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01/04/2018

Le gauchisme est-il un humanisme ? (suite)

 

 

 Le ministre de l'éducation nationale avait proposé "un temps d'explication et d'échange" entre professeurs et élèves en hommage au colonel Arnaud Beltrame qui au prix de sa vie avait sauvé celle d'une femme prise en otage par un terroriste islamiste.


 Un syndicat, voyant là "une rhétorique nationaliste" a cru bon de préciser qu'il n'y avait dans cette proposition "aucun caractère obligatoire", et que les enseignants pouvaient "user de leur liberté pédagogique". C'est ce même syndicat qui avait tenu des stages "antiracistes" ouvert à tous sauf aux blancs.


 Sont-ce les mêmes qui prônent le "Vivre ensemble" ?

 

§

20/09/2014

C'est l'histoire d'un homme

 

 Tout ce qu'il y a d'ordinaire, né à Paris, français depuis la nuit des temps, cet homme n'a pas connu la guerre ni aucun événement extraordinaire. Il est passé à travers le siècle sans faire de bruit, en suivant son petit bout de chemin, ce qui lui a valu parfois quelques soucis, car les grandes avenues ne sont pas faites pour les chiens. Les chaînes de radio ne l'ont donc jamais invité, elles ont bien raison, car leurs auditeurs auraient été déçus pour ne pas dire ahuris: quel intérêt de s'étendre sur la vie d'un bougre complètement inconnu, qui n'a pas écrit le moindre livre, qui ne chante pas, qui ne joue ni au cinéma ni au football, dont on n'a jamais vu la tronche même aux élections, même pas maire d'un village reculé bloqué par la neige, un pauvre type qui n'a commis aucun délit et je ne parle pas d'un crime, pas le plus petit délit, une boîte de sardines en supérette, qui n'a pas maltraité ses enfants qu'on aurait entendu ses avocats plaider pendant des heures sur les radios, qui travaille dans un bureau et cultive son jardin le dimanche sans emmerder les voisins, oui je vous demande: quel intérêt de s'étendre sur la vie d'un homme, et je vais choquer, tenez-vous bien, un homme qui ne fut pas mauvais à l'école, élève travailleur et consciencieux ? 

 Non non et non ! La mode est au farniente, au jeu, au plaisir, le héros moderne est celui qui réussit dans la vie, qui n'a rien foutu à l'école -sous-entendu une institution inadaptée à lui- et qui par son habileté, son ingéniosité, ses capacités à se sortir de toutes les situations pénètre avec le sourire dans le studio de radio, accueilli par des journalistes qui connaissent le cursus, c'est le leur. J'ai dit plus haut qu'il était français, issu d'une lignée totalement française, ce qui aujourd'hui est un handicap car nous sortons du délicieux domaine de l'extraordinaire. Ah s'il avait eu au moins un parent papou, mandchou, équatorien ou même tout simplement africain, ou juif ou arabe, tenez même italien ou belge, on aurait apprécié son accent, sa méconnaissance de la langue française nous aurait fait sourire, il aurait dit qu'il avait souffert après la traversée risquée des océans, d'une mer, ou même d'un fleuve frontalier, qu'après plusieurs années d'exil loin de chez lui il avait encore la nostalgie du pays. Il aurait été aimé, estimé, protégé par tout ce que le pays compte de bonnes âmes, de ces gens pour qui tout le monde est beau, tout le monde est gentil surtout si vous venez d'ailleurs. On dit, je dis bien "on dit" que cet amour pour les êtres venus de loin -presque exclusivement de l'hémisphère sud- est le prix à payer pour les colonisations et autres atrocités commises par des peuples animés par la seule cupidité. Le hic, c'est que cet homme est un lointain descendant de l'un de ces peuples, qu'il n'a colonisé personne, qu'il a du mal à comprendre pourquoi la législation est si dure avec lui quand il a roulé à 55 kmh en traversant un village, alors que des milliers de personnes enfreignent la loi sans être inquiétés ou alors s'ils le sont, on leur trouve généralement des circonstances atténuantes, circonstances qui tournent toujours autour de leur mal être, difficulté à intégrer un pays, une civilisation qui n'est pas la leur. Ces personnes sont bien conscientes du phénomène, elles répètent à qui veut les entendre -bisounours, associations charitables- que le français a une dette à payer. On nous rabat les oreilles avec l'exploitation du tiers-monde, l'esclavage, le pillage des richesses en Afrique. Et on en arrive à ce qu'il faut bien nommer un racisme à l'envers. A force de promouvoir le droit à la différence, tout ce qui est d'ici nous est indifférent, quand ce n'est pas méprisable. On pourra vous traiter impunément de "sale français", car il y aura toujours suivant votre façon de vous habiller, de parler, d'évoluer, quelque chose qui rappelle que vous êtes un colonisateur d'avant-hier, et nos bonnes âmes de chez nous, toujours prêtes à dénicher dans les moindres recoins un soupçon de faute originelle, auront les mots qu'il faut pour dire que malgré notre couleur de peau nous ne sommes pas blancs comme neige. 

 Le phénomène est visible à l'école, je prends cette classe de sixième où le cours de musique n'a donné lieu qu'à des chants et des danses africaines, les élèves à l'issue d'une année scolaire ne savent pas ce qu'est une note, une croche, une portée, encore moins un dièse ou un bémol, jamais ils n'ont écouté quelques mesures d'une sonate ou d'un opéra. On est prêt à tout excuser, jusqu'à l'incompétence d'un enseignant si celui-ci vient d'un autre continent, ou pire s'il est d'ici et s'il professe l'exotisme parce qu'il sait que cela plaira, que c'est à la mode, application stricte d'une convention mille fois plus impérative qu'une règle parce que non écrite. Toutes les règles -les vraies, celles qui rendent possibles les libertés de penser, de dire et d'enseigner- sont bafouées, et contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est une nouvelle forme de police qui règle ce que nous devons penser faire et dire. Un nouveau fascisme, insidieux car bien planqué, sans chemise brune ni sigle menaçant. 

 Et notre homme qui se rappelle ses cours de musique au son du guide-chant et du pipeau, quand on lui apprenait ce qu'est un poème symphonique, quand le professeur lui-même musicien le faisait entendre, notre bonhomme aurait l'air fin aujourd'hui de proposer à ses petits enfants quelques minutes de la Symphonie fantastique, de jouer à leur faire découvrir les instruments avec Prokofiev, d'écouter une belle chanson des Beatles, il aurait l'air fin alors il ne le fait pas. Et le plus douloureux pour lui c'est qu'il ne peut pas le dire. Jamais vous ne l'entendrez sur les chaînes, vous ne le verrez sur les plateaux, tous les droits seront accordés à ceux dont les paroles comme le son du tam-tam sont portées par les vents, il aura seulement celui de se taire. Il passera à travers le siècle sans faire de bruit, suivant son petit bout de chemin. C'est mieux comme cela, les avenues on ne sait pas où elles mènent et les micros rendent fous.

 

 

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28/04/2013

"Sale blanc! Sale français!"

 

 

 En voilà des propos peu sympathiques. Mais ce n’est pas du racisme. Tout au plus des insultes, lancées sous le coup de l’émotion par des jeunes discriminés. Les voilà les victimes, les seules, les vraies.

 C’est aux blancs, ces colons, c’est aux français, ces exploiteurs de l’Afrique qu’il faut intenter un procès. Non mais regardez-les ces innocents, qui hurlent leur chant de guerre aux finales de foot, qui laissent leurs femmes papillonner dans les rues, qui ne croient plus en rien, qui nous bassinent avec les trois couleurs de leur drapeau, qui envoient leurs troupes contre ceux qui croient à quelque chose, là-bas nos frères.

 

 Oh là ! Pas si vite ! S’il y a eu des guerres et des colons, c’était avant. Et on n’était pas nés. Ce n’est pas à soixante millions de français de payer pour des fautes que leurs ancêtres et encore pas tous, ont commises. Si tu veux qu’on revienne sur le passé, on peut, mais c’est un jeu dangereux, il y aurait des surprises. 

  Le bourgeois de gauche qui porte sur ses épaules l’humanisme planétaire, les droits humains, la fraternité et la paix entre les peuples, s’insurge contre l’idée qu’il pourrait y avoir un racisme anti-blanc. Le Monde et Marianne sous le bras, il est content sur les quais de Seine. Le soleil d’un printemps tardif darde ses rayons sur l’onde, et des reflets fantomatiques s’animent sur les reliefs du Pont-Neuf. Il est content. Il a lu dans son journal quelque chose qu’il partage. Le racisme en France touche une écrasante majorité de personnes d’origine étrangère, surtout quand la couleur de leur peau n’est pas blanche. Qu’il y ait parfois –et encore méfions-nous des témoignages, on sait que l’extrême droite est partout dans les rues- des abus venant de personnes qui en ont assez d’être discriminées, obligées de poireauter au bas des immeubles, impatientes qu’elles sont de trouver un boulot, cela ne fait aucun doute. Il ne faut pas prendre ces insultes, le mot est un peu fort, au pied de la lettre. Si vous entendez un jour « sale blanc, sale français », dîtes-vous que c’est un appel au secours, le cri de quelqu’un qui souffre, une victime du capitalisme sauvage, un laissé pour compte, un jeune en mal de vivre, un martyr, pire : un produit de votre propre société en décomposition. Répondez à son appel, excusez-vous, qu’il vous pardonne enfin d’être l’arrière petit-fils d’un homme qui a peut-être été pour quelque chose dans la colonisation de son pays, et qui sait, peut-être d’avoir élu en mai 1981 un président de la république qui, garde des sceaux du gouvernement socialiste de Guy Mollet en 1956, n’était pas le dernier à accepter et même ordonner les décapitations de nationalistes algériens, entre autres du responsable du parti communiste de ce pays. Si vous avez un doute, rendez-vous sur Google, « Mitterrand guerre d’Algérie », c’est instructif, mais ma parole…c’est encore un coup de l’extrême droite, ils sont partout ! 

  Quand au racisme, ce fléau n’a pas de couleur. Il est malheureusement universel. Et celui qui insulte une personne parce qu’elle est française et blanche de peau commet un délit et doit être puni.

 

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09:10 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : français, blanc, racisme, délit