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03/09/2010

Meutes

 

 Carla Bruni a joint sa voix à ceux qui dans le monde entier ont manifesté leur solidarité avec Sakineh. Ce qui lui a valu d’être insultée par les médias iraniens, inutile ici de reprendre les termes employés, ils sont à la hauteur de la pensée officielle du pouvoir religieux de ce pays, c’est-à-dire au ras des pâquerettes. Le coran… en pire.

 

 Mon propos aujourd’hui est ailleurs. Qu’on me contredise si je me trompe : personne ou presque, ici en France, ne s’est insurgé contre cette infamie. Ou alors en tapinois. Il s’agit tout de même de l’épouse du président. Bon je sais, président de droite, que la gauche et l’extrême du même nom ne se fatigue pas pour défendre la femme du représentant suprême de l’ordre bourgeois à la solde du « capitalisme international et de l’impérialisme israélo anglo-américain » ne m’étonne pas outre mesure. Mais la femme du président est aussi une femme tout court. Insultée par ces barbares, c’est toutes les femmes du monde qui le sont. Au-delà du sort qu’ils aimeraient bien réserver à Sakineh, les ayatollahs se complaisent à traîner dans la boue celles qu’ils considèrent comme les éternelles colporteuses du péché.

 

 Signe des temps, le même jour, on apprend qu’ici sur notre sol, les établissements Quick ne serviront plus que de la viande halal (1). Après avoir martelé sur toutes les chaînes, annoncé à qui voulait l’entendre et à ceux qui ne le voulaient pas : le début du ramadan, des voix s’élèvent ici ou là pour juger la décision de Quick compatible avec les libertés publiques. Le jour où on légalisera le fouet et la lapidation, je suis bien certain qu’il y aura encore des âmes pour y voir un acte de tolérance compatible avec la sainte diversité culturelle. Et les mêmes n’ont pas, le lendemain, de mots assez durs pour condamner le communautarisme ! Quant à ceux qui ont le courage de ne pas accompagner la meute et font part de leur lucidité, ils s’efforcent de le faire dans des termes acceptables pour l’opinion qui, comme je le constate malheureusement chaque jour, ne s’émeut pas outre mesure de voir une idéologie dangereuse gagner du terrain, marquer des points, réussir à imposer ses coutumes, ses préjugés, sa bêtise.

 

 Alors que les fascistes enturbannés salissent l’honneur d’une dame, quelle importance, c’est dans les coutumes d’un peuple aux longues et respectables traditions, cessons de voir le monde à travers le kaléidoscope occidental. Et maintenant mes frères, tournons-nous vers La Mecque et prions.  

                                                                                           §

 

(1) halal [’alal] adj. inv. Didac. Se dit de la viande des animaux abattus selon les rites musulmans. © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001

 

21/08/2010

à Beaussais, en Poitou: la Maison du Protestantisme

  Exposition documentée, « parcours spectacle multimédia » intitulé « Jean Migault, un protestant dans la tourmente », explications détaillées d’une conférencière, visite d’une chapelle romane devenue temple suite au Concordat de 1801 : rien n’est oublié de cette époque d’intolérance quand ceux qui lisaient et s’en tenaient à la Bible étaient persécutés par la soldatesque catholique, dont la hiérarchie établie au Vatican détenait la seule et unique vérité…

 

 Après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, en vertu de la maxime « un roi, une foi, une loi », la chasse aux hérétiques commence, les pasteurs ont quinze jours pour quitter le royaume, d’autres s’exilent vers les pays du « Refuge » : l’Allemagne, l’Angleterre, les Pays-Bas. Pour les autres, la majorité des fidèles, c’est l’époque du « Désert » : dans les bois, les champs, paysans, hommes et femmes se rassemblent et prêchent. Le roi « soleil » envoie ses Dragons, logés de force dans les foyers huguenots, tout leur est permis…

 

 Ressemblance troublante avec une situation vécue en France plus récemment. D’ailleurs l’exposition s’intitule : « Résistances ». On sait la part importante prise par les protestants dans la lutte contre l’envahisseur nazi, et pour le secours qu’ils apportèrent aux enfants juifs.

 

 Pour compléter la visite : à pied, le sentier huguenot ; en voiture, sur 90km « Sur les traces de Jean Migault, maître d’école au XVII° siècle ».

15/07/2009

Fatima

 

 

  

 Les pompiers découvrent le corps calciné d’une jeune fille dans une cave de la banlieue lyonnaise. La tête de la victime est recouverte d’un sac en plastique. Un tuyau d’arrosage est enroulé autour de son corps. Elle a probablement été tuée par asphyxie, puis brûlée.

 

 Son frère est arrêté. Il porte des traces de brûlures sur les jambes, et les explications qu’il en donne sont « farfelues ». Il est mis en examen pour homicide volontaire.

 

 Voilà pour les faits.

 

 Le jeune homme de 17 ans est décrit comme « violent ». Il aurait agi pour des raisons familiales. On évoque par ailleurs « une famille avec des valeurs religieuses ». On est en droit de se demander ce que la religion vient faire dans cette tragédie ! D’ailleurs le procureur de la République, sage et prudent, a bien remis les choses en place :

"Il est dès lors prématuré … d'échafauder une quelconque hypothèse sur les mobiles... Rien ne permet de soutenir en l'état qu'il puisse y avoir une connotation religieuse".

 Selon des sources non officielles, on supputait que le jeune homme n’aurait pas accepté le mode de vie de sa sœur aînée. Visiblement, on supputait bien : on apprend –et la nouvelle fait l’effet d’une bombe !- que, suite à l’autopsie du corps de celle qu’on pensait être une victime, celle-ci avait eu un récent rapport sexuel avec son petit ami ! (à 21 ans, et sans que sa famille l’y ait autorisé)

 Cela n’empêche pas le mouvement Ni Putes Ni Soumises de dénoncer une fois de plus le machisme et la dégradation de la condition des femmes dans les quartiers !

Sans commentaire !

                                                              signé : L’avocat du Diable

 

§

 

Elle s’appelait Fatima.

 

Le plumitif qui a écrit ces lignes, je ne sais s’il est l’avocat du diable, mais le porte-parole de débiles dont la pensée ne dépasse pas le niveau de la prière, sûrement il l’est.

 

Des débiles encore trop nombreux, il suffit de lire leurs commentaires, de consulter leurs blogs, d’écouter leurs interviews, car ces gens-là savent profiter de la liberté que leur laisse la démocratie, liberté qu’ils refusent aux autres. Qu’ils refusent aux filles, aux femmes, à leur propre sœur. Jusqu’au meurtre.

 

Etonnante l’appréciation du procureur. Certes, on ne lui demande pas d’afficher des certitudes avant le démarrage de l’enquête. Mais affirmer d’emblée que

 

« Rien ne permet de soutenir en l'état qu'il puisse y avoir une connotation religieuse »

 

est déjà une façon de s’engager sur le chemin des certitudes, et de faire du tragique événement un cas isolé, l’œuvre d’un fou.

 

 On relève la même attitude chez certains commentateurs du procès des assassins d’Ilan Halimi : Fofana serait un déséquilibré, un fou, un cas particulier. Décidément, il y a dans nos banlieues un nombre grandissant de cas particuliers. Des jeunes filles brûlées aux homosexuels agressés, sans oublier les propos antisémites, machistes, homophobes, visiblement la violence des fous isolés fait des ravages.

 

 Et l’insistance des bonnes âmes à garder le silence, à rompre parfois en termes très mesurés celui-ci, n’est-elle pas une façon de dissimuler leur couardise, et de ne pas regarder la vérité en face : insensiblement mais sûrement, la République s’incline face au communautarisme, et au plus dangereux de tous : l’islamisme.

 

§