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15/05/2009

Interdit d'interdire ?

 Cette maxime a plus de quarante ans : « Il est interdit d’interdire », formule ramassée, facile à dire, à écrire, à reproduire. En réalité ce slogan, de libérateur n’en a que l’allure, car en imprégnant les esprits, il a causé des dégâts dans les familles, les écoles, les banlieues, bref partout où la société a besoin de règles, de repères. A une certaine époque il était de bon ton de souhaiter que des criminels en fuite ne soient pas rattrapés par la police. Aujourd’hui encore, on accuse la police d’être elle-même par son attitude –son existence ?- responsable des violences, au moins d’en être à l’origine. Ce qui sous-entend que si la police n’était pas là…

 En réalité, à travers la police, c’est la société qui est visée. La société fondée sur la recherche du profit, l’argent, la spéculation, l’exploitation de l’homme par l’homme, les inégalités. Le discours est simple, clair, précis : si on pique ton portefeuille ou si une étudiante se fait agresser dans le train, ne cherchez pas, c’est la faute de la société. Celui qui s’est emparé de ton bien était dans le besoin, l’agresseur de la jeune fille avait lui-même été violenté par son père. Supprimez la misère et vous verrez : c’en sera fini de la délinquance, du crime et même du terrorisme.

 On imagine le désastre que cette idée peut engendrer dans la société humaine. Si c’est la faute des autres, ce n’est la faute de personne. Je pense avec nostalgie à nos maîtres d’autrefois qui s’efforçaient de cultiver en nous le sens des responsabilités. Y en a-t-il encore ? On me dit que oui. Je veux bien le croire, mais ils ne sont pas majoritaires. On nous apprenait que chacun était responsable de ses actes. En classe terminale, les préceptes du philosophe Kant qui affirmait que la maxime de mon action devait pouvoir être érigée en règle universelle, ne provoquaient pas les ricanements. Dans le métro, des gens se font agresser par une bande de voyous, et le commentateur de la radio a cette expression : « des jeunes un peu turbulents ». Alors vous pensez, Kant, on en est loin.

 S’il est interdit d’interdire, c’est le plus fort qui gagne. Ou le plus roué, le plus rusé. Il n’y a derrière mes propos rien de « sécuritaire » au sens péjoratif appuyé de l’angélisme ambiant. Je veux dire que l’absence d’interdictions, règles et sanctions, annonce la fin de la démocratie. Les trois mots qui sont inscrits sur les frontons de nos mairies indiquent d’abord que nous sommes libres. Etre libres de nos actes signifie que nous devons en répondre. C’est le plus beau cadeau que nos ancêtres révolutionnaires nous ont transmis : nous ne sommes plus des sujets, nous sommes libres et responsables. De là l’égalité. Oh certes, devant la loi seulement, c’est déjà beaucoup. Du haut en bas de l’échelle la loi républicaine nous place tous sur un pied d’égalité : chacun doit répondre de ses actes, le milliardaire frauduleux, l’agresseur du métro. La démocratie donne à ces personnes le droit de se défendre.

 

 Et curieusement, dans cette société de plus en plus permissive, où toute règle nouvelle est perçue comme une atteinte à la liberté de chacun et soulève protestations et manifestations de rue, voilà qu’on se propose d’interdire la présentation des listes « antisionistes » de Dieudonné aux élections européennes.

 Je remarque d’abord qu’on n’a jamais autant parlé de ces listes que depuis le jour où cette interdiction a été suggérée. Cette proposition n’a pas été suffisamment réfléchie. L’antisémitisme déclaré du personnage rencontre un écho dans le pays. Le contraire est encore plus vrai : s’il est devenu ce que l’on sait, c’est qu’il y a aujourd’hui un antisémitisme galopant qui voit se rencontrer (ce n’est pas la première fois, mais ouvertement aujourd’hui) les négationnistes de différents milieux, allant de l’extrême droite à une partie de l’extrême gauche sans oublier les fondamentalistes chrétiens et islamistes. Il n’est que de consulter les tribunes de discussion et les blogs sur internet pour se rendre compte de l’ampleur de l’offensive. Dieudonné surfe sur la vague. Alors, l’interdire ?

 

 Le même problème se pose vis-à-vis de l’extrême droite dont un leader avait déclaré –entre autres- que le génocide était un détail dans l’histoire. Faut-il pour autant interdire les listes de l’extrême droite ?

 Et si une liste se présentait faisant ouvertement l’apologie du nazisme, faudrait-il l’interdire ? Alors là, je sais que la plupart des gens répondront : oui. Mais alors, à partir de quel degré d’horreur devra-t-on juger un propos, un projet, un programme inacceptable ? Où commence l’insupportable ?

 

 Je ne sais pas répondre à cette question. Les propos provocateurs et les coups d’éclat médiatiques de ces gens-là sont ahurissants et révoltants. Ils sont dangereux, n’oublions pas que les idées qu’ils avancent ont été à l’origine de la souffrance et de la mort de millions d’innocents au siècle dernier.  Entre eux et la démocratie, le combat est inégal. Ils peuvent tout se permettre, à la radio, dans la presse, sur internet. Plutôt que de les interdire, nous devons cesser de nous taire et de faire le gros dos.

 

 

§

 

 

 

 

03/05/2009

Sauf l'Islam

 

 

 

 

 

La religion est l’opium du peuple.

Sauf l’Islam.

Que nous sommes très contents de voir s’implanter en

Occident.

 

Le Catholicisme moderne n’avait pas complètement réussi

à nous libérer des idées dissolues

du siècle

des Ténèbres.

Jusqu’à se poser la question du mariage

des prêtres,

de la place des femmes

dans l’Eglise,

du droit

à l’avortement !

 

Non

mais je rêve,

pourquoi pas une Souveraine

Pontife ?

 

Allez, circulez, place

à Allah

et à ses Anges.

 

 

 

 

Réponse d’un lecteur préoccupé par la situation des femmes. En fait c’est moi, mais personne ne m’écrit, alors je me dédouble, une tâche très difficile. Voilà, je mets le retardateur, la loupiote clignote, j’ai 8 secondes pour atteindre le clavier, un sourire…clic clac :

 

La place des femmes dans l’Eglise, on s’en fout, on s’en contrefout, mais alors à un point…. !!!!!

Par contre, la place des femmes dans la société…

 

Et c’est là que l’Islam peut beaucoup nous apporter, d’ailleurs, lisez le Livre, il n’y est question que de cela.

 

 

 

Verset 223

Vos épouses sont pour vous un champ de labour; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez…

 

Je préfère la version suivante (éd.1948) plus poétique :

 

Verset 223

Vos femmes sont votre champ. Cultivez-les toutes les fois qu’il vous plaira.

 

« Au nom de Dieu clément et miséricordieux »,

ce chapitre (le deuxième) est intitulé

« la vache (1)».

 

 

Labourage et pâturage ne sont-elles pas les deux mamelles de la France ?

 

 

 

§

 

 

 

 

(1) d’après le Pentateuque : Dieu commande d’immoler une vache rousse, d’un âge formé, sans tache et qui n’ait point porté le joug. La tradition veut que l’on brûle la victime, et ses cendres mêlées avec de l’eau servent à purifier ceux qui ont touché un cadavre. (Le Koran, traduit de l’arabe par M.Savary, Garnier, Paris, 1948)

 

 

30/04/2009

Ilan pour mémoire

 

 Dans « Actualités Orange », un article sur l’ouverture du procès de Youssouf Fofana et des vingt-six autres accusés pour séquestration, torture et meurtre de Ilan Halimi :

 

 « Dans la salle des pas perdus, une petite trentaine de très jeunes juifs insultent des personnes qu'ils supposent être des proches des accusés. Quand la mère de Fofana sort de la salle, ils la poursuivent et la huent, débordant les forces de l'ordre. A l'extérieur du palais, un petit groupe hurle "Justice pour Ilan" ou "Fofana salaud". »

 

Pourquoi dire « de très jeunes juifs insultent... » ? Dire « des gens », « des jeunes » ou « de très jeunes gens » aurait été suffisant pour faire comprendre au lecteur que ces insultes étaient de trop. Résultat dans les commentaires, un lecteur qui semble de bonne foi admet que le principal accusé :

 

« …est un malade, mais (que) les juifs qui ont insulté les parents ne valent pas mieux… »

 

Passons sur la comparaison audacieuse entre des insultes d’une part et la mort d’un homme suite à une longue séquestration et des tortures, d’autre part. Là n’est pas mon propos aujourd’hui.

 

Pour le reste, cet internaute a bien raison quand il ajoute :

 

« …quand aux médias, continuez comme ça et vous ne ferez que mettre de l’huile sur le feu de l’antisémitisme »

 

§

 

A la radio, maintenant, sur le même sujet, la commentatrice présente Fofana, un homme obsédé par l’argent : « …de là… »  DIT-ELLE, son idée de s’en prendre à un juif !  Attention, c’est une journaliste professionnelle qui parle, ce n’est pas Fofana ! Elle nous dit : argent… de là…juif !

 

 La boucle est bouclée, tout le monde le sait, pas seulement Fofana et sa bande : les juifs sont riches. C’est logique que ces barbares s’en soient pris à un juif, puisque ces gens-là sont riches…

 

 Un poncif vieux comme le monde, auquel des Barbares historiques avaient ajouté le nez crochu, les griffes, le gros ventre, l’air sournois, et pourquoi pas le germe de  la peste noire. Et cela est dit sur un ton bon enfant à une heure de grande écoute (le matin à 8 heures).

 

 Il y a un débat chaque jour vers midi. A ma connaissance, aucun auditeur n’a relevé ce dérapage. Mais est-ce vraiment un dérapage ? Je commence à en douter dans ce pays où les criminels ont plus que les victimes droit à la parole, où l’antisémitisme est de plus en plus considéré comme une idée absurde et malvenue, alors que c’est un délit.

 

§