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06/04/2009

Cinq mille ans et des poussières



Très-Haut était vachement fort. Pour tout dire, avant de voir le jour Il était déjà né !

Quand ça ne marchait pas comme Il voulait, Il piquait de ces colères, que même les mecs qu’existaient pas encore avaient le trouillomètre à zéro. Dans les tout premiers jours, Il avait réussi à pondre quelque chose qu’avait forme humaine, Il avait pas lésiné le Vieux, pas un australopithèque, pas un homme erectus, pas un né en Dertal, pas même un nourrisson, non, un adulte de type caucasien dans la force de l’âge blond aux yeux bleus et beau comme un camion (tout à fait plausible, des ossements d’origine humaine sapiens sapiens ont été trouvés, dont certains ont effectivement cinq mille ans, même quelquefois plus) . Le Boss râlait contre lui-même :

- Il va s’emmerder ce mec-là, tout seul. Y faut lui faire une pote.

Deux doigts dans la bouche, Il siffla un grand coup. Oh ! l’affluence, les piafs, les canassons, les tigres aux dents de sabre, les escargots, Ornithorynques et baleines, même les castors du Canada, licornes, centaures et, faisant trembler le sol sous leurs pas gigantesques, les terribles brontosaures, toutes les bestioles qui se ramenaient ! Très-Haut dit à « Homme » :

- File-leur un blase à chacun, et trouve-toi une moitié.

Y cherchait le mec, y cherchait ! Y’en avait pourtant des mammifères…mais pas une gonzesse !

Alors le Boss lui fila une tarte. « Allez, au plume ! » Il lui plongea Sa grosse pogne dans le coffre, et lui chopa une côte. Aussitôt, les mâtins qu’étaient encore dans le coin s’approchèrent pour boulotter le nonosse.

- Ca, c’est pas pour vous, bande d’enragés !

Et le Vieux leur fila des coups de grolle dans les reins. Et l’autre qui ronflait toujours, parterre !

- Eh ! Oh ! V’là ta première nénette, ça te fait plaisir ?

Homme parlait déjà (tout à fait plausible, il y a cinq mille ans les langues existaient, on a même retrouvé des tablettes d’argile avec des traces d’écriture). Homme dit :

- Non mais c’est pas vrai, je rêve ! L’os de mes os, la chair de ma chair, là, devant moi ! Tiens ma cocotte, j’ai une surprise pour toi : on n’a pas de fringues, t’auras pas de lessive à faire. Et pour grignoter, y’a qu’à allonger le bras…


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20:10 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : création, adam, eve

15/03/2009

Coupe de France

-         Dino Morandini passe la balle à Fernando Hernandez qui drible et renvoie sur l’aile pour Mohammed Bensoussan… qui évite la touche. Quel match ! Toufik Hezlaoui et Farid Zetlaoui se replient avec toute la défense girondine. Mais dans les cages, Hartmann est là, qui guette et qui attend… et qui bloque en catastrophe. Long dégagement. Battini. Panatos. Orlando. Ben Saïd, qui franchit la surface de séparation. Battini, toujours lui, Brnstshetz, Bakundé, Ko Aoundé très dangereux de la tête… Oh la la ! L’efficacité bordelaise en contre-attaque. Tir !… au-dessus, de toute façon Rachid Baïkila était à la parade. La foule exulte :

 

-         Rachid ! Rachid ! Rachid !

 

-         Jean-Paul ?

 

-         Oui… le studio ?

 

-         On nous appelle de Marseille, où Yakundé vient de marquer sur un centre de Kerendörffer…

 

-         Ici Marseille. Le public en délire assiste à la résurrection de son équipe, avec quel brio ! Les Strasbourgeois font ce qu’ils peuvent avec Ortega, Sottovicë et Ribanello, mais ne peuvent arrêter le raz-de-marée marseillais. Déjà trois buts grâce à Hoko Béhoué, Sonato Bellinello et l’éternel Yakundé le Magnifique.

 

-         Mais dîtes-moi, ces prouesses sont de bon augure pour la Coupe du monde ! Baïkila, Panatos, Ben Saïd et Yakundé sont d’ores et déjà assurés d’une sélection en Equipe de France ?

 

-         Ici Paris. Oui effectivement.

 

-         Même ceux qui n’ont pas leur carte de séjour ?

 

-         Le décret ne s’applique pas aux sportifs de haut niveau.

 

-         C’est logique. Le général Pétain ne la demandait pas aux tirailleurs sénégalais. Ils participaient aussi à la gloire de la France...

 

-         Excusez-moi de vous interrompre… Lille vient de marquer. Allo, Lille ?

 

-         Ici le stade vélodrome. Sur un tir de Ben Saïd, Bordeaux vient de marquer. Rachid Baïkila était sorti trop tôt, au grand désespoir des supporters qui sifflent et hurlent :

 

-         Rachid ! RE-TOUR-NE-DANS-TON-PAYS !

 

§

11/03/2009

lettre au CNES (1) et au GEPAN (2), copie au ministère de la sécurité publique

 

 

 

 

Mesdames, Messieurs, voici les faits :

 

Il était 8 heures 25 du matin. Je circulais en automobile dans la ville de (3)………..J’étais arrêté au feu tricolore du croisement de la rue (3)…………avec l’avenue  (3)……………. Je dois dire que le quartier était très calme, troublé seulement par les cris de quelques enfants en retard sur le chemin de l’école. Sur le trottoir, à quelques mètres de moi est apparu un être que j’ai d’abord pris pour une femme par la silhouette et la démarche. Aucune partie de son corps n’apparaissait car celui-ci était entièrement recouvert (ou maquillé ?) de noir. J’ai toutefois distingué  sur un côté de la partie supérieure (la tête chez les humains) une sorte de grille rectangulaire dont j’évalue les dimensions (j’étais trop loin pour  juger avec certitude) à 5 x 10 cm. L’être n’émettait aucun son. Ce qui me stupéfia encore, c’est que, quelques pas en arrière, un homme suivait et semblait n’avoir rien remarqué ! Chauve et portant la barbe, il promenait tranquillement un enfant dans une poussette… La scène dura à peine une minute, car avant que le feu passe au vert, l’être disparut, à droite en remontant probablement l’avenue (3)………….J’aurais voulu alerter ce monsieur, je pensais surtout à l’enfant, mais ils disparurent aussi au coin de la rue. Pendant ces… allez vingt ou trente secondes, j’ai pris soin de vérifier alentour, dans mes rétroviseurs et sur les côtés, si un véhicule spatial genre soucoupe ou cylindre volant n’était pas en vol stationnaire, ou même posé quelque part. Je n’ai rien relevé d’anormal. D’autres automobilistes étaient en attente au feu, je regrette maintenant de n’avoir pas eu la présence d’esprit de sortir de ma voiture pour les prendre à témoin. Je dois avouer que j’avais un peu peur, j’étais pétrifié. D’ailleurs au moment de redémarrer, j’ai calé mon moteur.

 

 Je sais mesdames, messieurs, que je m’adresse à des scientifiques pour qui les phénomènes paranormaux et les apparitions d’êtres venus d’ailleurs n’ont pas bonne presse. Vos recherches, vos affirmations et même vos hypothèses sont toujours fondées en raison. Je comprends votre méfiance, votre circonspection face à des faits révélés par les seuls témoignages humains. Posez-vous alors la question : quel intérêt aurais-je moi, modeste retraité, qui n’attends plus de la vie qu’un repos bien mérité et la joie de voir grandir et s’épanouir mes  petits-enfants, quel intérêt aurais-je à inventer une histoire d’extra-terrestres ? J’ajoute que mis à part mon épouse et d’autres membres de ma famille, je n’ai fait part de l’événement à personne, et surtout pas à la presse. En vous remerciant d’avoir bien voulu lire cette lettre, veuillez croire …

 

 

Signé : Pourny

 

(1)   Centre National d’Etudes Spatiales ;

     (2) Groupe d’Etude des Phénomènes Aéronautiques Non identifiés ;

    (3) Le nom de la localité, ceux des rues et des avenues ne sont pas mentionnés dans la présente copie . Les lecteurs comprendront facilement pourquoi. Je m’en voudrais de provoquer une panique parmi la paisible population de cette ville qui a déjà suffisamment de soucis avec les problèmes d’emploi et de pouvoir d’achat.

   

13:59 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paranormal, femme