Prague !

(2) cela peut rappeler quelques souvenirs aux plus âgés d'entre nous, quand des intellectuels français dans les années quarante et cinquante revenaient enchantés de leurs voyages en URSS et dans les démocraties populaires...

23/02/2010

Sur l'invention de la photographie, un nouveau site à découvrir !

 Oui vraiment, elle est belle l'humanité quand elle est nue, débarrassée des préjugés, croyances et autres dogmes !

 Malheureusement, autour de moi, de gauche, de droite, je ne vois rien venir. Des masques, partout des masques. Nos porte-parole s'affublent de toutes sortes de costumes plus laids les uns que les autres, quand ils en ont assez, au lieu de se mettre à nu, de révéler leur vérité, voilà qu'ils retournent leur veste et disent aujourd'hui ce qu'ils niaient hier.

 Et quand la réalité brute, la crudité des faits les oblige à parler, ils se font oublier, et comme notre mémoire est courte, ils réapparaissent, lazares échevelés sortant du tombeau, aspirés qu'ils sont, non par la vie, mais par l'appétit du pouvoir.

 D'autres ne reculent devant rien, de la réalité, des faits, ils ne voient que ce que leurs lunettes leur permettent de voir, mais les opticiens ne peuvent rien contre les dogmes qui, comme la foi, rendent aveugles.

 Ces colporteurs de dogmes, les visiteurs de ce blog savent que nous ne les portons pas dans notre cœur. On pense immédiatement à la religion et à la politique, mais il ne faut pas oublier les sciences. Etant incapable moi-même de combler cette lacune, je ne saurais trop conseiller la visite d'un site qui, en page d'accueil, cite cette explication de l'Abbé de Condillac dans l'« Essai sur l'origine des connaissances humaines » :

 

« Au lieu d'observer les choses que nous voulions connaître, nous avons voulu les imaginer. De supposition fausse en supposition fausse, nous nous sommes égarés parmi une multitude d'erreurs; et ces erreurs étant devenues des préjugés, nous les avons prises par cette raison pour des principes: nous nous sommes donc égarés de plus en plus. Alors nous n'avons su raisonner que d'après les mauvaises habitudes que nous avions contractées. L'art d'abuser des mots sans les bien entendre a été pour nous l'art de raisonner......Quand les choses sont parvenues à ce point, quand les erreurs se sont ainsi accumulées, il n'y a qu'un moyen de remettre l'ordre dans la faculté de penser; c'est d'oublier tout ce que nous avons appris, de reprendre nos idées à leur origine, d'en suivre la génération, et de refaire, comme dit Bacon, l'entendement humain. »

 

Ce site intitulé

 

« L'invention de la Photographie. La vérité sur Daguerre. »

http://www.niepce-daguerre.com/index.html

 

propose une réflexion sur l'invention de l'art qui a joué un rôle primordial au cours des deux derniers siècles. Jacques Roquencourt, qui en est l'auteur, rétablit les faits et remet bien des idées en place, une place qu'elles n'auraient jamais dû quitter si... des intérêts, des rumeurs, des partis pris, l'incompétence aussi, des universitaires exprimant des opinions dans une spécialité qui n'est pas la leur, n'avaient tour à tour façonné, habillé l'histoire à leur façon, selon leurs goûts et surtout, placés qu'ils sont devant les preuves (1), s'accrochent désespérément à ce qu'ils avaient d'abord supposé, puis cru, enfin encensé. Pourquoi ? A ce qu'en dit Condillac, on pourrait ajouter qu'il ne faut pas confondre savants et chercheurs. Les plus grandes découvertes ont été l'œuvre de ces derniers.

 

 

 

(1) Les thèses de Jacques Roquencourt sont étayées par les expériences tant chimiques que physiques et optiques qu'il a réalisées lui-même.

20/02/2010

Ce n'est pas la loi qui est liberticide. C'est la religion.

« chiens de garde du système ! »

« idiots utiles du sarkozysme ! »

« détracteurs perpétuels ! »

« sycophantes professionnels ! »

« sites internet qui ne représentent qu'eux-mêmes et encore ! »

« fêlés de la toile ! »

« délateurs (qui) ont un rouleau de la Thora ou un crucifix dans l'oreille ! »

« aboyeurs de service ! »

« beaufs » !

« connards ! »

« Torquemada de banlieue, Vychinski d'opérette ! »

« censeurs ! »

 

Voici comment sont désignés ces « chiens de garde du système » que sont les partisans d'une loi interdisant le port de la burqa. Frappant, n'est-ce pas ? C'est le langage adopté non par le capitaine Haddock, mais par Christian Eyschen, en page d'accueil (si l'on peut dire !) du site de la Fédération Nationale de la Libre Pensée. Soyons juste. Hormis ces injures qui cachent mal, au-delà du vide de la pensée, un certain agacement, on peut lire ceci :

 

« Nous sommes contre le port du la burqa, du niqab , de la soutane, de la cornette, du schtreimel et autres grigris totémiques et religieux. Nous considérons que toute marque d'appartenance religieuse est une abdication de la liberté de pensée. C'est clair, simple et net. »

 

 Non justement, ce n'est ni clair ni net. L'auteur de ces lignes sait bien que le port de la burqa ou du niqab ne peut pas être mis sur le même plan que celui de la soutane, de la cornette ou du schtreimel. Qui osera dire que de nos jours, le port de la soutane, de la cornette ou du schtreimel a été imposé à des citoyens de ce pays ? Comment un libre penseur peut-il être contre le port de la soutane et de la cornette par les prêtres et les religieuses ? Interdire ces habits ou ces coiffes serait revenir à ce qui fut pratiqué il n'y a pas si longtemps dans ces états totalitaires où les cultes étaient interdits, ce qui ne peut être le cas dans un état laïque.

 

 Interdire le port de la burqa ? Peut-être. Mais il ne faudrait pas qu'un débat de chiffonniers nous fasse oublier le reste. Car il y a urgence à interdire le voile dans tous les services publics, à rétablir la vente de la viande de porc dans toutes les boucheries et la restauration, à interdire les prières dans l'espace public, à rétablir la mixité dans les piscines, à condamner avec la plus grande sévérité les agressions homophobes et les brutalités contre les femmes, à permettre aux médecins hospitaliers d'exercer leur métier, à faire respecter la laïcité à l'intérieur de l'école (contenu des cours) et concernant l'accompagnement des sorties éducatives...

 

 De toute façon, interdiction ou pas, ce n'est pas la loi qui est liberticide, mais la burqa. Ce camouflage est exclusivement imposé aux femmes... ou s'impose à elles, ce qui est encore plus grave ; il dissimule la totalité du corps ne laissant apparaître que les yeux et parfois derrière une grille, annihilant la personnalité et même l'humanité de celles qui le portent. Burqa ou niqab, religieux (ou politiques ?) -en tous cas provocateurs- ces accoutrements sont l'expression de la phallocratie la plus sordide, qui veut cacher aux yeux de tous cet éternel objet de luxure : la femme, à l'origine du péché et de tous les malheurs du monde.

 

 L'article en question est illustré d'images représentant des supplices imposés par la Sainte Inquisition catholique. Quel rapport avec le texte ?

 

 Curieusement, aucune image montrant lapidations, pendaisons et décapitations en public, autant de violations de la liberté de penser et de croire dans ces états qui appliquent AUJOURD'HUI et pas si loin de chez nous une loi qui condamne apostats, homosexuels, défenseurs des droits de l'homme, militantes pour les droits des femmes, opposants politiques, et aussi... libres penseurs et ...femmes ne cachant pas leur visage.

 

Oui, curieusement, dans sa lutte contre l'obscurantisme religieux, la FNLP fait l'impasse sur l'islam. Même si l'église catholique qui, en matière d'obscurantisme a des leçons à donner à tout le monde, représente un danger constant pour la laïcité, il faut être aveugle ou avoir des idées fixes et préconçues pour ne pas constater que l'islam et son cortège de règles d'un autre âge marquent des points tous les jours contre la démocratie (dont ils profitent), la laïcité (qu'ils exècrent), et les lois de la république (qu'ils respectent quand elles ne vont pas à l'encontre des sourates du coran). Je reste quant à moi persuadé que les religions sont un opium pour le peuple. Toutes. 

 

N'est-il pas étonnant de lire:

 

« délateurs (qui) ont un rouleau de la Thora ou un crucifix dans l'oreille ! »

 

 On croirait entendre Tariq Ramadan ou plus simplement, pour s'en remettre à Dieu plutôt qu'à ses saints...

 

« Verset 5.51 : Ô les croyants ! Ne prenez pas pour alliés les juifs et les chrétiens ; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d'entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes. »

 

. Ah ! la Thora (et le schtreimel cité plus loin). Vous ne le saviez pas,  « Bande de fêlés de la toile », vous ne saviez pas que la république était menacée par le judaïsme ? Non mais regardez un peu ces synagogues qui fleurissent partout, financées par les deniers publics... Ces cantines scolaires et ces restaurants Quick qui nous imposent la nourriture cashère... ces piscines où le CRIF a imposé à Martine Aubry des horaires différents pour les hommes et pour les femmes...

 

 Décidément, débordés que nous sommes par l'outrecuidance des juifs et des chrétiens, l'avenir n'est pas rose pour les laïques, oh non ! Heureusement la Fédération Nationale de la Libre Pensée est là qui veille et qui attend, mon petit doigt me dit qu'elle recevra du renfort, j'ai entendu de gauche et de droite des propos ressemblant fort à ceux tenus par Christian Eyschen, de la bouche ou de la plume de célébrités telles Dieudonné, Aounit, Siné, Mermet, Garaudy, l'abbé Pierre (1), en gros :

 

« l'Occident (entendons le capitalisme mais il n'est pas interdit de colorer celui-ci d'une petite note antisémite, en tous cas nettement xénophobe anti-américaine) l'Occident donc est coupable de tout, croisades, colonisation, exploitation du tiers-monde, crises, guerres, massacres, drogue, déchéance, luxure, judaïsme, je crois que j'oublie quelque chose, ah ! La philosophie des Lumières, la tolérance et... l'athéisme... » Oh pardon !

 

La démocratie occidentale, voilà l'ennemi :

 

« Par ses deux principes fondamentaux -celui du pouvoir n'appartenant qu'à Dieu, qui relativise toute souveraineté sociale, et celui de la « consultation » (shura), qui exclut toute médiation entre Dieu et le peuple-, se trouvent écartées à la fois toute tyrannie absolutiste sacralisant le pouvoir et prétendant faire d'un dirigeant un dieu sur la terre, et toute « démocratie » de type occidental, c'est-à-dire individualiste, quantitative, statistique, déléguée et aliénée. Car la liberté n'est pas négation ni solitude, mais accomplissement de la volonté divine. »

(Roger Garaudy .-Promesses de l'islam, Seuil, Paris 1981, p33)

 

Garaudy n'est pas responsable de ses propos, c'est la foi, elle rend aveugle.

 

 Quand ces messieurs sont à court d'arguments, et qu'en désespoir de cause ils en viennent à défendre l'indéfendable (la burqa pour la FNLP, la candidate voilée pour le N.P.A.), ils nous refont le coup du discours fleuve à la Mao dans lequel chaque mot a son importance, et où il est interdit de déplacer une virgule: burqa et voile sont des prétextes avancés par « les chiens de garde du système » pour nous faire oublier l'essentiel : 

 

« la crise du capitalisme, de l'augmentation considérable du chômage, de la destruction massive des services publics, des remises en cause croissantes de la République une, indivisible, laïque, démocratique et sociale » (citation du même article)

 

Autrement dit, si vous ne partagez pas cette analyse (infaillible et indiscutable, c'est du marxisme !), vous êtes un « idiot utile du sarkozysme », un « sycophante (2) professionnel », un « connard (3) », pire, et celle-là il fallait vraiment être à bout de nerfs pour la trouver : un « abonné à la boîte aux lettres de la Kommandantur ! (4) ».

 

Je mets cette expression excessive sur le compte de la vexation. Je conçois très bien qu'il n'est pas facile pour un responsable de la Libre Pensée de qualifier de liberticide une loi qui interdirait le port de la burqa, sachant en outre, que le port de cet accoutrement est imposé ici et là-bas par les pires ennemis des libertés, et qu'il est, ici comme dans ces contrées où les fous de dieu ont le gibet facile, le symbole de l'empire de la bêtise humaine sur la moitié de l'humanité.

 

 Mais la lecture d'une telle prose sur un site qui se présente comme celui de la Libre Pensée m'ébaubit. Et je me dis, car ces gens-là font de la politique, que si par malheur un jour le pouvoir était confié à ces Vychinski (les vrais, pas ceux d'opérette), les pauvres bougres qui ne partageraient pas leurs analyses seraient classés ennemis du peuple. Cela s'est vu dans l'histoire.

 

§

 

 

(1) Sans parler, mais là je vais encore étonner la gauche bien pensante... sans parler de la littérature du Front National pendant l'offensive israélienne contre le Hamas à Gaza l'année dernière (cf « L'éléphant et le moustique »).

(2) délateur, par extension : homme fourbe

(3) con(n)ard, arde : nom et adj. Vulg. Crétin, abruti

(4) à propos de Kommandantur : il faudra bien qu'un jour on mette au clair l'historique des liens entre le monde musulman et le nazisme, la culture de la haine du juif, l'apologie de Hitler, l'aide apportée par certains états aux criminels nazis en fuite, et aussi cette façon qu'ont certains mouvements islamistes d'inverser les rôles par la méthode du « turnspeech » : associer croix gammée et Israël, le véritable holocauste étant d'après eux celui vécu par les Palestiniens...Sans oublier la propagation du négationnisme dans les mêmes milieux. Nous y reviendrons.