02/12/2025
Sur la liberté d'expression
Qui peut juger de la neutralité d’une chaîne de télévision ? Seul un être détenteur de la vérité le pourrait. Il faudrait pour cela qu’il ait tout vu, tout lu, tout su. Cet être tout puissant existe-t-il ?
En attendant, le seul à notre connaissance dont on peut -en dernier recours- accepter le jugement, c’est le téléspectateur.
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19:05 Publié dans Autour d'un mot | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liberté, liberté de la presse, neutralité
24/11/2025
Appel au boycott...mais de qui ?
Il faut rechercher l’origine du mot « boycott » au XIX° siècle en Irlande. L’agent foncier Charles Cunningham Boycott était au centre d’une querelle entre les propriétaires terriens britanniques et les fermiers irlandais. Ces derniers, considérant Boycott comme la cause de leurs problèmes, ont dirigé leurs protestations contre lui. En d’autres termes, ils ont mis cet homme « à l’index ».
D’où le sens actuel du mot « boycotter » qui signifie : exercer une pression sur un groupe, un parti ou un état en cessant toute relation avec lui. Le plus souvent, le boycott peut s’expliquer pour des raisons politiques, avec des conséquences qui ne sont pas toujours celles qu’on attendait : en coupant les relations commerciales avec un état pour critiquer la politique de son gouvernement, on risque de punir du même coup toute une population.
Mais ce qui se passe aujourd’hui à l’université de la troisième ville de France est d’un autre ordre. Un professeur d’histoire a dressé une liste de « génocidaires » à boycotter. Pourtant, aucune de ces personnes n’a jusqu’à ce jour commis un génocide. Il y a un comédien, une comédienne, des réalisateurs, des philosophes, une productrice, une chroniqueuse, un écrivain, un dessinateur, un chef d’entreprise mais surtout, et c’est cela le plus inquiétant, des personnes de confession juive.
Oui, inquiétant. Car c’est un professeur d’histoire qui a dressé cette liste. Inexcusable, si on se rappelle ce qu’ont vécu dans notre propre pays des personnes, femmes, hommes et enfants qui n’étaient coupables de rien et qui ont été victimes d’un génocide, bien réel celui-là, commandité par la pire des idéologies : l’antisémitisme.
11:18 Publié dans Antisémitisme, Autour d'un mot | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boycott, boycott, histoire de france, génocide
29/10/2025
Croire, est-ce encore possible aujourd’hui ?
Bien que le christianisme soit souvent évoqué, le « Voyage de Jana » n’est pas un livre « chrétien ». Il n’y a que les humains qui peuvent l’être, chrétiens. Par contre, au cours du voyage de cette femme, la foi est omniprésente. Pas seulement parce qu’en Slovaquie beaucoup de gens sont croyants, mais surtout parce que sans la foi, j’entends : sans croire en quelque chose, la vie humaine est impensable, impossible.
Je me rappelle cette question posée par une personne qui revenait de Grèce. Parlant des météores, ces falaises rocheuses occupées par des anachorètes, j’entendis cette boutade surprenante : « Mais qu’est-ce qu’ils vont faire là-haut ? ». Quoi répondre, sinon en prononçant ce petit mot de trois lettres qui exprime la fidélité à une idée, un principe, une vérité profondément ressentie ? On pourrait aussi s’étonner, en admirant les œuvres gigantesques que sont les cathédrales, comment les hommes ont pu à ce point défier les lois de la pesanteur et de l’équilibre, au prix de leur propre vie ? La foi, encore.
S’étonner aussi que malgré les catastrophes qui nous ont frappés au cours des siècles, on ait pu encore et toujours croire en un Sauveur suprême…
Mais si la foi peut faire grimper des hommes au sommet de montagnes, elle peut rendre aveugle et conduire à l’intolérance, à l’inquisition et au crime. D’ailleurs elle n’est pas que religieuse. Elle peut être politique. Comment des millions d’honnêtes gens ont pu croire pendant des années que la fin justifiait les moyens, que le Goulag était un passage obligé sur la voie d’une société nouvelle, juste et harmonieuse, s’ils n’avaient eu eux-mêmes foi en cette dernière ?
Le mot « tolérance » est trop faible pour traduire les pensées de Jana. Elle ne tolère rien du tout. Elle écoute, questionne parfois, c’est tout. De quel droit pourrions-nous mépriser, punir ou tolérer, même seulement rire des pensées ou des croyances d’un autre ? Sommes-nous détenteurs de vérité ? En position de juger ? Idées et croyances ne sont jamais « tolérables », elles peuvent être contestables, parfois même à combattre, ou troublantes… comme la réponse de Mme Tomko à Jana qui lui demande :
- Croire, est-ce encore possible aujourd’hui ?
- Il nous a fallu des millions d'années pour former l'idée d’un dieu unique. Et en à peine 300 ans, nous avons cru nous en débarrasser. Tout cela est allé trop vite pour les humains que nous sommes. Et puis… nos frêles épaules pourront-elles indéfiniment supporter l’idée d’être seuls, maîtres de notre destin ?
18:14 Publié dans Autour d'un mot | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : foi, croyance, christianisme, météores, anachorètes

