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01/11/2020

Islamophobie

 


 Je ne comprends pas la tolérance dont font preuve les politiques et les médias à l’égard des intégristes religieux. Ces illuminés qui prennent à la lettre les textes « sacrés » sont des gens dangereux, des ennemis du genre humain. Convertir ou éliminer, voilà toute la sainteté de leur guerre. C’est pourquoi je ne partage pas ce mot d’un ancien président de la république :

« L’islamophobie est condamnable, c’est du racisme ».

 Et alors ? L’islam n’est pas une race. L’islam n’est pas une nation. L’islam n’est pas un peuple. La peur de l’étranger est irrationnelle et dangereuse et conduit au racisme. Mais craindre des préceptes, des dogmes, des pratiques inégalitaires, violentes, guerrières est une attitude tout à fait compréhensible. On peut nouer des liens d’amitié avec des étrangers et craindre le fanatisme. A l’inverse, il peut arriver que les pratiquants d’une religion soient xénophobes. On peut être athée et aimer l’humanité. On peut être islamophobe et fréquenter des amis asiatiques, iraniens, indiens, arabes, kabyles, français, blancs, noirs, jaunes, rouges, africains, asiatiques, américains du nord et du sud, européens. On peut être anticlérical et fréquenter les mêmes.

 Je revendique le droit d’afficher, de manifester mon islamophobie. Pour moi, il n’y a pas de pays catholiques, protestants, bouddhistes, musulmans, animistes, orthodoxes… D’abord, un pays, ça ne sait pas lire, ça ne prie pas, ça ne défile pas derrière des idoles, ça ne voile pas les femmes, ça ne s’enchaîne pas aux grilles des cliniques où l’on pratique l’avortement. Pour moi, il n’y a pas plus de peuple catholique, protestant… D’ailleurs, les gens sont si différents, que je me demande encore ce qu’est un pays, ce qu’est un peuple. On peut se sentir plus proche d’un étranger dont la langue nous est incompréhensible que d’un voisin de palier français de souche. Et inversement.

 Les religions exploitent à fond l’ignorance… allez disons le mot : la bêtise humaine. Le problème avec cette dernière, c’est qu’elle n’a pas de couleur de peau, elle n’a pas non plus de frontière. Malheureusement, car si la bêtise avait sa nation, son état, son peuple, on pourrait la montrer du doigt et rigoler un bon coup. Mais elle se répand, et apparaît quelquefois là où on l’attend le moins, chez des gens très instruits par exemple, cultivés même, et tout près de chez nous. Ces gens s’en prennent à qui ?

 Alors qu’un professeur a été tué atrocement pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, que trois personnes ont été massacrées parce qu’elles étaient chrétiennes, que des passants ont été tués parce qu’ils passaient devant l’ancien immeuble de Charlie hebdo, ces gens instruits, informés, cultivés qui parlent dans la radio s’en prennent à qui ? A la violence ! Les mêmes passent en cortège et prônent l’apaisement dans des marches « blanches ». L’église pourtant meurtrie appelle aussi à la paix, prière en plus. Autant d’attitudes lâches de gens qui ne veulent pas voir, qui ne veulent pas nommer l’ennemi. Et quand par pur hasard, par inadvertance celui-ci est nommé sur un plateau de télé, c’est aussitôt pour le dédouaner en invoquant la misère dans les quartiers, le chômage, l’impuissance des parents, le manque d’éducation, le manque de moyens pour l’école, la disparition des services publics. Bref le coupable, c’est le capitalisme, l’occident colonisateur et raciste qui se croit dispensateur des lumières mais qui en réalité voudrait imposer ses lois au reste du monde. Pour cette idéologie du renoncement, les victimes réelles ne sont pas loin d’être les auteurs des attentats.

 On assiste à une sombre manipulation, selon le procédé du « Turnspeech » cher aux négationnistes : « La Shoah réelle, c’est celle qui se déroule sous nos yeux dans les territoires palestiniens sous la botte israélienne ».

 Jusqu’où faudra-t-il aller dans l’horreur pour voir nos intellectuels de gauche –une certaine gauche- désigner l’ennemi et le combattre ? J’ai peu d’espoir. On sait à quel point la chute du communisme pour eux a été d’autant plus dure qu’elle signifiait du même coup la victoire du Satan capitaliste. Si maintenant on leur enlève l’électorat qui les écoute encore, ces jeunes et moins jeunes des quartiers déjà bien islamisés, ce prolétariat de substitution, que leur restera-t-il ?

 Mais peut-être avons-nous d’autres ressources, des gens qui, sans parler dans le poste, feront leur travail d’explication, n’hésiteront pas à affronter les sujets qui font des vagues, bref des gens courageux qui sauront ne pas fermer les yeux devant l’évidence. Regardez Samuel Paty.


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19:47 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, islamophobie, gauche

23/10/2020

Cauchemar

 

 


 Quand je fais mes courses et que je croise une dame de noir vêtue des pieds à la tête, visage dissimulé derrière un grillage, je me dis que nous avançons à reculons, que les esprits éclairés de ce nouveau siècle, que les jeunes, les enseignants, bref les humains qui devraient hisser le drapeau de la liberté, n’ont pas pris la mesure de la situation dans laquelle risquent de se trouver nos enfants et petits-enfants : un monde dans lequel un maître encagoulé muni d’une cravache lancera une fatwa contre Darwin, Voltaire, les femmes, les homosexuels, les a-sociaux, pourquoi pas les juifs et les gens du voyage.

 Je fais un cauchemar : un monde dans lequel mes petites filles –voilées- n’iraient plus à l’école où seuls les petits garçons écouteraient en silence un « enseignant » de sexe masculin leur affirmer que l’Homme est apparu il y a quatre mille ans, sa « compagne » quelques jours plus tard. Non, cela n’arrivera pas, car je suis bien certain que vous, qui lisez ces lignes, qui les trouvez exagérées, dictées par un esprit tourmenté qui voit le mal partout, vous qui voyez encore dans une idée totalitaire venue d’ailleurs une chance pour la France, je suis bien certain que vous, guerrier infatigable de la gauche et de la liberté, vous allez faire tout votre possible pour qu’un tel cauchemar ne se traduise pas dans les faits. Quel beau combat vous allez mener !


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19:17 Publié dans Autour d'un mot | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gauche, islam

07/09/2019

Sans abri

 


  Je me promène dans le sixième arrondissement. C’est mon quartier. Le latin. Il fait un peu frais ce matin, j’ai mis l’écharpe rouge, du plus bel effet sur mon manteau noir, et mon chapeau, à la Louis Aragon. De la poulaille partout dans les rues. La droite a mobilisé sa police contre les sans abri. La situation de ces pauvres est insupportable. D’ici j’entends les premiers échos de la manif’.

Un-lo-ge-ment-pour-tous !

 Entièrement d’accord. Non mais de quel droit interdit-on à des êtres humains de se loger ? Moi j’ai le cœur à gauche. En 68, j’étais sur les barricades et chaque élection est l’occasion pour moi de faire barrage à la droite.

 Un beau rassemblement. Des gens de tous horizons et de toutes les couleurs, comme je les aime. La voilà la belle diversité à la française. Allez-y les gars, un logement pour tous ! Mais oui, il y en a de la place dans nos campagnes pour des milliers de logements sociaux. D’autant qu’avec les jachères, de grandes surfaces sont disponibles. Et cela donnera du travail aux sans emploi.

 Car le voilà le problème, la cause de tous les maux : le chômage. Inactivité, désespérance. Du grain à moudre pour l’extrême droite. J’ai une sainte horreur de ces gens-là. Ils sont la honte de la nation. Ils s’en prennent à ceux qui ne leur ressemblent pas : gens de couleur, gens d’ailleurs… Ils disent qu’on n’a plus l’impression d’être en France, qu’il y a des prières dans les rues, que des femmes sans visage font peur aux enfants, que des cantines ne servent plus de jambon, mais où vont-ils chercher tout ça ? Je regarde autour de moi, j’observe que la France est restée égale à elle-même, calme, sereine, tricolore. Ils disent que la proportion des gens issus de l’immigration est telle dans les écoles que le niveau scolaire baisse, que la délinquance et les trafics en tout genre se développent, que les enseignants sont dépassés, découragés.

 Propagande, je vous dis, propagande ! Mes enfants n’ont aucun problème à l’école, il y a bien un ou deux garnements pour irriter le professeur de grec ancien, le fils de l’ambassadeur des émirats n’a pas rendu sa punition dans les délais et la fille du sénateur n’a pas éteint son téléphone portable. Vais-je pour autant hurler à une menace contre les lois de la république ?

Un lo-ge-ment-pour-tous !

A-bas-les-dis-cri-mi-na-tions !

La-Franc’-c’est-black-blanc-beur !

 Oui, parfaitement d’accord, le voilà bien le pays des droits de l’homme, la France qui ouvre ses portes, lieu de tous les échanges, de tous les mélanges, de toutes les cultures !

 Tiens mais c’est Marie-Ange là-bas sous la banderole… Hello, ma fille !

 - Papa, je te présente Ali, il est sans papiers, il vient direct du Mali. Les fillettes qu’il tient par la main sont ses petites sœurs. Ses frères sont derrière en compagnie de la dame en noir qui porte un bébé sur son dos. Les cousins sont un peu éparpillés dans la manif’. Pourront-ils s’installer chez nous provisoirement, en attendant de régulariser ?

 Tapage, bousculade, slogans hurlés par hauts parleurs ne nous permettent pas de connaître la suite de l’histoire. Cet homme qui prêche accueil et tolérance n’a pas la chance de vivre dans le neuf trois. Ah ! Si toutes les personnes qui ont le cœur à gauche pouvaient partager l’art de vivre au pied des tours dans les cités !

 Ce que je viens d’écrire est absurde. Car si ces gens vivaient dans les tours des cités, ils n’auraient pas le recul nécessaire pour juger objectivement de la situation. C’est pourquoi il est logique que les militants du « Vivre ensemble » considèrent la vie réelle en l’observant de loin.


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